Ma belle mère a une expression en Idatcha, qui expliquée en Français donnerait ceci : « Quand on rencontre quelqu’un qui est bien habillé, on le complimente et on lui demande les cordonnées du couturier ».Cette phrase me vient à l’esprit parce qu’au fil des premiers jours de mon retour au Bénin, j’ai rencontré et discuté avec beaucoup de personnes ; des citoyens de divers horizons et couches sociales. Ce qui me frappe avec la plupart de ces rencontres, c’est le côté négatif de leurs pensées et surtout leur résignation face à tout se qui peut être amélioré au pays.
Quand j’ai discuté par exemple avec la vendeuse de « Blèfoutou » (des chips à base de fruits d’arbre à pain), sur les dangers de servir des aliments dans des emballages plastiques, elle m’a tout simplement dit qu’on ne pourrait jamais bannir les sachets au Bénin, parce que leur utilisation est déjà trop ancrée dans les meurs.
Il est vrai que tout changement nécessite beaucoup d’efforts, de travail, mais surtout de volonté et de rigueur. Aucun changement, qu’il soit personnel, professionnel, familial ou communautaire, ne peut s’effectuer sans volonté et surtout dans un shift du mental.
Changer nécessite d’abord qu’on veuille s’améliorer. Heureusement, l’histoire nous montre que le changement est possible quand on se donne les moyens de sa réussite. D’ailleurs, pratiquement toutes les grandes entreprises humaines, toutes les grandes avancées que nous connaissons, toutes les grandes et nobles réussites de l’histoire, sont les produits du changement, du refus du statu quo, de la volonté de chercher ce qu’il y a de meilleur pour soi et pour sa communauté.
C’est justement la volonté de changement qui a permis à tous les grands personnages de ce monde, qu’ils soient hommes ou femmes, de prendre leur essor. Ces personnes ont toutes, à un moment de leur vie, osé se lancer dans l’aventure. Malgré les peurs et probablement les résistances autour d’eux, ces personnes ont osé expérimenter ou s’attaquer aux problèmes de la vie. Leur volonté et leur acharnement leur ont souvent permis de trouver des solutions.
Vivre par exemple dans un pays sans sachets plastiques paraît pour l’instant impensable, improbable, voire impossible pour beaucoup, mais croyez-moi c’est tout à fait faisable.
La chance que nous avons, c’est que certains pays en Afrique l’ont déjà fait, ces citoyens ne sont pas plus intelligents que nous. Nous pouvons le faire nous aussi. Il nous faut chercher dans nos propres racines culturelles les clés du changement de mentalité. Un premier instrument de levier du changement, concerne justement notre désir même à vouloir et à rêver du beau, du propre, du sain, du digne, de l’honorable pour nous aussi.
Bien évidemment, tout changement nécessite une palette de mentalités positives et ce n’est pas parce que ce n’était pas possible avant, que cela ne le sera pas aujourd’hui. Les peuples grandissent et nous aurions tort aujourd’hui de nous résigner et d’accepter les mauvaises circonstances et conditions dans lesquelles nous vivons dans nos quartiers.
Pour effectuer un changement important et durable, nous devons tous devenir des fervents adeptes dans nos mentalités, et dans nos gestes au quotidien. Venus Williams dit que « N’Importe quel rêve peut devenir réalité si vous vous accrochez et travaillez dur ».
Nous sommes, nous aussi, capables de changer. Mais les changements sociaux ne tomberont pas « tout cuits » du ciel. Ils sont plutôt et souvent, le fruit de dure labeur, de patience, de persévérance, de chacun et de nous tous ; au quotidien et sur une longue durée.
Le miracle du changement au Bénin ne peut être effectif qu’avec l’aboutissement d’efforts multiformes, concertés et parfois forcés, de nos autorités qui doivent être courageuses pour poser des actes même sans l’adhésion de la population. Quand l’état prendra des décisions de santé publique le bien être du peuple, les gens suivront avec le temps, même si réfractaires au début ils sont.
Laisser un commentaire