L’ong Wildaf a rendu publics ce mardi 13 juin 2017, les résultats d’une étude socio juridique de référence sur le mariage précoce/forcé. Dans cette étude qu’elle a réalisée dans le cadre de la mise en œuvre de son projet dénommé « Empower-II » financé par l’Usaid, l’Ong fait l’état des lieux du phénomène au Bénin. Pour Wildaf, le phénomène perdure surtout à cause de la pauvreté et de la méconnaissance des lois.
Dans le cadre de l’exécution de son projet « Empower-II » entièrement financé par l’Usaid, l’Ong Wildaf a réalisé une étude socio juridique de référence sur le mariage précoce/forcé en République du Bénin. Les résultats de cette étude qui a couvert 40 communes réparties dans les 12 départements du pays ont été présentés par la Coordonnatrice de l’Ong, Huguette Bokpè Gnacadja, ce mardi 13 juin 2017.
Mariées à 12 ans
Selon Wildaf, 25,50% de femmes ont déclaré n’avoir pas choisi leur mari (référence faite à l’étude nationale réalisée en 2009 par le ministère des affaires sociales), et 31,7% de femmes pour 6,1% d’hommes de 20 à 40 ans ont été mariés avant l’âge de 18 ans (Rf : enquête par grappes a indicateurs multiples 2014 de l’Insae). Et ces tendances n’ont pas encore changé aujourd’hui.
L’étude menée par Wildaf et dont les résultats sont exposés dans le présent rapport intitulé «Rapport Etude de référence sur le mariage forcé/précoce», fait état de ce qu’il y a des victimes de mariage forcé dans tous les départements du pays. Ce sont généralement des filles dont l’âge est compris entre 12 et 18 ans. Elles sont pour la plupart non scolarisées ou déscolarisées.
Mariées précocement et obligées d’abandonner leurs études ou formation, elles voient leur avenir hypothéqué et deviennent des domestiques exposées à des abus sexuels, à la violence conjugale et aux grossesses précoces mettant leur vie en péril. Le document fait aussi mention de cas de suicide pour certaines. Les conséquences sur la famille ne sont pas non plus à négliger selon Wildaf.
Pour l’Ong, le mariage précoce crée la division au sein des familles à cause des divergences d’opinion entre père et mère, enfants et parents, et entre les mères des victimes et leur mari quand elles s’opposent au projet de mariage. La communauté quant à elle, est confrontée à des foyers de mécontentement suivis de conflits intra et intercommunication, lit-on dans le document.
La pauvreté et la méconnaissance des lois incriminées
D’après le rapport de Wildaf, la persistance du phénomène est due pour des cas 52% à la pauvreté et à la méconnaissance des textes et lois de la république dans tous les départements. La religion en est pour 11% dans les départements de la Donga, de l’Alibori, du Borgou, de l’Atlantique et du Zou, tandis que l’appât du gain en est pour 4% dans l’Ouémé et le plateau.
Les grossesses non désirées, elles, en sont pour 7% dans le Mono, le Couffo et les Collines. Les réalités socioculturelles en sont quant à elles pour 15% dans les départements comme le Zou, la Donga, le Plateau, les Collines, l’Atacora et l’Alibori. Face à ces chiffres, la coordonnatrice insiste sur la nécessité d’appliquer la loi afin de permettre à la sanction de jouer à la fois son rôle punitif (dissuasif) pour l’auteur, et réparateur pour la victime. Elle appelle également tous les acteurs à mieux impliquer l’idée de la suprématie des lois dans les priorités de toutes les mesures à intensifier.
La publication du document a reçu l’assentiment du gouvernement qui s’est fait représenter à l’atelier de dissémination par le ministre de l’enseignement supérieur Marie Odile Attanasso, et celle des affaires sociales, Adidjatou Mathys
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