Après les marches du 19 août 2017 qui ont connu une grande participation des populations, l’opposition togolaise a réussi à en organiser d’autres, dans environs six villes du pays malgré l’interdiction et les premières concessions du pouvoir. Toutes choses qui font dire que les rapports de forces sont désormais en faveur de l’opposition. On ne le dira jamais assez : «seule la lutte paie», et les partis de l’opposition engagés dans les marches de protestation sur l’ensemble du territoire, l’appréhendent en ce moment même.
Et ce mieux que les couards qui par crainte de la répression de l’armée, ont opté de rester chez eux, laissant ainsi perdurer le système dynastique des « Eyadéma » au pouvoir depuis près de 50 ans. La marche du 19 août dernier, a connu un succès retentissant avec une participation record des populations. Le régime de Lomé qui a la tradition de la répression violente des manifestations de l’opposition, ne s’attendait pas à un nombre aussi important de participants, à cette marche du 19 août à Lomé.
Son écho a donné à réfléchir au gouvernement, qui a fait une fois de plus l’expérience de la force du peuple. Les forces de l’ordre habituées à réprimer violemment les manifestants, en ont eu pour leur compte. Tout en regrettant les deux morts annoncés, on peut tout de même se consoler des retombées de cette marche.
Il s’agit de la flexibilité du gouvernement qui a travers le conseil des ministres tenu le mardi 5 septembre 2017, a adopté le projet de réforme de la constitution. Cette réforme de la constitution doit intégrer les deux principales revendications de l’opposition, qui portent sur la limitation des mandats et le mode de scrutin à deux tours. Des revendications que les partis de l’opposition expriment depuis plus de dix ans, mais qui n’avaient jamais trouvé écho favorable auprès du régime. Le présent rétropédalage du pouvoir constitue une avancée non négligeable par rapport aux revendications de l’opposition, qui portent sur le retour à l’ordre constitutionnel de 1990. Mais la lutte est loin d’être terminée, puisque des points de dissensions persistent. La polémique à venir portera sur l’interprétation du décompte de la limitation des mandats, pour le régime au pouvoir.
Les déclarations du ministre de la fonction publique, Gilbert Bawara, qui a confié à la presse que : « la limitation des mandats ne sera pas rétroactive », risque d’envenimer les mouvements de contestation de l’opposition, qui visiblement semble déterminée à faire plier le gouvernement. Et comme l’union fait la force, certains partis de l’opposition l’ont compris en acceptant de s’unir autour du Parti national panafricain, Pnp, de Tikpi Atchadam, grand artificier de la marche du 19 août dernier.
C’est pour montrer sa détermination à tout obtenir du gouvernement, que ces formations politiques ont reconduit la marche d’hier mercredi dans au moins six villes du pays. Des marches dont le succès a fait réfléchir le gouvernement, qui appelle désormais les citoyens à la paix et au dialogue. Un message qui sonne faux aux oreilles de certains militants de l’opposition, qui conseillent plutôt au président Faure de sortir par la grande porte.
Une inversion des rapports de force qui doit faire méditer le continuateur du pouvoir dynastique, qui après 12 ans de pouvoir à la suite de son géniteur, ne perd rien à quitter les choses avant qu’elles ne le quittent… à la «Compaoré» certainement
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