Marche des syndicats au Bénin : Un signal fort à l’endroit du gouvernement

Annoncée comme une action politique, la marche de protestation des centrales et confédérations syndicales dans les rues de Cotonou le vendredi 20 octobre 2017, qui a drainé des foules, a su rester une initiative des seuls syndicats. L’effectif des militants  qui y ont pris part, la discipline observée dans les chants et les cris scandés, constituent un signal fort à l’endroit du gouvernement du nouveau départ.

Depuis 7h30, des militants arrivent par vagues à la bourse du travail où une voiture équipée de mégaphones et sur laquelle sont fixés des enceintes géantes, distille de la musique qui appelle à l’action et à l’engagement. Ce sont des morceaux de Tiken-Jah Fakoli qui constituent l’essentiel de la programmation. Aux alentours de la Bourse du Travail et en face, des policiers en faction veillent au grain. Ils observent sans mot dire, les mouvements des militants qui préparent la marche. Ces derniers sont vêtus de T-shirts sur lesquels sont gravés les sigles de leurs regroupements ou organisations syndicales. Ils reçoivent aussi des pancartes sur lesquelles sont inscrits des messages à mettre en évidence au cours de la marche. Vers 9h30, les secrétaires généraux des centrales syndicales font leur apparition dans la grande cour de la bourse du travail. Le programme de la marche est servi, le nouvel itinéraire expliqué. Il est signalé en guise de renfort, la présence de trois anciens secrétaires généraux : Pascal Todjinou, Dieudonné Lokossou et Paul Issè Eko. Le public salue cette annonce avec des cris de joie, tout comme des allocutions brèves de chaque Sg.

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Bonne conduite des organisateurs et de la police

Vers 9h 45m, les éléments de la police échangent avec quelques Sgs. sur l’application de l’itinéraire. Les rangs sont formés avec à la tête les secrétaires généraux des centrales syndicales en fonction et les 3 anciens. Partie de la bourse du travail, la foule compacte passe par le carrefour « Maro-militaire », puis longe le boulevard des armées en direction de l’Etoile rouge. Après un bref arrêt devant des conducteurs de taxis-motos qui applaudissent les marcheurs, La foule s’oriente en direction de Cadjèhoun en passant par l’avenue Canada. Tout au long du trajet depuis la bourse du travail, des curieux au bord de la voie ne résistent pas aux chants et aux sons des « vuvuzelas ». Des chants qui expriment leur ressentiment envers le régime. Sous un bon encadrement de la police, la foule qui est restée disciplinée, arrive au point de ralliement, le ministère du plan et du développement. Ici, le nombre de participants comparé à celui observé au départ à la Bourse du travail, semble avoir doublé, voire triplé.

Grogne populaire

Du regard, on peut parler d’environ 2000 personnes qui imposent leur présence au ministère du Plan, et accrochent même les agents du ministère des Affaires étrangères. Ils observent la scène depuis les balcons de leur ministère. La lecture du mémorandum des centrales et confédérations syndicales par Chadaré, est accompagnée par des ovations pendant que la réponse de la ministre du Travail, Adidjatou Marthys qui assure l’intérim de Bio Tchané empêché, est interrompue par des sons de « Vuvuzela » et des cris de réprobation. Des chants hostiles au régime en place ont été exécutés à plusieurs reprises pour faire comprendre aux membres du gouvernement présents l’étendue de la colère des travailleurs. Espérons que la promesse d’Adidjatou Marthys que le gouvernement se penchera sur les récriminations des syndicats, sera une réalité. Sinon, les organisateurs promettent de remettre ça si rien n’est fait, et avec plus d’ardeur et de mobilisation dans un bref délai

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