Depuis la fin de l’année 2016, certains opérateurs économiques identifiés comme candidats potentiels aux législatives de 2019 subissent toutes sortes d’acharnement. Entre poursuites judiciaires et redressement fiscal, les stratégies ne manquent pas au pouvoir en place pour anéantir ses adversaires politiques. L’affaire des 18 kg de cocaïne retrouvés au port de Cotonou et qui impliquait l’opérateur économique Sébastien Ajavon, avait embarrassé et divisé l’opinion.
Des crédules avaient adhéré à la thèse du trafic de stupéfiant par le propriétaire de la société Cajaf Comon. Malgré la relaxe du mis en cause au bénéfice du doute par le juge, certains esprits continuaient de croire à la véracité de la version avancée par le pouvoir. Il a fallu attendre des mois pour que l’opinion commence à percevoir l’agenda caché du pouvoir envers cet opérateur économique. Lorsque le pouvoir a décidé de retirer l’agrément à Cajaf Comon, de faire fermer le site de déchargement des conteneurs de la même société, ses intentions se sont précisées peu à peu. Les ambitions du pouvoir se sont davantage dévoilées avec la fermeture au forceps de la radio Soleil Fm et de la télévision Sikka Tv, par le monarque président de la Haac.
On pensait que le président du patronat avait bu les pressions jusqu’à la lie, mais l’acharnement s’est poursuivi, avec cette fois un fait plus rocambolesque : un redressement fiscal de l’ordre de 167 milliards de Fcfa. Un député proche de Sébastien Ajavon, avait organisé à son domicile une conférence de presse au cours de laquelle il a fustigé la gestion du pouvoir en place. La pertinence de ses critiques avait été relayée par de nombreux médias. Quelques jours après, ce dernier a reçu un redressement fiscal de dizaines de millions, qu’il a payé ipso facto. Il a été par la suite informé de ce que le montant du redressement a été mal calculé et qu’il y avait encore un excédent à payer. Chose qu’il a faite sans contester. L’objectif poursuivi à travers ces redressements était de museler ce député, mais sa promptitude à payer sans maugréer ces montants, lui ont permis de se tirer d’affaire.
Un autre homme politique et opérateur économique proche d’Ajavon, Séfou Fagbohoun, est déclaré introuvable depuis quelques temps, pour un problème foncier dit-on. Le mis en cause dit posséder tous les documents qui attestent qu’il a acquis légalement les terres querellées. Les analystes considèrent que c’est sa proximité avec Ajavon, qui est à l’origine de ses ennuis. Martin Rodriguez lui aussi s’est vu reprendre la gestion de l’Hôtel Marina qui lui avait pourtant été concédée par le précédent régime. Rappelons qu’il s’est déclaré opposant au régime de la rupture. Les raisons de sa rencontre avec le chef de l’Etat par la suite, restent inconnues jusqu’à ce jour.
Reste encore frais dans nos mémoires, le cas Issa Salifou, qui a regardé impuissant, le retrait de la licence de Bbcom. Et comme si cela ne suffisait pas, c’est le directeur de la Sbee qui vient publiquement exposer les soi-disant dettes de Bbcom. Dettes qui s’élèvent à près d’un milliard et demi de nos francs. Cet acharnement envers ces personnalités économiques et politiques, participe du désir de museler ces derniers, et de les anéantir financièrement. En détruisant leurs sources de revenus, les stratèges s’assurent que ces derniers ne constitueront pas un obstacle en termes de financement, pour les législatives de 2019.
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