Recyclage des sachets plastiques au Bénin : proposition pour lutter contre le chômage

Malgré les efforts consentis par les communes, la gestion des déchets plastiques demeure une préoccupation face aux comportements des populations. CLOUBOU Agboessi Noumonvi fait une proposition pour le recyclage de ces déchets.OBJET : Les  sachets plastiques et autres, des matières premières à exploiter pour des usines de recyclage, quelques milliers d’emplois et un cadre de vie assaini

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

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Je viens respectueusement par la présente lettre ouverte, à propos de la proposition de  loi interdisant l’importation des sachets plastiques, partager avec vous, ma vision sur les sources d’emplois et de production que ces derniers constituent.

Un bref rappel historique nous permet de constater et d’affirmer que nos parents furent déportés au moment de la traite négrière pour produire des matières premières au profit des industries des pays négriers. Et à défaut de traiter les matières premières que nous produisons et envoyons nous-aussi à l’extérieur pour des besoins de devises financières, nous pouvons nous frotter les mains quand nous avons le retour de ces aventures historiques, diversement appréciées pa; l’humanité.

La proposition de loi interdisant l’importation des sachets plastiques semble pouvoir régler le problème des nuisances irréfutables desdits sachets. Ils polluent, ils bouchent les canalisations, ils intoxiquent les aliments, ils sont ingérés par les animaux domestiques qui sont tués de ce fait. .. , de réelles nuisances en somme. Au plan écologique, ils nuisent à l’écosystème terrestre et marin, et prennent des milliers d’années pour s’auto détruire. Toutes ces considérations justifient amplement qu’une loi interdise leur importation et leur utilisation sur le territoire béninois à l’instar d’ailleurs de certains pays qui ont déjà franchi ce pas comme le Rwanda.

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Ce même regard de rejet et de mépris peut être porté sur les carcasses de véhicules, d’appareils ménagers et d’équipements divers qu’on retrouve dans toutes les rues et endroits, les objets plastiques solides, les ordinateurs, les téléphones portables … hors d’usage.

Que faisons-nous alors de ce qui est déjà sur le territoire et qui cause les nuisances décrites plus haut? Interdire l’importation, serait-il une solution durable? Notre vœu est de ne plus voir un citoyen jeter les sachets plastiques et la ferraille par-dessus bord après qu’on leur aura donné une valeur.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Je ne viens pas contester le bien-fondé de cette proposition de loi. Je voudrais simplement par la présente, appeler très respectueusement votre attention sur les opportunités d’organisation, d’assainissement du cadre de vie, d’emploi, de production, de modernisation, d’industrialisation et de devises que peut générer l’exploitation bien murie et prospective de ces déchets divers qui paraissent à bon droit, négatifs et nuisibles aujourd’hui.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Une interdiction décrétée en 2017 prendra au moins 10 ans pour prendre effet. La porosité de nos frontières est l’autre facteur à prendre en compte. Le scénario de l’interdiction de la vente de l’essence frelatée peut nous édifier. En principe, « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme». Pourquoi alors interdire les sachets plastiques quand on sait que aujourd’hui, ils peuvent servir de matière première; ils peuvent être recyclés pour donner de nouveaux produits; en créant des projets de collecte et d’exploitation, ils peuvent occuper la jeunesse et absorber véritablement la main d’œuvre au chômage; ils peuvent servir de levier pour installer de petites usines de transformations. Une aciérie pourrait constituer une ouverture exceptionnelle sur la technologie.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Le Bénin est à la croisée des chemins et a besoin de prendre des options, de faire des choix décisifs et impactant positivement l’avenir. Un nouveau départ peut être amorcé de rien du tout, d’un ancrage insolite mais porté par un sens élevé d’organisation, par un esprit d’initiative sous-tendu par une réelle ambition de trouver des solutions adaptées aux problèmes sociaux économiques du pays.

C’est pourquoi, moi, CLOUBOU Agboessi Noumonvi, viens humblement vous prier d’échanger avec le Gouvernement sur la pertinence et l’opportunité d’une telle option d’exploitation stratégique de ces déchets qui abondent. Convaincu que cette orientation vient soutenir le P.A.G., je voudrais demander que les Experts nationaux planchent sur le sujet, se penchent sur les opportunités liées à l’exploitation de ces déchets divers et fassent des propositions concrètes. Le risque mérite d’être pris. Une bonne exploitation de ces déchets peut favoriser l’installation d’usines de recyclage, promouvoir quelques milliers d’emplois et surtout, un cadre de vie assaini.

Persuadé des nombreux avantages que le Bénin tirera de l’exploitation des déchets, et, en attendant d’approfondir la réflexion au niveau des experts, je voudrais vous prier de faire prendre les dispositions ci-après:

  • Organiser une journée nationale de nettoyage et de collecte des déchets;
  • Sensibiliser et interdire le rejet des déchets dans la rue et les espaces publics;
  • Sensibiliser les ménages au tri des déchets en séparant les déchets plastiques, métalliques des autres déchets avant la collecte par les structures indiquées;
  • Instruire chaque commune à disposer d’un espace de stockage pour chaque catégorie de déchets.

Il s’agit d’abord d’une étape cognitive qui met l’accent sur la rigueur et la discipline dans la vision, l’organisation, la planification, et la gestion.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

L’option de l’exploitation judicieuse des déchets à des fins de développement nous oblige à assainir notre cadre de vie. Nous aurons ainsi fait un pas de géant, un changement radical de nos habitudes et comportement. Sur la base de la pertinence de l’option, les ressources appropriées seront mobilisées dans le cadre du PPP – Partenariat Public-Privé. Au pis-aller, le Système des Nations Unies et les Organisations Internationales Non Gouvernementales peuvent nous accompagner. C’est certainement une question de volonté politique avec des priorités prospectives.

En Afrique nous pouvons citer le Ghana et la Tunisie, champions africains du recyclage des déchets électroniques, la République Démocratique du Congo, le Burkina Faso … avec le recyclage des sachets plastiques. Le Kenya recycle le plastique et sauve le bois. Ce pas constituera le point d’ancrage de l’industrialisation au Bénin, surtout avec l’aciérie. Faut-il le rappeler, c’est dans les débris et la désolation que les Allemands, les Japonais, les Indiens … ont bâti leur puissance.

Enfin, je voudrais pouvoir compter sur votre sens patriotique et votre détermination à faire de votre Institution, un cadre d’orientation des options de développement. Il serait souhaitable que toutes les niches de travail susceptibles de devenir des incubateurs d’emplois soient identifiées et développées. Le peuple vous en sera reconnaissant.     . /

Je vous remercie.

 

Copie:

– Monsieur le Président de la République

– Monsieur Le Président de la Cour Constitutionnelle

– Monsieur le Président du Conseil Economique et Social

 

CLOUBOU Agboessi  Noumonvi   
Lieutenant-colonel des FAB à la retraite

Conseiller à la Sécurité des Nations Unies à la retraite

2 réponses

  1. Avatar de Roger K.
    Roger K.

    Une bonne idée!!!
    Je voudrais bien avoir les contacts de Mr CLOUBOU Agboessi Noumonvi.
    Moi je suis 00229 67317182

  2. Avatar de Joeleplombier
    Joeleplombier

    Officier à la retraite ??? Ce Gloubou a de l’imagination.
    Qu’il initie d’abord ce projet lui-même pour donner exemple aux jeunes.
    On ne se lève pas un matin sans ressources pour se lancer dans une aventure du genre. Il faut des moyens.

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