La chanteuse, compositrice et ambassadrice de l’Unicef Angélique Kidjo était l’invitée de l’émission ‘’Internationales’’ de la chaîne de télévision Tv5 monde de ce dimanche 10 septembre.Elle s’est prononcée sur la situation des enfants en Afrique et dans le monde, les violations des droits humains à travers des conflits qui s’observent un peu partout sur la planète. Ces conflits qui sont les conséquences des dictatures mises en place par les politiques.
La diva de la musique béninoise n’a pas fait la langue de bois. Elle a su mesurer avec soin cette intervention médiatique en s’attaquant d’emblée aux maux qui minent le monde en général et le continent africain en particulier. A l’en croire, tout ce qui arrive de dégradant (conflits, guerre et autres) dans la cité l’est du fait des assoiffés du pouvoir qui agissent en défiant la logique des droits humains. Dans son analyse, elle n’est pas restée indifférence aux manifestations de l’opposition togolaise.
« S’il y a une démocratie qu’on a choisi quelqu’un qui ne nous plaît pas, il faut qu’on aille dans la rue pour lui dire de partir, parce qu’on n’a pas envie que cette personne tue nos enfants ou autres » a insisté Angélique Kidjo, avant de déduire que dans ces genres de crise, chacun est l’acteur consentant et la victime potentielle, du fait de l’indifférence de tous, alors que les enfants et les femmes sont les plus touchés.
Comme thérapie pour faire échec aux conflits avec leurs cortèges de violence, elle propose de briser le mythe du silence et de s’engager en vrai citoyen du monde et en vraie société civile.
Quid de l’assemblée générale des nations unies ?
Sans nier l’importance de cette réunion et les avancées qualitatives et quantitatives qu’elle peut apporter en termes de changement des options des politiques et de leurs mentalités, l’ambassadrice de l’Unicef s’est attaquée au conseil de sécurité. Ce conseil est constitué des pays fabriquant d’armes. Elle note un certain contraste : Comment des pays du genre peuvent parler de la paix s’ils vendent des armes. Elle prône une ouverture de ce conseil à plus de pays membres des nations unies et éviter le véto quand des intérêts sont en jeu. Aussi a-t-elle voulu que les citoyens du monde aient un moyen de pression sur ledit conseil.
D’un autre côté, faisant le bilan du président Barack Obama, elle dit ne pas être déçue, car on ne devrait pas attendre qu’il transforme l’Afrique. Le dossier de l’Afrique est beaucoup plus complexe et Angélique Kidjo soutient que « l’Afrique ne compte pour personne », puisqu’elle n’a jamais eu de véritable place dans la politique étrangère des grandes puissances.
Restitution des objets royaux pillés par la France et récent incendie du palais central d’Abomey
Loin des débats et des insinuations condescendantes qui tiennent à la capacité du Bénin de récupérer ou non son patrimoine identitaire, la diva assure pour sa part qu’aucune raison ne peut justifier le fait de garder la mémoire collective et historique d’un pays en France (ailleurs). Elle trouve insultant également le fait de dire parce qu’une partie du musée central d’Abomey a brûlé que le Bénin est incapable de gérer de patrimoine culturel. Il peut avoir des incendies partout sans qu’on ne parle de négligence a-t-elle signifié.
Angélique Kidjo tacle Macron
Après le président rwandais Paul Kagamé, Angélique Kidjo a osé apporter une réponse au propos de Macron. Ce dernier qui a affirmé entre autres que le défi de l’Afrique est civilisationnel. Il ne devrait pas s’immiscer dans l’organisation interne des ménages en Afrique. Il ne lui revenait pas de donner de leçon de morale, et de dire le nombre d’enfants que chaque femme doit avoir en Afrique. Elle pense qu’il est de la responsabilité des africains de gérer leur taux de natalité.
« Moi ça ne m’intéresse pas qu’un président d’où qu’il vienne, dise à des millions ce qu’il doit faire dans leur chambre à coucher », a-t-elle insisté avant de souhaiter que les relations entre les puissances et les pays africains soient plus dynamiques et plus axées sur les vrais maux qui minent l’existence des africains.
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