Transformer nos faiblesses en forces

Le bonheur et le malheur sont à l’image du dieu Janus, ce dieu latin à deux visages. D’un clic, on passe de l’un à l’autre. Comme une porte que l’on ouvre ou que l’on ferme. Il faut savoir ce que l’on veut, où l’on va, ce que l’on va y chercher.

Faisons, quant à nous, le choix de cliquer positivement. Fermons la porte du malheur pour que s’ouvre la porte du bonheur. En d’autres mots, transformons nos faiblesses en forces. Quatre cas pour illustrer une telle vision des choses.

Publicité

Premier cas. Les Béninois vouent un véritable culte au football. Un culte qui confond dans une même célébration et adoration toutes les classes d’âges, toutes les catégories sociales. Mais cette belle unanimité autour du football est plombée par des résultats médiocres. Notre football peine à rejoindre la caravane des nations qui gagnent.

Pour passer d’un football comateux à un football triomphant, qu’il suffise d’actionner prioritairement deux leviers. Le levier de la formation, de la qualification de la ressource humaine, d’une part. Aucune fédération ne résisterait à l’assaut de jeunes formés et motivés. Le levier du réveil des clubs, d’autre part. Les clubs sont synonymes de vie associative intense, de réseaux de supporters forts, de chaîne de soutien de mécènes enthousiastes et généreux. Aucune fédération ne résisterait à la charge de supporters motivés et déterminés. Le club, c’est le terreau populaire sur lequel fleurit et prospère le football. C’est la base de la pyramide qui porte, au sommet, l’équipe nationale.

Deuxième cas. Le niveau scolaire de nos élèves et étudiants est en baisse. Se perd cet engouement pour les études. Se dilue ce désir de conquérir des palmes académiques. Plutôt emprunter, par la tricherie, le chemin le plus court pour atteindre son objectif ou s’en remettre aux charlatans, marabouts et autres bonimenteurs.

Publicité

Face à cette attitude à tous le moins étrange et qui devrait être étrangère au pays jadis regardé comme « Le quartier latin de l’Afrique », la jeune génération de nos élèves et étudiants argumente et justifie : à quoi bon travailler dur s’il n’a rien d’autre, au bout, que le chômage devenu le terrain d’atterrissage universel et obligé.

Voilà une grave dérive, source de médiocrité. Il faut restaurer le goût et l’amour pour les études. Il faut susciter l’esprit d’une saine émulation et forger la volonté et l’ambition d’aller toujours plus haut, d’aller toujours plus loin. Qu’importe la suite. Mieux vaut compter avec des balayeurs de rue titulaires d’un master ou d’un doctorat que d’avoir affaire à des balayeurs de rue ignorants et analphabètes. La qualité, c’est comme le bon vin. Il ne cesse de se bonifier.

Troisième cas. Nous n’avons à la bouche que le mot développement, décliné à tous les temps, chanté sur tous les tons. Mais le vrai développement semble avoir choisi d’être aux abonnés absents. Pourquoi ? Parce que nous nous obstinons à construire notre maison commune par la toiture au lieu de commencer par les fondations. Une simple question de bon sens.

La décentralisation est la bonne réponse à notre désarroi. Elle rend possible ce qu’aucune administration centralisée ne peut réaliser. Elle rapproche l’administration de l’administré. Elle promeut la démocratie au quotidien. Elle autorise la participation la plus large. Elle libère la force de propositions et le génie créateur des individus et des collectivités. La voie du développement nous est toute tracée. Mais nous nous entêtons à marquer le pas sur les sentiers du passé.

Quatrième cas. On a pu dire que le Bénin, de par sa situation géographique (proximité avec le grand Nigéria) et grâce à son port, est une zone d’influence et d’attraction économique. Il faut y voir un cadeau de la nature qui nous a ainsi potentiellement enrichis. Que faisons-nous par nous-mêmes pour être riches, plus riches ?

Répondons que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est une chance pour le Bénin. Notre pays doit y occuper une place de choix et y jouer un rôle de tout premier plan. Cela appelle une politique intelligente, assortie d’une stratégie conquérante. Toutes choses auxquelles il convient d’ajouter un leadership clairvoyant, soucieux de nos intérêts. Le proverbe que voici diagnostique le mal et propose une thérapie : « Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre. Mais nous perdons très souvent notre temps derrière la porte fermée. »

3 réponses

  1. Avatar de Franco
    Franco

    La matière grise peut aussi être exportée à défaut d’autres ressources naturelles.

  2. Avatar de Tchite'
    Tchite’

    « en lieu et place d’opportunite’ »

  3. Avatar de Tchite'
    Tchite’

    Il faut dire non a’ la paresse et a’ la recherche du gain facile. Cela ne tombera pas du ciel. Si cela’ tombait du ciel, le marabout ou le bokonon ne demanderait pas d’argent pour ses prestations.

    Il faut se fixer des objectifs (a’ court, moyen et long terme) et y travailler. Regarder a’ ses echecs et y tirer des lecons pour l’avenir.

    La formation est donc capitale. Il faut une formation, une profession surtout technique d’actualite’. Pour qui est forme’, lorsqu’il echoue, il sait compter sur ses competences pour rebondir. Mais pour qui n’est pas forme’, toute faiblaisse se transforme en calamite’ en lieu en place d’opportunite’.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité