Bénin : Les syndicats exigent l’arrêt de la “procédure de radiation du capitaine Trèkpo”

Les sept centrales et confédérations syndicales ont organisé hier lundi 27 novembre 2017, un sit-in au Ministère du cadre de vie et du développement durable (Mcvdd).Ils exigent l’arrêt pur et simple de la procédure de traduction devant le conseil de discipline du  capitaine Trèkpo, secrétaire général du syndicat des eaux, forêts et chasse. D’après eux, cette procédure qui vise à ‘’radier le capitaine’’ n’est qu’une manigance politique qui entrave les libertés d’expression.

Les centrales et confédérations syndicales s’offusquent de la procédure de traduction en conseil de discipline enclenchée contre le capitaine Patrice Trèkpo, suite à son intervention sur Golfe TV le dimanche 03 septembre 2017. Elles l’ont fait savoir ce lundi 27 novembre 2017 à travers un sit-in organisé au ministère du cadre de vie et du développement durable ; sit-in par le biais duquel elles ont exigé l’arrêt de cette procédure et le rétablissement du capitaine dans tous ces doits.

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Selon ces secrétaires généraux, le capitaine Patrice Trèkpo qui a déjà subi 60 jours fermes d’arrêt de rigueur, n’a joué que son rôle de syndicaliste en donnant il y a deux mois sur le plateau de Golfe Télévision, ‘’un avis sur les réformes en cours au niveau des Parcs W et de la Pendjari, au sujet de leur privatisation par le gouvernement’’.

Un dossier politisé, insistent les secrétaires généraux

D’après Nagnini Kassa Mampo, Noël Chadaré, Emmanuel Zounon, Anselme Amoussou, Moudassirou Bachabi, Christophe Houéssionon, Christophe Dovonon et leurs syndiqués, le fond et la forme du dossier sont discutables et la procédure n’a pas pour seul objectif le musèlement des syndicats.

« Ne nous laissons pas tromper par des actes qui veulent nous faire croire que le capitaine Trèkpo a agi en tant que forestier et que dans le cas d’espèce, il doit subir les rigueurs de leur règlement. Même si nous laissons tomber le fond du dossier, ne serait-ce que par rapport au respect de la procédure, il y avait déjà des problèmes. Celui qui devait d’abord donner la demande d’explication au capitaine Trèkpo, c’est-à-dire son chef hiérarchique direct, ne l’a pas fait. Cela seul suffit déjà pour que la hiérarchie militaire comprenne qu’elle est dans l’erreur et qu’elle doit faire marche arrière. Jusqu’à la fin de sa garde à vue, on ne lui a pas notifié cette garde à vue. Nous sommes quand même dans une République et le gouvernement est là pour faire respecter les règles. », a dénoncé Anselme Amoussou.

Le Secrétaire général de la Csa-bénin précise au passage que les tares relevées par le capitaine Trèkpo lors de sa sortie médiatique incriminée ont commencé par être corrigées par les autorités. « Ça veut dire qu’il n’était pas tant dans l’erreur que ça. », conclut le syndicaliste. Un avis soutenu par les autres secrétaires généraux.

« Il va être radié parce qu’il a fait son travail de syndicaliste et non parce qu’il a posé un acte répréhensible sur son lieu de travail qui fait qu’il doit être traduit en conseil de discipline. », dénonce Noël Chadaré le secrétaire général de la Cosi-Bénin. « Le conseil de discipline qu’on veut faire est un conseil de discipline politique. Ce n’est pas un conseil de discipline administratif. Il n’a commis aucune faute, on doit pouvoir le réhabiliter, le féliciter et le décorer pour la dénonciation qu’il a eu à faire », renchérit quant à lui Kassa Nagnini Mampo, le sg de la Cstb. « Il n’a jamais été dit que lorsque le gouvernement de la rupture sera installé, on aura plus de droit syndical », a déploré de son côté Moudassirou Bachabi de la Cgtb.

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L’intervention du Chef de l’Etat sollicitée

Concluant à l’innocence de leur camarade, les secrétaires généraux ont devant le secrétaire général du ministère en la personne de Constant Godjo, qualifié la procédure disciplinaire dont fait l’objet Patrice Trèkpo, d’arbitraire et de violation flagrante des droits syndicaux consacrés par les lois et règlements en vigueur au Bénin. Emmanuel Zounon de l’unstb et ses pairs, ont appelé les autorités en charge du dossier à revoir la manière dont les choses se font.

« Aux honorables membres du Conseil de discipline, je les invite à remonter à la cause principale de l’avis motivé émis par Patrice Trèkpo sur les réformes du gouvernement relatives aux Parcs concernés, pour éviter tout amalgame avec les obligations militaires. Aux cinq jurés désignés, je les invite le moment venu à se souvenir des colonels Chasme et Dassi, pour que l’esprit corporatiste prévale sur la volonté politique. », a laissé entendre Emmanuel Zounon.

Les secrétaires généraux ont pour finir appelé le chef de l’Etat, Patrice Talon, à s’intéresser lui-même au dossier

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