On s’y attendait le moins dans le camp Golou. Alors que la majorité des membres du bureau politique était impliquée dans l’organisation du congrès qui commence ce jour, elle est abasourdie par une surprise désagréable. Une ordonnance du président du tribunal de première instance de Cotonou Jacques Hounsou, vient simplement interdire la tenue de ce congrès pour de potentiels troubles à l’ordre public.
En effet, l’argument du trouble à l’ordre public a été agité, parmi tant d’autres, par Bruno Amoussou -revendiquant curieusement son titre de président du Psd- assisté de Me Caster Azia qui avait formulé hier 28 juin une requête au président du tribunal lui demandant d’interdire ledit congrès.
Leur argument se focalise sur la mésentente actuelle entre l’aile Golou et les dissidents. Selon cette requête, le climat de mésintelligence générale et de conditions de gestion non orthodoxes sera « le lieu de l’expression incontrôlable des colères des militants » et par conséquent, il est à craindre que ces colères troublent l’ordre public et la paix sociale. C’est suite à cette requête que le président Jacques Hounsou rend l’ordonnance N 628/2017 où il interdit jusqu’à nouvel ordre la tenue de tout congrès notamment le congrès du Psd, du 30 juin 2017.
Sans avoir entendu l’autre partie, Jacques Hounsou interdit la tenue de ce congrès en faisant foi aux arguments du requérant Bruno Amoussou. Alors qu’il est à un séminaire à Grand Popo, Jacques Hounsou aurait, selon nos sources, fait de façon ponctuelle un déplacement sur Cotonou pour signer la fameuse ordonnance. Aux dernières nouvelles, le camp Golou a à son tour formulé une requête au même président de tribunal pour assigner au fond et à heure indiquée Monsieur Bruno Amoussou, car il n’est plus président du Psd depuis 2012 où il a démissionné, et Emmanuel Golou a été élu pour le remplacer, ajoutant que cette décision obtenue par la ruse et la tromperie est une atteinte grave à la liberté d’association et de réunion
Deux poids deux mesures
La rapidité de cette décision prise sans un minimum de contradiction contraste avec la nonchalance du juge des référés sur le cas de la Rb, aile Léhady Soglo. Alors qu’elle espérait une décision aussi rapide que celle du président Hounsou pour faire arrêter la tenue du congrès des dissidents à Abomey les 24 et 25 juin. Pourtant, c’était un procès en bonne et due forme, avec la possibilité de confronter les positions des deux camps, argument contre argument. Le juge ici s’est même déplacé de Grand Popo pour prendre cette ordonnance.
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