Initiatives entrepreneuriales au Bénin : Un Béninois réussit là où d’autres ont échoué

Etoile rouge

Pas de jours où l’on n’enregistre de plaintes de jeunes béninois. Et pour cause, le chômage ambiant et le manque d’emploi dans le pays. Pourtant, des opportunités existent et parmi celles-ci figure en bonne place la création de cafétérias. Un secteur d’activités très lucratif, et dont des expatriés d’Afrique de l’ouest résidant au Bénin ont le monopole. Néanmoins, un jeune béninois arrive à vivre uniquement de cette activité. La gestion des cafétérias au Bénin et plus particulièrement à Cotonou aujourd’hui, est du ressort des africains de l’ouest, venant de la Guinée, du Mali, du Burkina-Faso et du Niger.

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Ce sont eux qui ont importé cette activité de leur pays respectif. 80 à 90% des cafétérias de Cotonou sont créées et gérées par des gens venus des pays cités plus haut. De véritables micro-entreprises très organisées dans le travail. Les  promoteurs ont fini par devenir des entrepreneurs parce que disposant de plusieurs installations où ils emploient une main d’œuvre importante ; généralement des concitoyens. Ces lieux de restauration fonctionnent parfois 24h/24h, avec des heures de repos bien précises.

Avec le demi-plat de spaghetti servi à 300F Cfa, le lait caillé à 400 ou 500F Cfa, etc., les promoteurs de ces “coins” font suffisamment fortune auprès des clients qui défilent à longueur de journée et même la nuit. «Nous n’avons aucun secret, j’ai commencé depuis douze ans ici à Cotonou avec une petite table et deux bancs installés au bord d’une voie. Aujourd’hui, j’ai près d‘une dizaine de cafétérias dans la ville de Cotonou. Elles fonctionnent 24h/24h. Moi-même je supervise ces lieux et dispose d’une trentaine d’employés que je paye à la fin du mois ». Ces propos sont d’El Hadj Diallo, un promoteur guinéen, rencontré sur l’une de ses installations au quartier Cadjèhoun à Cotonou.

Créer et gérer une cafétéria n’est pas une activité très connue des béninois. Raison pour laquelle la plupart de ceux d’entre eux qui s’y sont investis ont échoué et tôt fait de raccrocher. Néanmoins, les endurants et optimistes n’ont pas baissé la garde. C’est le cas de Samuel Oloubi, un jeune diplômé sans emploi.

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A la découverte de la cafétéria

Il affirme être au départ dans la vente des fournitures scolaires et de bureautique. C’est au fil du temps, poursuit-il, qu’un nigérien gestionnaire de cafétéria lui a fait la proposition de racheter ses installations, parce qu’il rentrait au Niger. Chose qu’il a acceptée tout en poursuivant la vente de fournitures scolaires. Depuis bientôt 10 ans, il exerce cette activité non pas sans difficultés. Il a dû en surmonter d’énormes pour en arriver là.

« Le début m’a été très difficile, parce que je n’avais pas de clientèle. Je tournais pratiquement à perte. Mais avec le temps j’ai pu avoir le bon bout parce que je n’étais pas découragé », a-t-il déclaré. « Bien que cette activité soit importée au Bénin par nos frères guinéens et autres, je me suis dit qu’avec un peu de détermination je pourrais réussir », confie-t-il.

Selon ses explications, ce sont des mets de qualité qu’il sert aux clients. « J’ai des clients habitant Abomey-Calavi, qui une fois à Cotonou viennent prendre leur petit déjeuner et déjeuner chez moi. Il y en a qui après avoir fini de manger sur place réclament un autre plat avec lequel ils repartent, car la qualité et la propreté sont de mise dans ma cafétéria.», a-t-il témoigné.

« Je gagne mieux ma vie qu’un fonctionnaire »

Lorsqu’il lui a été demandé de dire un mot sur son chiffre d’affaire mensuel, M. Oloubi a fait savoir qu’il gagne mieux sa vie qu’un fonctionnaire. A travers cette activité explique-t-il, j’ai pu m’acheter des parcelles dont certaines sont aujourd’hui en construction. Malgré les nombreuses sollicitations au niveau de sa cafétéria, le jeune béninois a pu installer pour cette rentrée scolaire un grand stand de vente de fournitures, juste à côté de son restaurant qui fait d’ailleurs face à l’école primaire publique centre du quartier Guincomey à Cotonou. Même si le jeune Oloubi n’est pas le seul béninois à avoir réussi dans l’auto-emploi, son cas constitue un enseignement dont doivent s’inspirer d’autres diplômés béninois sans emploi, qui attendent de se faire recruter par l’Etat.

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