(Un appel à la mobilisation lancé) Les 20 mois de gouvernance de la rupture sont catastrophiques, selon les sept centrales et confédérations syndicales nationales béninoises. Selon ces syndicats qui étaient hier devant la presse, la gestion que le gouvernement actuel fait du pays laisse à désirer car l’Etat relègue les travailleurs au second plan, dégrade leurs conditions de vie et entrave les libertés. Ils appellent à la mobilisation du peuple.
Les secrétaires généraux de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb), de la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (Csa-Bénin), de la confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (Cosi-Bénin), de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), de la Centrale des syndicats unis du Bénin (Csub) et de la Centrale de syndicats du privé et de l’informel du Bénin (Cspib), ont tenu hier lundi 16 octobre 2017 une conférence de presse conjointe dans le but d’informer l’opinion publique nationale et internationale, sur la situation sociopolitique du pays sous la rupture. Emmanuel Zounon, Anselme Amoussou, Nagnimi Kassa Mampo, Noël Chadaré, Moudassirou Bachabi, Christophe Houéssionon et Christophe Dovonon, ont peint un tableau noir en ce qui concerne la gouvernance sous le régime de la rupture. Pour les syndicalistes, les 20 mois de gouvernance de Patrice Talon ont été d’une grande déception pour les travailleurs et le peuple.
Les faits fustigés
Selon les sept secrétaires généraux, le dialogue social mis en avant par le gouvernement n’est que superficiel. Les six centrales et organisations signataires de la charte de dialogue social affirment être exclues des discussions sur les réformes, alors que le gouvernement en leur faisant signer cette charte avait promis le contraire. Par ailleurs, les réformes initiées par le gouvernement visent pour la plupart, d’après les syndicalistes, à ‘’brader ou à privatiser toutes les sociétés et entreprises publiques’’ du pays. La mise ‘’en affermage ou en concession des hôpitaux publics de référence’’, a été particulièrement déplorée. Les sept centrales et confédérations ont tout autant désapprouvé la mise au chômage de plusieurs agents du ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, ainsi que la nouvelle loi sur l’embauche qui met à mal l’accès à un Contrat à Durée Indéterminée par les travailleurs. Les secrétaires généraux ont également pointé du doigt le retour des marchés gré à gré, et la pression fiscale qui selon eux, ne fait que s’accroitre depuis l’avènement du nouveau départ ; une pression fiscale qui impacte le pouvoir d’achat des populations.
Le décret N°2017-485 du 02 octobre 2017 définissant les modalités de collaboration des organisations estudiantines avec l’Etat et les autorités des universités publiques en République du Bénin, la mise aux arrêts de rigueur du capitaine Patrice Trèkpo, secrétaire général du syndicat national des eaux, forêts et chasse, et de Clément Akiyè, secrétaire général du Synapolice, ont également été fustigés. Pour les syndicalistes, ces décisions constituent une entorse aux libertés individuelles et collectives.
Une marche de protestation en vue
Pour les centrales et confédérations, l’heure est venue pour réagir. A cet effet, elles appellent tout le peuple à se mobiliser pour dire non à cette gouvernance qui ‘’met entre parenthèses les acquis de la démocratie chèrement acquise’’. Une marche de protestation est annoncée pour le vendredi 20 octobre prochain, et des grèves pour très bientôt. Il s’agira selon les conférenciers d’amener le gouvernement à opter pour une gouvernance inclusive, prenant en compte les préoccupations des travailleurs et du peuple
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