Lors de son passage sur l’émission dominicale de la Radio Soleil Fm le dimanche 3 septembre 2017, Akindès Adékpédjou s’est prononcé sur la gestion des affaires sous la rupture. Il a surtout déploré l’exploitation des jeunes aujourd’hui sur le terrain politique.Le professeur Akindès constate que des années soixante jusqu’à 1990, les dirigeants du Bénin qui se sont succédé au pouvoir étaient relativement jeunes, du moins au moment de leur prise de fonction. Ils étaient tous âgés de moins de quarante ans. Aujourd’hui, plus de vingt ans après, moins de jeunes accèdent aux sphères de prise de décisions.
Un peu comme si les jeunes d’aujourd’hui sont moins compétents que ceux d’hier. Pour le Professeur Akindès, évoquer la question des jeunes et plus précisément celle liée à leur passivité dans la gestion des affaires publiques, exige que l’on en comprenne les facteurs explicatifs, c’est-à-dire les raisons qui peuvent justifier cet état de chose. L’ancien membre du gouvernement Kérékou trouve qu’il faut rechercher ce qui a pu entraîner un tel revirement.
Il consacre d’ailleurs une réflexion détaillée à la question, dans le cadre d’un ouvrage dont le titre et le contenu seront dévoilés au cours d’une séance de dédicaces, prévue pour ce mois de septembre 2017. En attendant cette occasion, l’universitaire a bien voulu confier son indignation face à l’exploitation politique des jeunes. Il entend par exploitation politique, cette manière dont les ‘’politiques’’ se servent des jeunes pour atteindre leurs objectifs. Il a pris comme illustration, l’instrumentalisation des jeunes à des fins politiciennes, à travers ce qui s’appelle « le parlement des jeunes ». Il rapporte que la constitution du bureau du parlement des jeunes récemment élu, a donné lieu à de la récupération politicienne qui tendait à opposer les jeunes parlementaires ressortissant du nord du pays, à ceux du sud.
Le Professeur Akindès constate donc que c’est à ce genre de rôle que la jeunesse est réduite aujourd’hui en politique, en lieu et place de postes de responsabilité qui témoignent de leurs compétences. Par ailleurs, il s’insurge contre les adultes qui voudraient causer un conflit de générations en distinguant d’un côté les plus âgés et de l’autre des jeunes. Il estime que les plus âgés d’aujourd’hui peuvent encore être appelés « les anciens jeunes », et les jeunes d’aujourd’hui « les futurs plus âgés ». Il trouve par ailleurs que les jeunes eux-mêmes de par leurs comportements aujourd’hui, contribuent à leur propre déchéance. Il a fait allusion au fait que les jeunes manquent d’initiatives et même d’idées innovantes dans ce qu’ils entreprennent. C’est pour cela qu’ils se contentent des seconds rôles et du statut de faiseurs de foules, pour des hommes politiques plus âgés.
Le Pr Akindès s’est aussi prononcé sur les autres questions d’actualité, notamment sur la lutte contre la corruption. L’ancien ministre, de la hauteur de son expérience, trouve que cette initiative du gouvernement accouchera d’une souris. Il fonde sa conclusion sur deux aspects de la lutte contre la corruption : le caractère partial et parcellaire des audits qui selon le sociologue, ne présentent qu’une partie de la réalité, (il estime d’ailleurs que certains partenaires techniques et financiers influencent le contenu de ces audits)… L’autre aspect qui justifie son pessimisme porte sur l’aboutissement des affaires en justice. Le Pr Akindès Adékpédjou sans remettre en question l’impartialité de la justice, estime que certains facteurs manifestes mais surtout latents, peuvent freiner l’élan de la justice à mener jusqu’à terme ces différentes affaires.
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