Bénin : Florent Hessou parle du Recrutement d’enseignants pour l’éducation artistique

Des démarches sont en cours au ministère du tourisme et de la culture, pour recruter des enseignants pour l’éducation artistique et culturelle dans les écoles, a-t-on appris. Et c’est une recommandation de l’Unesco. Approché, Florent Eustache Hessou, promoteur de l’école supérieure des métiers d’arts et de la culture (Esmac), nous fait part de son analyse à propos.

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C’est dans une interview au cours de laquelle nous avons revisité le parcours du journaliste, écrivain, coach, slameur et promoteur culturel qu’il est, et abordé d’autres sujets. Nous vous livrons ici une première partie de l’entretien.

Lnt: On apprend qu’il y a un processus en cours pour rendre effective l’inclusion des activités culturelles dans les écoles primaires et secondaires, dès cette rentrée scolaire ? Qu’en pensez-vous en tant surtout que promoteur d’une école supérieure des métiers d’arts et de la culture ?

Florent Eustache Hessou : Je pense que c’est maintenant que les belles choses commencent. Comment voulez-vous vous développer sans notre culture ? Comment voulez-vous vous développer dans la langue des autres ? Pour moi, c’est les Chinois qui sont la première puissance au monde, et ce, grâce à leur langue. Chez eux, tout est en chinois, même les logiciels. On a quel logiciel en fon, en dendi… ? On veut imposer quoi à qui et par rapport à quoi ? Nous parlons français et sommes incapables de bien nous exprimer dans nos langues nationales. C’est une tristesse, que ce soit seulement maintenant que quelque chose de bien veut commencer. Ça va peut-être prendre un siècle, mais c’est déjà important qu’on commence à nous intéresser à notre culture pour pouvoir aller loin et nous imposer par elle. Nos enfants en ont tellement besoin car, ils ne connaissent rien de leur culture. Et comme c’est l’Unesco qui la demandé, on doit forcément le faire. Sur ce, le gouvernement recrute déjà des enseignants pour l’apprentissage de la culture, dont les étudiants qui ont été formés dans mon école, puisqu’ils doivent couvrir toute l’étendue du territoire national.

Votre mot à l’endroit du gouvernement pour le développement réel enfin de ce secteur.

Je pense que c’est le secteur même qui doit se prendre en charge. Le gouvernement fait beaucoup. Le gouvernement à travers le Pag –Programme d’actions du gouvernement ndlr-, a prévu beaucoup de choses. Ce à quoi nous allons faire face bientôt, c’est que le gouvernement va mettre de l’argent dans des projets qui ne vont profiter à aucun inventeur. C’est-à-dire que par exemple, le gouvernement met l’accent sur le renforcement des capacités et la détection des talents. Quand on fait le renforcement de capacités et la détection de talents, il faut avoir de l’argent, il faut avoir un projet bien ficelé, bien argumenté. Mais ont n’en à pas, on ne réfléchi même pas à cela, ont veut juste de l’argent gratuitement. C’est là où le problème va se poser. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a plein de projets qui sont venus de l’extérieur, et les Béninois n’ont jamais eu la possibilité de travailler, de se structurer autour de choses novatrices et rentables pour pouvoir prendre cet argent. Sinon, les pays qui se respectent n’ont même pas besoin du ministère de la culture. Les Etats–Unis n’ont pas de ministère de la culture. C’est par le cinéma, le style  vestimentaire, la culture, le hip-hop, qu’ils s’imposent. Mais nous on fait quoi ? On n’attend que l’Etat. On n’a qu’à oublier l’Etat et travailler.

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Que dites-vous alors aux jeunes de ce secteur, qui dans leur majorité comptent beaucoup plus sur l’Etat que sur eux-mêmes ?

Aujourd’hui, on a une jeunesse «sotcha doutcha». Les jeunes veulent manger « tcha cha », c’est-à dire quand l’argent n’y est pas, ils sont déjà partis. On ne peut pas récolter ce qu’on n’a pas semé. Pour pourvoir récolter, il faut semer, il faut travailler. J’ai découvert que les jeunes n’aiment pas travailler. Le conseil que je leur prodigue, c’est la patience. Lorsque vous êtes patient et que vous travaillez, votre tour vient parce que Dieu à un plan pour chacun. La jeunesse doit choisir le métier qu’elle a envie de faire, prendre beaucoup d’initiatives et travailler. Il nous appartient maintenant d’entreprendre sans argent ; d’utiliser notre intelligence pour pouvoir entreprendre ; nous battre pour exister, parce que nous en sommes arrivés à une situation où si tu ne te bats pas tu meurs, et quand on ne veut pas disparaitre on ne dort pas, on innove, on évolue.

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