Dans le souci d’équilibrer l’information relative au brouillage de la fréquence de la radio Soleil Fm, votre journal s’est rapproché de la Haac pour obtenir de l’institution des explications sur le traitement de la plainte de Soleil Fm, déposée auprès du président. Il résulte de notre démarche que la seule personne habilitée à fournir des informations institutionnelles est le président, apparemment hors du pays. Une attitude qui participe du flou entretenu par l’Autorité de régulation.
Si ce que nous avons entendu du personnel de la Haac est réel, cela suppose que la radio Soleil Fm a encore des jours voire des semaines de lamentations et de grincements de dents devant elle. A ce qu’il paraît, la plainte déposée par la radio auprès de la Haac est traitée dans une parfaite désinvolture, sans aucune volonté d’accélérer la procédure pour mettre fin au calvaire des auditeurs. Primo, des cadres de la Haac qui ont accepté de nous dire un mot, rapportent que le président de la Haac a répondu aux dirigeants de soleil Fm par média interposé. Ce qui est administrativement scandaleux… A quoi sert le courrier administratif ?
Des arguments fallacieux
Deusio, les mêmes responsables confient que le président a confié le dossier de Soleil Fm au technicien de l’institution. Ce dernier contacté, dit être sur le terrain à pied d’œuvre. Il déclare par ailleurs qu’il ne peut pas se confier à la presse sans autorisation du président. Il demande donc de s’en remettre au président pour en savoir davantage. Entre-temps, les dirigeants de Soleil Fm déclarent n’avoir encore reçu le moindre signe de la part de la Haac. Dès lors, les déclarations des responsables de la Haac faisant état de la création de ladite commission pour étudier ce dossier, apparaissent comme un canular. Sinon quelle est cette commission qui est créée pour étudier la plainte d’un partenaire, mais qui ne désire aucunement écouter le plaignant ?
Tertio, il nous est revenu de la part d’un conseiller de la Haac, que le véhicule d’intervention qui contient le dispositif de contrôle des émetteurs est tombé en panne avant même leur entrée en fonction. Cet argument ainsi servi, est de nature à préparer l’opinion à savoir que le dispositif de contrôle n’étant pas opérationnel, il était impossible à la Haac de déceler cette perturbation de la fréquence de Soleil Fm. A la question de savoir quand la radio en détresse sera libérée de sa peine, les conseillers interrogés remettent tout sur la tête du président de l’institution. Lequel serait actuellement hors du pays, dans le cadre d’une assemblée des institutions de régulation des médias. Voilà servis des arguments qui sont censés justifier la lenteur dans le traitement de la plainte de Soleil Fm.
Le jeu trouble de la Haac
C’est aussi le fait que le président soit hors du pays qui est censé justifier pourquoi personne d’autre ne peut donner la moindre information sur ce dossier. Quel fonctionnement admirable de cette institution qui cesse de fonctionner parce que le président est en déplacement, très curieux. Et comment comprendre qu’un désagrément comme le brouillage d’une fréquence ne puisse trouver solution que dans la mise sur pied d’une commission, là où des installations idoines et de la bonne volonté, auraient permis de mettre la main sur les éventuels faussaires. De quoi affirmer que les fréquences attribuées aux médias surtout privés, ne sont pas en sécurité. Le cas de Soleil Fm prouvant qu’un utilisateur pirate peut s’inviter sur une fréquence et l’utiliser des semaines durant sans que la Haac censée assurer la régulation n’intervienne. C’est vraiment dommage que la Haac soit aussi prompte dans l’administration et l’application des sanctions, et si désinvolte à suivre et à traiter les désagréments des médias partenaires, qui paient pourtant des centaines de millions pour obtenir des fréquences. Ce n’est plus un doute, la Haac est dans un jeu trouble. Puisque c’est elle qui devrait être au chevet des médias, autant pour les réguler même à travers des sanctions, mais aussi pour les assister en cas de détresse comme c’est le cas avec Soleil Fm. La liberté de la presse si fièrement acquise aux termes de luttes et de sacrifices, devra compter désormais la Haac comme son véritable obstacle.
A qui profite le crime ?
Il est étonnant qu’une radio privée vive de telles tribulations et qu’aucune radio sœur ne relaye sa souffrance. Cette indifférence est étendue aux autres médias, notamment les radios et les chaines de télévision. On peut compter les journaux qui en parlent dans leurs parutions quotidiennes. Cette attitude d’absence de solidarité est rare dans la presse béninoise. On n’observe ce comportement d’indifférence des confrères que lorsqu’un acteur extérieur à la presse le commande au moyen de l’argent roi… Ce qui est dommage.
Par ailleurs, la désinvolture de la Haac dans le suivi de la plainte de Soleil Fm donne à s’interroger sur ce manque d’intérêt de l’institution chargée de la régulation. Ces faits mis ensemble conduisent à induire que la perturbation que connait Soleil Fm depuis plus de deux semaines maintenant, est l’œuvre d’un délinquant professionnel. La première démarche invite à le rechercher parmi des radios concurrentes. Pour autant que cela soit possible, il reste à se demander si une radio peut disposer d’un moyen aussi efficace permettant de brouiller à temps voulu la fréquence de son concurrent ?
C’est cette interrogation qui amène à explorer d’autres pistes comme, celle d’une structure hautement spécialisée dotée d’une technologie sophistiquée. Comme le régime en place peut seul en produire. Le pouvoir en place gagnerait-il à brouiller les fréquences de ce Soleil Fm ? Certains observateurs suggèrent de répondre à cette interrogation par l’affirmative. Alléguant que l’approche utilisée actuellement qui est subtile et dissimulée, permet de rendre inaccessibles, à moindres frais, les programmes de cette station dont les invités se montrent très virulents à l’endroit du régime en place. Si cela est avéré, ce serait regrettable pour la liberté de la presse et l’image du pouvoir en place. La vérité si je mens
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