Afrique : l’Etat dans tous ses états

Sommaire est notre définition de l’Etat. Elle ne peut en refléter l’extrême complexité. Qu’elle suffise au moins à soutenir notre analyse et à conforter notre démonstration. L’Etat, dans l’espace étroit d’une définition terre à terre, c’est l’ensemble des moyens, outils, instruments, structures dont se sert un pays pour s’assurer une autorité souveraine, garante de son existence, facteur de son développement.

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La question de l’Etat, en Afrique, ne bénéficie pas toujours du traitement qu’elle mérite. Pourtant, elle est au cœur du développement. C’est elle qui explique nos réussites et nos succès. C’est elle qui rend compte de nos ratés et de nos rendez-vous manqués. Il y a, en effet, une relation étroite entre la qualité de la gouvernance d’un pays et la nature de l’Etat qu’il se donne. Des indépendances à nos jours, trois types d’Etat se sont majoritairement partagé nos espaces nationaux.

Il y a, d’une part, l’Etat-providence. C’est la plantation de Monsieur et de Madame tout le monde. Ici, l’ambition clairement affirmée, c’est de donner à boire et à manger à tous. L’Etat-providence, c’est la mère poule sous les ailes de qui tous les poussins trouvent assistance et protection. Mais ce type d’Etat porte, en lui, les germes de sa propre destruction. Une mobilisation insupportable de moyens et de ressources. La cohabitation plutôt douteuse entre travailleurs de bonne foi et des bras cassés notoires. L’effritement de la notion, pourtant essentielle, de méritocratie. La promotion, par conséquent, de la médiocrité, dans un environnement qui  dévalue le travail et promeut la culture du moindre effort.

Il y a, d’autre part, l’Etat des copains et des coquins. C’est la figure parfaite de l’Etat patrimonial, l’Etat dans lequel le bien collectif est confisqué au profit d’un seul ou d’un groupe d’individus. C’est l’Etat mangeoire ouvert à l’appétit glouton des parents, amis et alliés. On mange comme on veut. On s’en met plein les poches comme on peut. C’est la prédation sauvage érigée en principe. Que deviennent-ils les exclus du festin ? Des spectateurs désabusés. Des mendiants se disputant les reliefs d’un banquet « pantagruellement » scandaleux.

Il y a, enfin, l’Etat-voyou, voisin de l’Etat-néant. A l’ombre des conflits, des guerres, des remises en question des   institutions, s’installe l’Etat-voyou. Son frère jumeau, à savoir l’Etat-néant, n’est jamais loin. Nous avons affaire à un désert institutionnel. La loi de la jungle y règne en toute souveraineté. Ici, la raison du plus fort est toujours la meilleure. Ici, tout passe, du nom d’un médicament de la rue : drogue, armes, fausses monnaies, stupéfiants de toute nature, trafic en tous genres…

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Quel type d’Etat pour l’Afrique et pour les Africains, un Etat qui assure le progrès et garantit le développement ?       Répondons par des images, des images d’un Etat capable de porter une Afrique engagée à tourner la page, décidée à rejoindre la caravane des peuples qui gagnent.

1-    L’image sereine de la Justice. Celle-ci est un besoin humain existentiel. Un Etat juste, c’est celui-là qui sait donner à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César. Un Etat juste, c’est celui-là qui, sur le plan des droits et des devoirs, sait tenir pour tous, en un équilibre parfait, le plateau de la balance de la Justice. Ni parti-pris ni passe droit. Dans l’esprit de ce proverbe latin « Dura lex, sed lex », la loi est dure, mais c’est la loi.

2-    L’image rassurante du chef d’orchestre. Ce dernier a l’avantage de coordonner et d’ordonner en une merveilleuse symphonie l’effort de création de plusieurs musiciens. Un Etat qui emprunte l’image du chef d’orchestre rassure les uns et les autres, instaure la confiance. Car l’image du chef d’orchestre ne se confond point avec celle de l’arbitre qui sanctionne, qui distribue des cartons jaunes ou rouges. Le chef d’orchestre, c’est le régulateur souverain. Il apaise. Il construit.

3-    L’image vertueuse de Dieu.  Car au-dessus de la loi des hommes, il y a la loi de Dieu. Tel que l’ont compris les nôtres dans l’expression fon de « Gbè do su ». Car notre existence est toute encadrée par des valeurs qu’on ne saurait violer impunément. L’Etat, une réalisation humaine, ne doit pas moins inspirer la crainte de Dieu.

Pour un Etat juste, pour un Etat qui rassure, pour un Etat vertueux qui inspire la crainte de Dieu, nous sommes preneurs❒

Une réponse

  1. Avatar de VENANCE
    VENANCE

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