L’école béninoise est loin de se porter bien comme le prétend le gouvernement. Il subsiste à plusieurs niveaux des problèmes aussi bien en ce qui concerne l’état même de l’école, que par rapport aux conditions de vie et de travail des enseignants. C’était en substance le point fait sur le système éducatif béninois par la Fésen/Cstb, lors d’une conférence de presse tenue hier mercredi 27 septembre 2017 à la bourse du travail.
La campagne menée par le gouvernement à la veille de la rentrée scolaire et qui fait état de ce que toutes les mesures sont prises pour une année sans problèmes, est un leurre à en croire la Fédération des syndicats de l’éducation nationale, affiliée à la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (Fésen/Cstb). C’est la grande information d’une conférence de presse animée hier mercredi 27 septembre 2017 à la bourse du travail, par le Secrétaire général adjoint (Sga) de cette fédération, Rodolphe Sègnanka, avec à ses côtés la Secrétaire générale confédérale adjointe de la Cstb, Mathurine Sossoukpè. Rodolphe Sègnanka remet en question l’annonce du gouvernement selon laquelle des milliards de francs Cfa ont été décaissés pour répondre aux revendications des enseignants. A en croire le Sga, ces primes tant vantées se situent entre 109 000 et 121 000 francs Cfa par an pour un enseignant, et n’ont même pas encore été payées en majorité. Il conteste également l’information d’après laquelle des avant-projets d’arrêtés d’application seraient en étude. Pour lui, tout ceci est faux et n’a pour objectif que le camouflage de l’état désastreux où se trouve depuis de nombreuses années l’école béninoise.
Plusieurs dysfonctionnements évoqués
Selon le conférencier, ‘’l’école béninoise est en ruine’’ et les programmes d’enseignement en vigueur en constituent l’une des causes. Pour preuve, les échecs aux différents examens scolaires atteignent le seuil d’au moins 60% au Bepc et au Bac les dix dernières années. Par ailleurs, des arrêtés arbitraires sont pris et conduisent entre autres à la fermeture de groupes pédagogiques et au conditionnement du passage en seconde à l’obtention de la moyenne de classe et du Bepc. Le manque d’infrastructures scolaires, l’inexistence presque totale de bibliothèques et de laboratoires, la réduction des manuels scolaires mis à la disposition des établissements, ont été indexés par la Fésen/Cstb. Le Sga a aussi mentionné le manque criant d’enseignants qualifiés au niveau des trois ordres d’enseignement. En plus de tout ceci, la gestion du personnel enseignant laisse à désirer car faite avec clientélisme et de façon arbitraire, laisse-t-il entendre. Les salaires très insuffisants octroyés au personnel enseignant n’ont pas non plus été oubliés. Pour le conférencier, les salaires actuels sont en déphasage avec la cherté de la vie qui va grandissante. Mais en plus des salaires de misère, le corps enseignant selon Rodolphe Sègnanka est menacé par l’Etat qui procède à des affectations punitives à l’endroit de ses représentants syndicaux. Ce qui a été le cas, d’après lui, du professeur vacataire Régis Ado.
Des revendications émises
D’après la Fésen/Cstb, les conditions actuelles ne permettent pas une année réussie. Pour ce fait, la fédération réclame du Gouvernement, en autres, le recrutement d’enseignants en adéquation avec les effectifs des apprenants, la généralisation du principe d’élection des responsables des administrations scolaires par le personnel enseignant, la construction en urgence d’infrastructures scolaires et universitaires. L’indexation de 2 points, 1,90 point, 1,80 point, respectivement sur le salaire des différents corps des enseignants du 1er et du 2nd degré, et le recrutement de tous les vacataires victimes de la répression politique, notamment de Régis Ado, sont aussi revendiqués
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