Bénin : L’incivisme des conducteurs de taxi-moto

Usagers permanents de la circulation à Cotonou, les conducteurs de taxi-moto communément appelés ‘’Zémidjan’’ ou  » Zém » sont très souvent à la base de nombreux actes d’incivisme.A la moindre erreur de la part d’un autre usager de la voie, ils accablent ce dernier d’injures, créant parfois bagarres et embouteillages. «Tu ne vois pas ou tu es aveugle ? Imbécile, sorcier… », Voilà les insultes dont se servent les conducteurs de motos-taxi communément appelé « Zémidjan », pour agresser verbalement les autres usagers de la route.

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Faisant partie des métiers de l’artisanat conformément au règlement n°01 /2014/CM/UEMOA, portant code communautaire de l’artisanat de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), l’activité des taxi-moto est en grande progression au Bénin depuis maintenant plusieurs années. Cependant, cette progression s’accompagne de plusieurs déconvenues dont les insultes constantes qui déstabilisent les usagers, entravent souvent la fluidité de la circulation, et remettent en doute la moralité de ceux qui exercent ce métier.

Roulez trop vite ou pas assez, déviez de votre trajectoire, bousculez involontairement un Zém ou même un autre usager de la route… Ceci est largement suffisant pour vous faire proprement insulter dans les rues de Cotonou est dans toutes les grandes villes du Bénin en général par les conducteurs de motos-taxi. Et ceci, quand bien même vous êtes la victime de l’incident. Des agressions que Jacques Bocovo un taxi-moto exerçant à Cotonou, essaie de justifier en ces termes : « se retrouver en danger à cause d’un acte commis par un envoyé du diable… alors qu’on se débrouille pour nourrir la famille… c’est normal que je l’insulte ».

Mèhoueito Anicet un autre Zémidjan, avoue lui-même proférer parfois des injures aux autres conducteurs, pour extérioriser les peines auxquelles il est confrontées dans son travail. Par ailleurs à l’en croire, certains de ses camarades sont désagréables dans la circulation, parce qu’ils se saoulent.

L’ignorance et le manque de formation au civisme et à la sécurité routière de la plupart des Zémidjan au Bénin, constituent également un terrain favorable à ce genre de comportements. Pour Bohoun Renaud, une victime, la plus grande préoccupation est liée à la question du permis de conduire. D’après lui, une grande majorité des motocyclistes béninois ignore qu’il existe un permis de conduire ‘’moto’’. Celui qui est formé par une auto-école doit pouvoir bien se comporter dans la circulation, contrairement aux autres.

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Ce que confirme Eddy ODJO, moniteur de l’auto-école “LA MYSTARI“. « Parmi les dix permis de conduire existants, nous avons des permis ‘’moto’’, nommés « A1 ». La formation pour l’obtention de ce permis, prévoit des séances de conduite où l’élève remorque un formateur qui lui indique comment se comporter face aux différentes situations de la circulation », explique-t-il.

Une situation qui interpelle les responsables du Centre National de Sécurité Routière (CNSR) du Bénin, qui devront peut-être procéder à un recyclage complet et progressif des motocyclistes du pays. A défaut de cela, ils devraient consentir à plus d’efforts en matière de sensibilisation et d’éducation des Zém et autres usagers de la voie. Ces derniers pouvant être tout aussi fautifs.

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