L’idéologie de la rupture a été présentée comme un désir de reconversion comportementale, vis-à-vis du régime défunt. Mais à l’expérience, le régime de la rupture semble avoir repris les tares du pouvoir Yayi, qui portaient sur des caravanes d’appels et de déclarations de soutien au pouvoir en place.Ce qui a été présenté comme étant la rupture par rapport au système préexistant semble difficilement cernable aujourd’hui. Puisque les méthodes décriées hier par certains lieutenants du régime de la rupture, ont été reprises in extenso et parfois avec encore moins de scrupule, par le gouvernement actuel.
Il était reproché au régime Yayi d’avoir érigé en institution, les marches de soutien au pouvoir en place, messes d’actions de grâce, appels et mobilisations en vue de soutenir ou d’appeler à soutenir le président Yayi Boni et son gouvernement, etc. C’était une mise en scène ubuesque servie dans un matraquage médiatique agaçant.
Alors qu’on pensait ces méthodes dépassées avec le départ du régime Yayi et l’arrivée au pouvoir du gouvernement du nouveau départ dit de « rupture », nous revoici dans des orchestrations théâtrales de soutien au président Patrice Talon et à sa trouvaille harvardienne : le programme d’actions du gouvernement, Pag. De même que l’alliance des Forces Cauris pour un Bénin émergent rassemblait 83 partis et mouvements politiques, le régime de la rupture est également sur la voie de créer un regroupement politique, mais avec une approche plus subtile. Elle consiste à fabriquer des simulacres de regroupements qui rassemblent les mouvements qui déclarent leur soutien au Chef de l’Etat et à son programme d’actions, le Pag. Tous ces regroupements se retrouveront ensuite au sein d’une coordination nationale dans la perspective des législatives de 2019.
La logique ici est de montrer que ces soutiens sont spontanés et émanent du peuple. Et comme l’occasion fait le larron, une couarde d’opportunistes ont investi la scène politique en créant ici des mouvements politiques, là des regroupements de formations politiques, etrc. Toujours est-il que personne n’entend rater l’occasion d’appartenir au cercle du pays organisateur et distributeur des bonus et des malus. Même des formations politiques sans base électorale aucune, s’empressent de rassembler des frères, amis et connaissances devant les caméras de télévision, pour clamer leur soutien au régime en place. En moins d’un mois, on a enregistré plus d’une dizaine des soutiens au gouvernement de Patrice Talon, avec des mouvements et formations politiques comme : la CCJ de Glazoué, le Cercle d’appui aux idéaux du nouveaux du nouveaux départ, le mouvement pour la renaissance du Plateau d’Abomey.
Des partis politiques aussi à l’instar du Plr ou Parti Le Réveil, l’Alliance le Bénin en route, l’aile des réformistes de la Renaissance du Bénin, l’aile Clément Ebo du Psd, l’Union Fait la Nation, sans oublier des personnalités comme valentin Houdé et de nombreux cadres des Fcbe qui ont fait défection, pour apporter leur soutien au régime de la rupture. Ce qu’il y a souvent d’intrigant, c’est qu’en dehors du fait de dire qu’ils soutiennent le Chef de l’Etat et son Pag, on n’entend pas un exposé d’arguments crédibles qui justifient leurs décisions. A ce qu’il parait, on peut affirmer sans exagération que le nouveau pouvoir a installé la rupture dans la continuité des pratiques du défunt régime. A cette allure, il devient difficile de distinguer avec clarté les lignes de démarcations qui séparent le régime de Yayi Boni, de celui de Patrice Talon
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