Bénin : Vano Baby, ou le reflet de l’hypocrisie de la société (dite) moderne africaine

La polémique a enflé ces derniers jours. Pour ceux qui n’avaient jamais encore entendu parler de lui, l’occasion était belle. Lui, c’est Vano Baby, Azéto-Gbèdè. Son dernier concert a beaucoup fait parler. Et pour cause, une fan n’a pas hésité à monter sur scène pour montrer ses attributs féminins. Depuis, stupeur et choc sont les deux sentiments les mieux partagés dans la société béninoise. Mais à y voir de près, y a t-il matière à être choqué?

Bien avant Vano…

Il ne s’agit bien évidemment pas de donner un blanc-seing à Vano mais d’expliquer un petit peu pourquoi cet engouement dans une société jadis très conservatrice, très respectueuse des valeurs sociales et/ou familiales. Il convient avant tout de le dire, Vano n’a rien inventé, et avant tout, il n’est là que pour gagner de l’argent… Comme tous les autres! L’artiste béninois très apprécié par la jeunesse du pays (et par certains parents qui l’écoutent en douce) n’a absolument rien inventé, n’en déplaise à certains.

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Vano n’est que le prolongement logique de ce que les rappeurs américains, ou même des chanteurs français comme Serge Gainsbourg faisaient il y a plus de trente ans. En effet, les paroles de l’artiste béninois n’ont rien à envier à un « je t’aime moi non plus » de Serge Gainsbourg, célèbre artiste et producteur français, tant adulé du côté de l’hexagone.

Si ce n’est Vano, ça sera un américain, ou un camerounais (Franko par exemple). L’homme est donc, à y voir de près, en retard sur son temps. Mais pourquoi ce choc dans la société? Et pourquoi maintenant?

Les réseaux sociaux, la télévision… aussi violents

On tape sur l’artiste, mais on oublie un phénomène qui a encore plus d’impacts! Un phénomène qui pervertit encore plus la jeunesse béninoise, africaine en général… les réseaux sociaux. Véritable moteur et influenceur de la société, ces plateformes web et mobiles ne servent pas qu’à discuter.

Facebook, Whatsapp, Instagram, Snapchat pour ne citer que ceux-là sont devenus les véritables éducateurs à partir d’un certain âge. Ils façonnent la jeunesse, lancent des tendances, en détruisent, écrasent des personnalités, en lancent, humilient des jeunes et vieux… Bref, on y fait tout et n’importe quoi. On y trouve des sketchs, des films porno, des blagues, des informations (vraies et/ou fausses) et même des cours. Mais les réseaux sociaux n’ont pas de limites. Même si en réalité, la plupart exigent un âge minimum, les moyens légaux pour le vérifier restent inexistants. Les contenus ne sont que peu filtrés, ou sinon suffisamment tard pour que des milliers de jeunes tombent sur des contenus inadaptés à leurs âges ou indécents. Et comment leur en vouloir? Utilisés par des millions voire des milliards de personnes, il est très difficile de les filtrer.

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La télévision n’est pas non plus en reste! Loin de là. Combien de séries, de films, ou de publicités ne vantent pas le même type de message sans que cela ne choque personne? Et le nombre de jeunes prépubères qui tombent sur des éléments jadis inaccessibles à leurs âges, ne fait qu’augmenter.

Revenir aux vraies valeurs? Très difficile avec toutes ces influences

L’argent, les réseaux sociaux, la liberté de paroles, la baisse de l’influence des parents (eux-mêmes plus préoccupés par leurs fins du mois que par autre chose) sont les alliés de la dégradation des mœurs. Lutter contre ce phénomène n’est pas donc une mince affaire, et il ne s’agit pas uniquement de s’attaquer aux artistes. Bien au contraire, cela risque même d’être contre-productif.

Pour y arriver, concilier la sensibilisation des parents et l’éducation à l’école. Il s’agit donc d’une volonté collective qui passe par des mesures réelles, et non des effets d’annonce. Plutôt que de taper sur un artiste, pourquoi ne pas définir une charte pour les clips par exemple? Charte qui, si elle n’est pas respectée empêcherait la diffusion des éléments vidéos et audios sur les chaînes et radios, l’organisation de concerts et autres. Les mesures existent, et il faut s’y pencher pour évaluer leur faisabilité et leur adaptation à notre contexte.

Pour finir, dans une société il existe des codes. Une société n’évolue pas en copiant les codes d’une autre, même si cela peut être tentant. Se moderniser ne signifie pas renier sa culture. Loin s’en faut! A force de vouloir faire comme les autres, on finit par perdre ses repères. A bon entendeur…

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4 réponses

  1. Avatar de José
    José

    Vous n’allez quand même pas demander à un rappeur de réfléchir! S’il réfléchit, il ne chantera pas les conneries qu’il écrit…

  2. Avatar de Pilks
    Pilks

    L’article est très bien rédigé

  3. Avatar de
    Anonyme

    C’est pas normal

  4. Avatar de
    Anonyme

    C’est mauvais ce qu’il a fait

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