Le rôle ambigüe joué par le parquet dans le traitement de la plainte de Sébastien Ajavon contre x, dans l’affaire de la découverte de 18 kg de cocaïne dans un de ses containers à Cotonou, intrigue.Sachant que les procureurs à divers niveaux de juridictions, agissent sous les ordres du ministre de la justice, on est en droit de se demander si le gouvernement qui avait affiché sa détermination à lutter contre le trafic de stupéfiant, était sincère dans sa déclaration ?
C’est depuis le 15 février 2017 que Sébastien Ajavon, par l’entremise de son conseil, a porté plainte contre x auprès du tribunal de première instance de Cotonou, en se constituant partie civile. C’est dans le cadre de l’affaire de la découverte de 18 kg de cocaïne au port de Cotonou, dans un container appartenant à la société Comon Sa, dont il est le propriétaire. Après un procès qui s’est terminé par une relaxe au bénéfice du doute, le mis en cause a voulu que la lumière soit faite sur cette affaire qui a entamé sa réputation. Le verdict du tribunal du 4 novembre 2016, bien que favorable à Sébastien Ajavon, laissait en suspend de sérieuses interrogations qui méritent d’être élucidées dans le cadre d’un autre procès. Pour une affaire qui a semé le doute dans les esprits et qui a divisé l’opinion, il urge que la vérité se manifeste et que l’opinion connaisse les véritables auteurs de ce forfait.
On se serait attendu à ce que le gouvernement, qui a déclaré tambours battants s’être engagé dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, s’associasse à Sébastien Ajavon pour que les auteurs de cette infraction soient connus. La détermination du gouvernement à lutter contre le trafic de stupéfiants au port de Cotonou, tient du fait qu’il veut éviter que ce lieu hautement important pour notre économie, soit utilisé comme plaque tournante de ce commerce dans la sous-région. Les préoccupations de Sébastien Ajavon en relançant ce procès, doivent aussi être celles du gouvernement. Comme celles de savoir celui ou ceux qui ont brisé les scellés du container de Common sa. Tout comme celle de savoir comment la drogue s’est retrouvée dans ce container.
Le revirement du parquet
Elucider ces zones d’ombres, conduit inéluctablement à découvrir les trafiquants. C’est donc logiquement que le gouvernement devrait appuyer des initiatives visant à entraîner la manifestation de la vérité. Mais on est plutôt désagréablement surpris, de remarquer que c’est le parquet à travers le procureur de la république et le procureur général, qui selon la défense de Sébastien Ajavon, crée le dilatoire et constitue des entraves à la poursuite de la procédure. En faisant appel à l’initiative du juge qui tenait à enquêter, le procureur faisait obstruction à la poursuite de l’affaire. Il a fallu l’intervention de la défense pour que le dossier soit transmis à la cour d’appel. Une fois à la cour d’appel, le procureur de la république installe la même lenteur, ce qui entraîne une seconde réaction de la défense qui réussit à faire avancer le dossier.
Ce comportement curieux du procureur de la république et général, prouvent à suffisance le désir de s’opposer à la poursuite de la procédure qui doit aboutir à la manifestation de la vérité. Ces réactions des deux procureurs étaient-elles commandées par une main invisibles ? Sinon, comment peut-on comprendre l’attitude du procureur de la république et celle du procureur général, face à la démarche des juges à enquêter sur le dossier ? Quel sens peut-on donner à la lenteur observée dans le traitement de cette plainte contre x, comparée à la vitesse qui avait caractérisé la procédure ayant abouti au procès du 4 novembre 2016 ? Que peut cacher cette volte face du gouvernement sur le dossier ? La découverte des 18 kg de cocaïne avait-elle été une simple orchestration cynique à l’endroit de Sébastien Ajavon, ou s’agissait-il réellement d’une véritable affaire de trafic de stupéfiants ? Qui a donc intérêt à ce que la vérité sur cette affaire ne soit pas découverte ?
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