Le Ccgb a donné un point de presse hier. Cette sortie médiatique de Laurent Mètongnon et les siens, a essentiellement porté sur la mauvaise gouvernance, les privatisations et licenciements de travailleurs qu’on observe sous l’actuel régime.Le cadre de concertation pour la gouvernance (Ccgb) au Bénin n’entend pas rester muet face à la crise que traverse le Bénin depuis l’arrivée au pouvoir du Président Patrice Talon. C’est pour cette raison qu’il monte régulièrement au créneau pour tirer sur la sonnette d’alarme et éveiller le peuple quand ça va mal.
Hier 28 juin 2017, le Ccgb a encore fait une sortie médiatique pour essentiellement aborder la privatisation des sociétés et offices d’Etat, le licenciement des travailleurs et la mauvaise gestion au sommet de l’Etat. Dans ses propos liminaires, le président du Ccgb Laurent Mètongnon entouré pour la circonstance de Paul Essè Iko et Mathurine Sossoukpè de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), a fait comprendre à l’assistance que « le sacrifice ne doit pas être imposé au peule pendant que les dirigeants au pouvoir se partagent le bien public. Avec un président qui a le pouvoir politique et le pouvoir d’argent, si le peuple dans un sursaut patriotique ne se réveille pas pour freiner l’élan dictatorial et autocratique qui est en marche par une veille citoyenne, le Bénin va se révéler dans les affaires et dans le business ».
Il va plus loin et déclare : « le Pvi est de retour et la privatisation des secteurs stratégiques et vitaux du pays se poursuit sans bruit. On assiste également à la désarticulation de l’administration publique et la destruction des activités de survie des pauvres artisans et commerçants, avec des déguerpissements arbitraires et sauvages qui intensifient la misère. ».
Le syndicaliste dénonce la forte implication du chef l’Etat dans la gestion de certaines sociétés, notamment les sociétés de la chaine de Coton au Bénin. Il exige alors la publication de la liste des sociétés que le président de la République a transférées à des personnes, et ceci de façon transparente pour éviter des conflits d’intérêts. Le Ccgb estime que la situation est grave et les faits lui donnent raison, parce qu’en décembre 2016, il avait effectué une sortie médiatique où il avait prédit tout ce qui se passe dans le pays ces derniers mois.
Le Ccgb appelle tout le peuple béninois et tous les travailleurs à une veille citoyenne et à la vigilance pour éviter le pire au pays. Il faut souligner que certains responsables de syndicats de travailleurs et responsables d’associations de consommateurs ont marqué de leur présence ce point de presse et sont aussi intervenus.
Mètongnon met à nu le processus de bradage du patrimoine de l’Etat.
Les privatisations et liquidations ordonnées des services publics de l’Etat.
1- Le 28 avril 2016, le Président Talon prend un décret en Conseil des Ministres portant rétablissement de l’Accord Cadre entre l’Etat et l’Association Interprofessionnelle du Coton (AIC) ;
2- Le 27 Juillet 2016 le Conseil des ministres fait un diagnostic des dysfonctionnements majeurs des centres de santé et hôpitaux du Bénin en ces termes : mauvaise gouvernance, gangrène de la corruption et l’enracinement de l’impunité, répartition déséquilibrée des ressources humaines, matérielles et financières, faibles utilisation des ressources humaines qualifiées au niveau national, politisation à outrance du secteur, inadéquation du plateau technique. Après ce constat la seule thérapie, c’est la mise en affermage de trois hôpitaux de zone ( Covè, Djidja, Djougou) pour achever par la mise en concession du seul hôpital de référence à qui l’Etat doit plus de 07millards pour non paiement des montants des prises en charge des APE et aggravé par la diminution de la subvention de l’Etat par le Président TALON. Pendant ce temps, les trois tables d’opérations qui coûteront au bas mot moins de 50 Millions de francs cfa au Centre de l’HOMEL qui reçoit au moins 150 femmes par jour à césariser, sont en panne depuis des mois et nos femmes meurent en série. Pendant que des milliards de francs CFA sont investis au profit du Chef de l’Etat, il a fallu la bonne volonté d’une ONG pour offrir une table d’opération d’environ 10 millions de francs CFA à l’hôpital de la mère et de l’enfant (HOMEL).
3- Le 18 novembre 2016, Talon approuve en Conseil des Ministres, la mise en concession des aéroports du Bénin et autorise la signature d’un contrat avec la Société MORPHO DYS pour la mise en place d’un système de contrôle des entrées et des sorties.
4- Le 30 novembre 2016, le Conseil des Ministres sous la Présidence du Président Talon, procède à la liquidation ordonnée de la société nationale de promotion agricole (SONAPRA), de la centrale d’achat des intrants agricoles (CAIC-SA), de l’office national d’appui à la sécurité alimentaire (ONASA), de l’office national de stabilisation et de soutien des prix des revenus agricoles (ONS).
5- Le 11 Janvier 2017, au Conseil des Ministres, il est prononcé la mise en concession de la gestion des aérodromes appartenant à l’Etat béninois. La gestion des aérogares et installations commerciales, la gestion technique et l’entretien des installations aéroportuaires, la gestion et l’entretien des aérodromes secondaires confiés à des structures privées. Au cours de ce conseil il a été définitivement scellé le sort des travailleurs du MAEP par la prise d’un décret portant nomination du liquidateur de l’ONASA, de l’ONS, de la CAIA-SA, de la SONAPRA, de l’ADMA-SA, et des six Carders.
6- Le 25 janvier 2017, il est décidé par le Président de la République, en Conseil des Ministres, de la mise en concession de la gestion de la sûreté aéroportuaire au Bénin. (contrat de concession à durée déterminée).
7- Le 08 février 2017, au Conseil des Ministres sous la présidence de Talon, il a été autorisé d’engager avec la société PARAS ENERGY des négociations en vue de l’installation et de l’exploitation au Bénin d’une centrale électrique thermique dual fuel de 150 MW dans le cadre d’une convention de concession de type BOOT pour une durée de 15 ans. Et pourtant au Conseil des Ministres du 04 Janvier 2017, il était prévu la construction d’une centrale thermique de 400 MW à Maria Gléta dont le financement de la première phase 120 MW d’un montant de 107 milliards seCcgbrait bouclée depuis le 23 décembre 2016.
8- Le 15 février 2017, le Président Talon décrète en Conseil des ministres, du « leasing » ou location de véhicules à longue durée.
9- Le 17 mai 2017 : mise en affermage avec AFRICAN PARKS NET WORK (une ONG) les réserves de faune de la Pendjari et du W qui recèlent d’importantes ressources floristiques et fauniques, et des paysages culturels à haute valeur touristique. Ici l’Etat investit des milliards pour l’entretien des voies d’accès.
10- Le 19 juin 2017, malgré toutes les polémiques sur l’état de la santé du chef de l’Etat, au cours du Conseil extraordinaire placé sous sa présidence, on nous apprend qu’il a rassuré le peuple béninois qu’il est totalement rétabli, qu’il exerce pleinement ses prérogatives constitutionnelles et qu’il poursuit inlassablement la noble mission qui lui a été confiée. Pendant ce temps, le député Aké NATONDE du bloc de la majorité présidentielle appelle à une trêve pour raison de convalescence du Chef de l’Etat sans se soucier des travailleurs licenciés, des petits vendeurs et artisans déguerpis, qui se meurent du fait de la mauvaise gouvernance et des privatisations sauvages ducadre de concertation pour la gouvernance ( Président Talon.
11- Pendant qu’Aké Natondé demande d’arrêter les marches et les protestations contre les privatisations et le chômage, le Conseil des Ministres en sa séance du 21 Juin 2017, annonce la dissolution anticipée de Libercom SA, et de Bénin Télécoms Infrastructures, la sélection d’un partenaire pour la gestion commerciale et la maintenance des équipements transférés à la société de patrimoine, la sélection d’un partenaire pour la gestion de type privé de Bénin Télécoms Services.
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