Revers de la Médaille : Arrêtez le crime dans le football Béninois!

Chers amis lecteurs, je viens ici vous présenter mes excuses pour ces longs mois de silence. J’avais décidé de ne plus rien dire, d’observer et d’écouter. Mais mon envie d’exprimer ce que je pense a fini par prendre le dessus.Car, je me refuse d’être un spectateur joyeux, un complice coupable du crime contre la jeunesse béninoise, contre les jeunes footballeurs béninois. Ainsi donc, je viens mettre le pied dans la fourmilière ce matin pour lever la lumière sur la maltraitance orchestrée contre les joueurs qui évoluent dans nos championnats nationaux. Je veux juste évoquer trois faits pris à la volée.

Le premier vient du plateau d’Agonli. Là, à quelques kilomètres de Cotonou, se trouve le Racine club d’Agonli, un club de troisième division. J’ai rencontré l’un des joueurs de ce club par un soir de vendredi. Il m’a confié en langue fon que « rien de bon n’est là ». Pour dire que le traitement réservé aux joueurs dans ce club est inhumain, plus encore pour un père de famille. Convoyés de Cotonou pour la plupart, ces joueurs sont logés dans une auberge à Agonli. Mais au fait, les chambres des joueurs ne sont rien d’autre que des chambres de «passage». Alors, quand un couple de tourterelles voulant expédier son plaisir sexuel arrive, les gérants demandent aux joueurs de vider une ou deux chambres, selon le besoin. Les pauvres joueurs vont s’agglutiner dans d’autres chambres, le temps que les couples évacuent leur romance funeste. C’est donc le quotidien de ces joueurs. Mon interlocuteur me confie aussi que les primes de match fixées à 5 mille francs Cfa, sont bien une chimère dont on leur rabat les oreilles pour montrer que le président du club se soucie d’eux. Aussi, les joueurs ne peuvent avoir ne serait-ce que du paracétamol contre les douleurs.

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Le second fait nous vient de Bohicon, où à la fin du mois les joueurs ont réclamé leur salaire. Joint au téléphone par l’un de ses collaborateurs, le président du club arrange son interlocuteur et lui fait comprendre que lui ne gagne rien dans cette affaire. Et d’ailleurs, il n’est pas hors du pays.

Le dernier fait est une scène bien laconique. Un entraineur, aujourd’hui de Espoir de Savalou, reprochait à l’un des joueurs de son club d’antant, d’avoir manqué plus de quatre buts. Au joueur de lui répondre en gun «Si jouer était si facile, tu aurais enfilé le maillot et serait monté sur le terrain». Le joueur ajoute «Toi, tu ne sais pas qu’il faut manger avant de marquer des buts? Ne peux-tu pas te battre pour qu’on ait à manger? ». Certains joueurs ont du rappeler leurs entraineurs à l’ordre en ramenant les entrainements à une séance par jour au lieu de trois.

Ces trois faits pour dire que le ballon roule depuis. Mais à quel prix? Au prix du sacrifice de ces jeunes qu’on affame. Au prix de ces jeunes qu’on met dans des conditions exécrables et auxquels ont fait souffrir le martyr au quotidien. Chers amis lecteurs, comment on peut demander à ces jeunes autant d’efforts physiques alors qu’au bout, ils n’ont pas de quoi compenser les pertes énergétiques. Et au-delà de ces joueurs, les arbitres, les entraineurs et autres sont restés impayés. En clair, des clubs ont été créés juste pour avoir droit de vote, et les championnats sont lancés sans qu’un minimum de condition ne soit rempli. Et tout le monde affiche une certaine indolence. Il faut arrêter ce doux crime violent. C’est le fond de ma pensée.

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