Ce qui pendant des semaines apparaissait comme de simples rumeurs, a été confirmé le jeudi 5 octobre 2017 à Cotonou par l’honorable Jean Michel Abimbola. Prenant la parole comme invité aux 5es entretiens politiques de l’Association béninoise du droit constitutionnel Abdc, le député Fcbe a déclaré appartenir à un groupe de personnalités qui réfléchit depuis un moment sur un nouveau code électoral et sur la réforme du système partisan.
« Je peux vous avouer que je réfléchis actuellement avec des collègues (des députés) sur le projet d’élaboration d’un nouveau code électoral et sur la réforme du système partisan ». C’est par ces propos que l’honorable Jean Mchel Abimbola a mis fin à la rumeur et a confirmé l’existence du projet d’élaboration d’un nouveau code électoral. Il est vrai que ces propos du député Abimbola ne précisent pas dans quel cadre ces réflexions sont faites, mais ils rassurent à tout le moins l’opinion sur la question. Ces déclarations donnent aussi raison à la déclaration des députés de la minorité du 27 septembre 2017 au parlement. Ces derniers faisaient mention de ce projet, mais en des termes incertains : « il se susurre que… ». Même le président du Parti de la libération du peuple, Léonce Houngbadji, lors de sa dernière conférence de presse à l’hôtel Azannai, alertait l’opinion sur ce projet qu’il dénonçait de se faire en catimini.
C’est désormais chose connue que des députés réunis au sein d’un « think tank », veulent produire un nouveau code électoral et une réforme du système partisan. Mais la grande inconnue jusqu’ici, reste de savoir pour quel dessein ce groupe de députés mène ces réflexions ainsi que l’utilisation qui en découlera. S’agit-il de deux propositions de lois en préparation ou plutôt d’un travail commandité par le pouvoir en place ? Il semble difficile de répondre à ces questions avec certitude. Pourtant, certains acteurs politiques qui ont requis l’anonymat sont convaincus d’avoir la bonne explication à la question. Ils affirment en effet que ces réflexions faites actuellement sur les réformes du système partisan et sur l’élaboration d’un nouveau code électoral, sont bel et bien commanditées par le pouvoir.
Il s’agit selon leurs explications, de fractionner le contenu du projet de révision de la constitution qui avait fait mauvaise fortune au parlement. D’en extraire certaines réformes et de les soumettre à nouveau au parlement sous forme de propositions de lois, c’est-à-dire comme étant des initiatives des députés eux-mêmes. Disposant désormais d’une majorité confortable de députés, le pouvoir est convaincu que ces projets de lois contrairement au projet de révision, connaitront un dénouement heureux. Par ailleurs, le fait que ces réformes sont introduites au parlement par des députés, évitera au pouvoir d’être indexé comme initiateur de ces lois. Mais une fois ces lois adoptées, le régime contrôlera la gestion des élections et tiendra au collet les formations politiques.
Ces réformes en préparation doivent impacter aussi bien les élections législatives de 2019, les municipales de 2020 et les présidentielles de 2021. Il sera question selon des sources bien introduites, de reprendre des propositions contenues dans le projet de révision de la constitution qui a été rejeté. Le nouveau code électoral envisagé, aura comme réformes majeures la cession de l’organisation des élections au ministère de l’Intérieur et le remplacement du Cos-Lépi par le Ravip. L’Agence nationale de traitement restera juste comme partenaire technique du Ravip. Cette réorganisation des structures chargées de gérer des élections permettra à coup sûr au pouvoir, d’obtenir sa propre majorité au parlement et de s’assurer un second mandat en 2021. Les mêmes sources révèlent que la réforme du système partisan condamnera plusieurs formations politiques actuelles à la disparition. Lesquels laisseront le terrain à quelques partis politiques créés par le pouvoir, et qui seront les seuls à remplir légalement des critères d’existence et de fonctionnement. C’est certainement ce qui explique la vague de regroupement de partis et mouvements politiques proches du pouvoir
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