Le week-end dernier, celui du « Ramadan » (23-25 juin) 2017 a été riche en événements politiques d’un genre particulier : la tenue de deux « assises » notables; Celle du congrès extraordinaire du parti « La Renaissance du Bénin » sous l’instigation de « frondeurs » dirigés par Abraham ZINZINDOHOUE et qui a conclu à « l’exclusion » de Léhady Soglo ; celle du Conseil National du Parti Social-Démocrate qui a décidé de la « destitution » du Président du Parti, GOLOU Emmanuel.
Ces deux événements sont-ils fortuits et isolés l’un de l’autre ? Pour tout observateur politique de notre pays, la réponse est non. Essayons de décrypter un peu les choses.
Les critiques avancées par les « destituteurs » de chefs c’est « la gestion solitaire », « confiscation des pouvoirs » au sein du parti, etc. Loin de nous la prétention de juger ici du bien-fondé ou non de ces accusations. Loin de nous la volonté de sanctifier une quelconque gestion et politique et administrative des affaires par les victimes que sont Léhady et Golou. Mais une seule question se pose : pourquoi c’est maintenant et non avant que ces accusations sont avancées ; d’autant plus que l’on évoque des faits et actes remontant à deux ou trois ans ? La concomitance de ces critiques et les conséquences politiques y découlant ne sont-elles pas troublantes ? Certainement.
En dessous de tout cela apparaît un fil conducteur. Il se fait que le « contesté » Léhady de la RB a eu le malheur d’avoir une mère qui a contribué éloquemment à l’échec du projet funeste de révision de la Constitution ; qu’il a un père (ancien Président de la République) qui ne s’est pas déplacé au lancement du PAG « show-télévisé » en décembre 2016 et qui ne se prive pas de déclarer que « Talon est le plan B de la Franç Afrique »; que Léhady lui-même, maire de Cotonou n’a pas voulu avaler le « hold-up » centralisateur du gouvernement Talon sur sa Commune avec le projet « Grand Nokoué » et qu’il a commis le crime de lèse-majesté d’y avoir émis des réserves. Il se fait que ceux d’en face, le groupe de « frondeurs » est constitué de soutiens à la politique de la Rupture dont des députés membres du BMP des 59 députés soutenant le Programme d’action du Gouvernement.
La situation est de même avec le cas de Golou Emmanuel. Le groupe des « contestateurs » (dont des députés comme Jocelyn Dégbey) appartient à la mouvance présidentielle ; et Amoussou Bruno qui actionne les choses, n’a pas hésité à aller lui-même populariser dernièrement le PAG de Talon dans son « Couffo natal » ; pendant que l’on accuse Golou d’être pro-Ajavon.
Avec cela, tout apparaît clair. Un dicton en criminologie dit « Dis-moi à qui profite le crime, je te dirai qui est le criminel ». A qui profitent les « destitutions » du week-end dernier ? C’est incontestablement au pouvoir de la Rupture. La main qui actionne donc tous ces événements se trouve être le gouvernement de Talon.
Hier c’était les destitutions de maires ; aujourd’hui c’est l’heure de destitution de dirigeants de partis politiques.
Tout cela tend vers un but : créer un grand Parti, un parti unique du moins largement majoritaire ayant pour socle les 59 députés du Bloc de la Majorité Parlementaire pour imposer définitivement la politique de Talon dont les grandes lignes peuvent se dessiner ainsi qu’il suit :
1°- Mettre en place un pouvoir autocratique de type césarien se caractérisant par une hypercentralisation de toutes les fonctions gouvernementales et administratives aux mains d’une cour d’amis et de parents (TALON, BOCO Olivier, DAGNON et autres) avec pour conséquences les restrictions drastiques aux libertés fondamentales.
2°-Mettre le pays à sac pour la reconstruction de l’empire industriel, économique et financier de Talon et de son groupe avec comme moyens choisis, la privatisation et la désarticulation de toutes les entreprises publiques et parapubliques (SBEE, SONAPRA, CNHU, le Port, les Hôpitaux de zone, Bénin-Télécoms, etc.)
3°- Attaquer frontalement les petites gens des villes et leurs conditions d’existence avec les fameuses opérations de « déguerpissement » pour la réduction drastique des petits producteurs marchands avec à la clé des milliers de morts anonymes.
4°- Attaquer frontalement les petites gens des campagnes avec la création de multiples taxes (telle la taxe des engins à moteurs)
5°- Assécher,au profit de Talon et son clan et des monopoles français en particulier, le pays par le pillage des ressources nationales, le bradage du patrimoine national, les licenciements massifs et la mise au chômage de toute la jeunesse.
Tel est l’objectif commun (conscient ou non) des événements du week-end du Ramadan 2017.
Cotonou, le 27 Juin 2017
Le Parti Communiste du Bénin
Laisser un commentaire