Criminalité faunique au Bénin : la décision qui encourage les trafiquants

Trois (03) mois d’emprisonnement avec sursis, 20.000 F CFA d’amende chacun, et 50.000 F CFA à verser à titre de dommages-intérêts à l’inspection forestière du département des Collines. C’est la sanction qu’un juge a infligé à deux (02) des trois (03) trafiquants de Pangolins et de Patas hier jeudi 15 juin 2017, lors d’une audience au tribunal de première instance (Tpi) d’Abomey.

Le troisième qui a été sollicité pour le transport des animaux au lieu de la transaction, a été relaxé au bénéfice du doute. Une décision qui n’est visiblement pas proportionnelle au forfait commis par les trafiquants et qui peut encourager la criminalité faunique.

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Trois (03) trafiquants de Pangolins vivants et de Patas, ont été arrêtés à Dassa-Zoumè, le mercredi 26 avril 2017. Ces derniers étaient à la barre hier au tribunal de première instance d’Abomey. A l’issue de l’audience, une décision très peu dissuasive a été rendue par l’homme en toge.

Pour rappel, les éléments de l’Inspection Forestière et ceux du Commissariat Central de Dassa-Zoumè, avec l’appui technique du Programme « Appui à l’Application des Lois sur la Faune et la Flore au Benin » (AALF-Bénin), ont arrêté ces individus le 26 avril 2017, parce que le Pangolin est une espèce animale fortement menacée. Cette espèce est inscrite en annexe I de la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004, portant régime de la faune en République du Bénin, dans la catégorie A des animaux intégralement protégés. L’article 154 de cette loi punit d’une amende de 300 000 à 800 000 F et/ou d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans, quiconque importe, exporte, réexporte ou commercialise des animaux sauvages ou leurs trophées et dépouilles, en dehors des cas permis. L’article 166 châtie les complices comme les auteurs principaux et les condamne solidairement aux amendes, frais dommages-intérêts et restitutions.

Aussi, faut-il rappeler que des décisions prises au plan international protègent cet animale. A la 17ème Conférence des Parties (COP 17) de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES) qui s’est tenue fin septembre 2016 au 05 Octobre 2016 à Johannesburg en Afrique du Sud, les huit espèces de pangolins de l’Appendice II c’est-à-dire partiellement protégées, sont reclassées à l’Appendice I des espèces intégralement protégées ; interdisant ainsi tout commerce international des pangolins. Il est alors demandé aux pays Parties à la CITES de se mobiliser pour que cette décision  soit rigoureusement appliquée. La décision de la COP 17 et les dispositions de la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin cumulées, devraient permettre au juge de rendre une décision non sujette à polémique.

Curieusement, l’homme de droit a opté pour une condamnation avec sursis. Ce qui ne protège nullement les espèces massacrées et menacées d’extinction comme le Pangolin. Or, avec ces lois nationales et internationales, les trafiquants doivent subir les rigueurs de la loi avec des décisions vraiment dissuasives pouvant les amener à abandonner leur sale besogne. La justice béninoise devrait mieux jouer son rôle, et accompagner le gouvernement et les autres acteurs dans la lutte contre la criminalité faunique au Bénin

4 réponses

  1. Avatar de aziz
    aziz

    Ces trafiquants sont des criminels…

    Ils peuvent tuer..tundé agadjavi,joe..et surtout franck….ils ne seront pas condamnés outre mesure

    mais s’en prendre..à nos animaux..là je dis non

  2. Avatar de Patrice Sagbo
    Patrice Sagbo

    C’est déjà un début de solution par rapport à un passé récent où personne ne punissait personne malgré l’existence des forestiers, les lois et conventions et les juges.
    Il est faut souhaiter plus de synergie pour chacun sache et joue correctement son rôle sur toute la chaîne.

  3. Avatar de Tchité
    Tchité

    Le Pangolin est l’espece la plus trafique’e au monde selon CNN. Il faudra une prise de conscience nationale pour la protection de nos animaux sauvage, y compris ceux dont nous n’avions jamais entendu parler auparavant.

    http://edition.cnn.com/interactive/2014/04/opinion/sutter-change-the-list-pangolin-trafficking/

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