Port autonome de Cotonou : 5 syndicats dénoncent une privatisation illégale

Le collectif des syndicats de la plateforme portuaire s’oppose au processus de recrutement lancé par le gouvernement, afin de trouver un mandataire pour la gestion du Port Autonome de Cotonou (Pac). Réunis en assemblée générale ce jeudi 08 juin 2017 dans l’enceinte de la direction générale du Port, les syndicats ont estimé que l’avis d’appel d’offre n’est pas conforme aux textes existants, notamment la loi 88 sur les entreprises publiques et la loi de 64-39, modifiée par l’ordonnance 76-55 du 12 octobre 1976, donnant statut d’établissement public au Pac.

Déclaration du Collectif des Syndicats de la Plate-forme Portuaire

Le vendredi 26 mai 2017, le Ministère des Infrastructures et des Transports, a lancé l’Avis d’Appel Public à Candidature AAPC N° 0825/PRMP/MIT/S-PRPM pour le recrutement d’un mandataire pour la gestion du Port de Cotonou.

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De l’analyse de cet d’Appel Public à Candidature et du dossier de pré qualification, il ressort ce qui suit :

Le dossier de pré qualification veut confier la gestion du port de Cotonou à une entreprise privée modifiant ainsi la Loi de 64-39 ayant créé l’Etablissement public Port Autonome de Cotonou (PAC) modifié par l’Ordonnance 76-55 du 12 octobre 1976 et la Loi 88 sur les entreprises publiques au Bénin.

Etant donné que le Gouvernement veut introduire une entreprise privée dans la gestion, il s’agit alors d’une privatisation déguisée qui ne peut pas l’être parce qu’une loi devrait normalement être prise pour modifier l’arsenal juridique existant et créé un cadre institutionnel pour la transparence de la procédure de sélection.

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Camarades travailleurs chers journaliste, cette oppression, violation des lois de la République, pillage de société ne vise pas que le Port autonome de Cotonou. Les Sociétés sous tutelle du Ministère des Infrastructures et des Transports telles que la SOBEMAP, le CNCB, la COBENAM connaissent aussi le même sort. Si le législateur de 1964 avait jugé nécessaire de prendre une loi pour créer l’établissement chargé de la gestion du port de Cotonou et dans la même forme la création des structures suscitées, c’est compte tenu de l’importance que revêt le Port de Cotonou dans l’économie de la nation béninoise.

L’actuel Gouvernement n’a pris aucun acte avant le lancement du dossier de pré qualification. Ce qui dénote de l’insécurité juridique du processus engagé qui ne vient que rallonger la longue liste de pillage de notre économie organisé au Port de Cotonou à travers des réformes qui renforcent les entreprises jadis du Chef de l’Etat à savoir :

  • le dépotage assuré par ATRAL, une entreprise de l’homme d’Affaire d’alors Patrice TALON au détriment de la SOBEMAP société d’Etat;
  • des agréments de manutention récemment signés par le Ministre Hervé HEHOMEY pour cette même société (ATRAL) et la société PIC NET WORK dans le dessein de s’arroger du reste du trafic manipulé par la SOBEMAP;
  • de la participation de la société ATRAL a un comité interministériel sur les véhicules d’occasion entant que Vice-président alors qu’elle n’a jamais été acteur de la filière véhicule d’occasion. Ce qui confirme la thèse du projet de l’absorption de la SOBEMAP par ATRAL société  de l’homme d’Affaire d’alors Patrice TALON ;
  • le retrait de la gestion du BESC du CNCB pour le compte du Port Autonome de Cotonou afin de pouvoir le récupérer facilement par une structure privée alors que ce produit représente plus de 80% du chiffre d’affaires de l’entreprise. Cette stratégie engendre la division des travailleurs du Port Autonome de Cotonou et ceux du CNCB. Elle permet de conduire l’entreprise à une asphyxie financière et par ricochet la liquidation de la société qui a pour conséquence le licenciement des travailleurs ;
  • les pressions exercées sur les pauvres travailleurs et les préjudices causées à d’autres commerçants dans le cadre des traitements spéciaux que nécessitent les navires consignés par les sociétés privés de l’ex-homme d’affaires Patrice TALON

Chers camarades travailleurs, amis journalistes la liste est longue et non exhaustive et nous partenaires sociaux de la plate-forme portuaire n’attendons pas laissez le Port de Cotonou ni les sociétés d’Etat sous tutelle du Ministère des Infrastructures et des transports être gérées comme la baraque d’épices du Président Patrice TALON et de son Ministre Hervé HEHOMEY.

Sinon, comment comprendre que c’est la vache à lait du pays, là où se réalise plus de 80% de l’économie nationale qui veut être remis entre les mains du privé si cela n’augure pas d’un contrôle total sur le Poumon de l’économie qu’est le Port de Cotonou ?

A qui profiterait un tel contrôle du privé sur notre économie nationale ?

Comment peut-on comprendre que ce sontdes entreprises en pleine performance ayant reçu les félicitations du Ministre et récemment du Chef de l’Etat que l’on veut mettre sous mandat ou simplement faire avaler par ses propres sociétés ?

Comment comprendre quele Port Autonome qui honore ses engagements évalués à une demi-dizaine de milliards l’an et qui malgré tout a amélioré sa disponibilité à travers sa participation à l’emprunt obligataire que l’on veuille confier à un privé ? Et que veut-on faire des prêts de quatorze milliards obtenus par la SOBEMAP auprès de la BOAD pour le renouvellement de ses équipements ?

Comment après laréouverturedu port sec à ALLADA au profit des entreprises du Chef de l’Etat tout en obligeant les opérateurs à y passer pour renflouer les caisses du patron, conduisant la SOBEMAP à la perte de plus de 15% de son chiffre d’Affaires, on décide aussi d’offrir le Port de Cotonou ?

Comment après le rétablissement de façon insidieuse du PVI qui est une machine à sous au profit des clans du Compétiteur né, on met également le port dans sa main comme instrument de compétition?

Chers amis s’il ait des entreprises au Bénin que le gouvernement de la rupture veuille privatiser ce ne seraient pas le Port Autonome de Cotonou, la SOBEMAP, le CNCB ou la COBENAM car nous travailleurs de la plate-forme portuaire debout comme un seul homme feront barrière  au Ministre Hervé HEHOMEY et son patron Patrice TALON.

Nous appelons le peuple Béninois et les travailleurs de tous ordres à se lever pour refuser la « Privatisation du Port de Cotonou »

En tout état de cause, les travailleurs de la plate-forme portuaire tiennent responsable le Gouvernement et le Ministre de tutelle des déconvenues qu’engendreraient:

  • leur opposition à  retirer purement et simplement cet Avis d’Appel Public à Candidature ;
  • la non reprise immédiate des opérations d’empotage et de dépotage par la SOBEMAP sur son parc à l’instar de Bénin Terminal;
  • la non annulation sans délai  des arrêtés signés non ventilés par le Ministre des Infrastructures et des Transports portant octroi d’agréments de manutentions aux sociétés ATRAL et PIK NET WORK au Port de Cotonou.
  • le non-retour du BESC au CNCB aux fins d’assurer l’équilibre d’exploitation de l’entreprise ;
  • la non suspension dans l’immédiat des reformes dans le secteur portuaire qui mettent en péril l’économie nationale  et les emplois des travailleurs.

En cas de non satisfaction de ces exigences, le Collectif des syndicats de la plate-forme portuaire, aéroportuaire  et l’ensemble des syndicats sous tutelle du Ministère des Infrastructures et des Transports se réservent le droit d’utiliser tous autres moyens légaux de lutte pouvant lui permettre d’obtenir gain de cause.

Vive, le Collectif des syndicats de la plate-forme portuaire,

Vive, le Port de Cotonou

Cotonou, le 08 juin 2017

Le Secrétaire Général SYNTRAPAC  (PAC) : Urbain P. KANLINSOU 

Le Secrétaire Général SYNATRAMAP (SOBEMAP) : Maxime SESSOU

Le Secrétaire Général SYNTRA-TTP (MIT) : Athanase HOUNSOU

Le Secrétaire Général SYNTRA – CNCB : Issiakou MOUPHTAOU 

Le Secrétaire Général SATRAM-COBENAM :   Simon HOUNYEVA

 

Une réponse

  1. Avatar de leo
    leo

    patrce talon le port de cotonou et ces societes citees ne se seront pas privatisees sinon un jour vous allez fuir du pays

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