Le projet de partenariat entre l’Etat et les 05 communes du Grand Nokoué ne laisse pas indifférents certains acteurs et observateurs de la vie politique béninoise.Le politologue Francis LALEYE analyse, dans le dossier politique de l’ortb, l’accord entre l’Etat et les communes et y lit une menace à la décentralisation, si les textes ne sont pas respectés.
Pour lui, cette convention doit être l’encrage du transfert de compétences en République du Bénin.
La convention cadre Etat-Communes est un projet d’appui de l’Etat aux communes, d’un coût global de 400 milliards de francs cfa. Elle vise à assainir les villes de Cotonou, de Sèmè-Kpodji, de Porto-Novo, d’Abomey-Calavi et de Ouidah, a travers 03 projets que sont, le bitumage des voiries urbaines, la construction de marchés et la gestion des déchets.
Un partenariat conforme à la loi sur la décentralisation
Au regard de l’importance du contenu de la convention, LALEYE salue le désir du gouvernement d’accompagner les communes. Toutefois, il propose que sa mise en œuvre soit respectueuse des règles qui régissent la décentralisation au Bénin.
« Le projet de partenariat qui est initié par le gouvernement peut être une bonne chose si, il n’aboutit pas à mettre entre parenthèse la décentralisation. ».
A en croire le politologue, il y a un grand danger à réaliser cette convention, en mettant de coté la question de la décentralisation.
Les communes spectatrices de leur propre développement
La prise en compte du cadre juridique est d’une importance capitale. Dans le cas contraire, Francis LALEYE prévient que les communes seront désarmées donc, dépourvues de leurs prérogatives de gestionnaires des collectivités locales.
« C’est-à-dire que, si on aboutit au fait que les projets sont mis en œuvre, et les communes sont là, un peu comme des faire valoir et sont juste des spectatrices de leur propre développement. », a-t-il déclaré.
Il montre que cette situation va ainsi empêcher les communes de s’assumer et elles feront piètre figure. Selon LALEYE, un tel projet de partenariat porte un vilain coup à la décentralisation, plutôt que d’être l’incarnation du transfert de compétences de l’Etat central vers les collectivités locales.
Le transfert de compétences
En effet, les profits qu’aurait générés, la mise en œuvre de la convention cadre Etat-Communes, en terme de réalisations, devraient être affectés aux communes. « On doit faire également en sorte que, on profite de ces projets là, pour doter les communes des compétences dont elles ont besoin, il y a les ressources financières, il y a les ressources humaines aussi. ». Donc, la mise en œuvre de ces projets va permettre d’amorcer progressivement le transfert de compétences, de même que le transfert de ressources financières au profit des communes. Cela participe de la consolidation de la décentralisation, a affirmé le politologue et de faire du développement à la base, une réalité au Bénin.
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