Au cours de l’interview qu’il a accordée hier à Rfi, l’ancien président de la Cour constitutionnelle Me Robert Dossou, a accusé l’opposition d’alors d’être responsable du Ko de 2011. Une petite phrase provocatrice s’est glissée dans ses propos, relançant une polémique qui s’éteignait déjà de d’elle-même.C’est un gros pavé dans la marre à peine calmée des hommes politiques béninois. Répondant hier à la question de Christophe Boisbouvier sur Rfi, Me Robert Dossou relance encore le débat sur le Ko de la présidentielle de 2011. Ce qu’il en dit est bien curieux.
« Mais les poids lourds eux mêmes ont été les premiers propagandistes de Yayi Boni. Pendant 4 ans, ils lui ont refusé son budget et puis après ils ont fait au dernier moment une coalition où ils ont piqué le programme de Yayi Boni. Je maintiens que c’est eux-mêmes qui ont préparé l’élection au premier tour de Yayi Boni ».
Une attaque en règle contre une bonne frange de la classe politique, opposition d’alors, et majoritaire dans la rupture aujourd’hui. Venant de la bouche d’un juge constitutionnel, ces propos suffisamment graves et pleins de ressentiments, surprennent. Puisqu’ils ne reflètent pas ceux de l’arbitre qui avait jugé en toute indépendance. Chose grave, ils sont truffés de faussetés. En effet, dire que l’opposition d’alors a refusé le budget de Boni Yayi pendant quatre ans est faux. Pendant le quinquennat 2006-2011, c’est seulement le budget 2010 qui a été rejeté.
Soit une seule fois, contrairement aux quatre ans annoncés par l’avocat. Autre fausseté, c’est le vol du programme d’action de Boni Yayi. Dans le temps, c’est beaucoup plus le staff de Me Adrien Houngbédji, alors candidat unique de l’Union fait la nation (Un), qui s’est plaint de vols de projets et d’idées de la part des proches de Yayi. Mieux, il n’est pas évident que le camp Boni Yayi ait été le premier à sortir son programme, pour que les autres en piquent des idées.
Robert Dossou aurait dû éviter de faire une telle déclaration, qui non seulement n’est pas exacte, mais renforce les suspicions sur sa personne. Les arguments avancés par Me Dossou pour justifier le Ko, ne paraissent donc pas pertinents et solides, et laissent penser que Robert Dossou avait jugé en son temps en toute partialité, par esprit de vengeance
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