Fidèle à ses habitudes, le Parti communiste du Bénin s’est prononcé sur la récente élection du président Emmanuel Macron et les liens de son pays avec l’Afrique.Pour le parti, l’Afrique ne doit rien attendre du nouveau président, mais doit se prendre en charge elle-même. Lire ci-dessous le communiqué du parti.
A propos des résultats des élections présidentielles en France
Le dimanche 7 mai 2017, la France a élu le 8ème Président de la 5ème République en la personne d’Emmanuel MACRON.
Cinq ans de pouvoir de François Hollande et du Parti Socialiste, ont été un échec dans tous les domaines et ont laissé la France dans une situation catastrophique avec 9 millions de chômeurs et près de 8 millions de pauvres recensés. Quand on se souvient des promesses de François HOLLANDE en direction des classes populaires pendant la campagne électorale de 1912, on comprend leur déception. En effet, ce dernier avait déclaré que l’ennemi, c’est la finance internationale et avait promis une lutte implacable contre elle; or tout son quinquennat a été un quinquennat de cadeaux aux grands patrons, d’augmentation des impôts sur les travailleurs. D’autre part, toujours en appui au patronat, tout a été mis en œuvre pour fragiliser les organisations syndicales dans les entreprises afin de laisser les mains libres aux patrons avec la flexibilité qui serait créatrice d’emplois. Tout ceci intervenant après cinq ans de pouvoir de Nicolas Sarkozy, on comprend alors le rejet massif des représentants des vieux partis qui ont dirigé la France depuis 30 ans.
En réalité, la finance internationale qui choisit ses candidats et travaille à les imposer avait compris depuis longtemps que la classe politique et les vieux partis à son service subissaient un désaveu croissant dans l’opinion ; voilà pourquoi elle a sorti de son chapeau comme un prestidigitateur, » un homme jeune et neuf n’appartenant à aucun parti » en la personne d’Emmanuel MACRON. Or, Emmanuel MACRON était dans le cabinet de François HOLLANDE comme son conseiller dès le début de son quinquennat ; il a été ministre de l’économie par la suite, et on l’a sorti du Gouvernement un an avant les élections pour lui préparer sa virginité ; on sait aussi que, ses grands parrains, c’est la haute finance internationale. Tous les hommes de la haute finance, de droite (JUPPE et consort) ou soi-disant de gauche (HOLLANDE, etc.) ont œuvré à cette manœuvre.
La classe ouvrière et les masses travailleuses françaises ne sont pas dupes de cette situation et ont commencé à le montrer déjà lors du 2ème tour des élections présidentielles en rejetant massivement le front soi-disant républicain dans lequel voulait les entrainer la finance internationale, en votant massivement nul ou en s’abstenant. Et puis, il y a ce qu’on appelle en France, le troisième tour, le front social où les travailleurs fourbissent déjà leurs armes pour mettre en échec les plans de mises aux normes ultralibérales à la THATCHER des lois sociales françaises, (« flexibilisation » du travail, remise en cause de l’assurance chômage, réduction de la protection sociale,) etc.
Et l’Afrique dans tout ça ?
A chaque élection présidentielle française, beaucoup d’Africains fantasment ou spéculent inutilement sur la fin de la françafrique. Ceci a commencé avec l’élection de François Mitterrand en 1981 où beaucoup d’opposants libéraux aux dictatures en place en Afrique étaient convaincus que Mitterrand allait venir les libérer de leurs dictateurs. Nombre de ceux qui vivaient en Europe s’étaient précipités à la Bastille le soir de l’élection de MITTERRAND pensant que l’heure de la libération avait sonné. Résultat, non seulement les dictateurs ont été renforcés, SANKARA a été assassiné et les luttes pour la véritable émancipation ont été dévoyées avec le discours de La Baule. A son arrivée au pouvoir en 2007, SARKOZY a promis de mettre fin à la FrançAfrique ; résultat, il a tué KADHAFI, renversé GBAGBO, détruit la Côte d’Ivoire et semé le désordre au Sahel. Avec Hollande, on parlait aussi de la fin de la FrançAfrique ; il a renforcé l’interventionnisme militaire en Afrique et a été le plus grand vendeur d’arme de guerre que la France ait connu.
Ce que tout ceci suggère, c’est que la FrançAfrique c’est un système et non des individus. La Françafrique, c’est le pacte colonial ; c’est le Franc cfa, l’imposition de la langue et de la culture française, les bases d’occupation militaires françaises. Tout ceci, des peuples comme ceux du Viêt-Nam, du Cambodge et du Laos, en tant qu’anciennes colonies françaises l’ont connu et subi comme nous, et s’en sont débarrassé. Ils n’ont pas attendu qu’un Président français vienne les en délivrer. C’est dire que la fin de la FrançAfrique ne viendra pas de la France mais de l’Afrique. Il faut donc cesser de rêver les yeux ouverts.
Le pacte colonial, c’est ce qui permet à la France de tenir son rang dans le monde. Voilà pourquoi, après son premier déplacement en Allemagne où il est allé voir son chef MERKEL, Emmanuel MACRON choisit de faire son second déplacement au Mali pour voir si les troupes chargées de tenir les sujets africains en respect sont bien à leur poste. La françAfrique s’arrêtera lorsque les peuples africains décideront de prendre leur destin en main. Tout le reste n’est qu’illusion.
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