L’émission sociopolitique « 90 minutes pour convaincre » de la radio nationale de ce dimanche 05 novembre 2017, a reçu Gustave Depo Sonon, ingénieur statisticien, cadre des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe), ancien ministre d’Etat chargé des transports sous Boni Yayi.L’invité a fait une lecture analytique du gouvernement 2 de Patrice Talon, et du recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip), lancé le 1er novembre dernier.
Reçu ce dimanche 05 novembre 2017 dans l’émission ‘’90 minutes pour convaincre’’ de la radio nationale, l’ancien ministre d’Etat Gustave Depo Sonon a fait sa lecture de certains faits marquants de l’actualité nationale de ces dernières semaines. Deux sujets retiennent l’attention dans ses interventions. Il s’agit du remaniement ministériel et de l’opération du Ravip, lancée mercredi dernier.
Sur le premier sujet, l’invité a estimé que contrairement à ce à quoi on s’attendait, on a plutôt eu droit à un remaniement technique du gouvernement du président Patrice Talon. A l’en croire, à part les ministres de l’homme d’affaires Sébastien Ajavon qu’on ne considère plus tellement comme membres de l’exécutif depuis le clash survenu entre lui et Talon, le chef de l’Etat n’a véritablement changé que deux ministres que sont Ange N’koué et Lazare Sèhouéto. En ce qui concerne Pascal Irénée Koupaki qui a été nommé par décret secrétaire de la présidence, Gustave Sonon pense que seul le président de la République sait pourquoi il a procédé de cette façon.
« Il fait peut être de lui un vice-président, mais comme cela n’est pas reconnu dans la constitution, il a procédé autrement. C’est qu’on a voulu alimenter des polémiques qui n’ont pas de sens. Lorsqu’on forme un gouvernement, il y a la préséance. Seul le président de la République détient la copie et les corrigés types de ce qu’il demande à chaque ministre », a expliqué l’ancien ministre, chargé des relations avec les institutions.
Pour l’invité de ‘’90 minutes pour convaincre’’, Koupaki n’est plus ministre du gouvernement parce que pour être membre du gouvernement, il faut l’avis du parlement, ce qui n’a pas été fait dans son cas.
En abordant la question du Ravip, Gustave Sonon a été on ne peut plus clair. Même quand on prend la liste électorale permanente informatisée (Lépi), on aura un numéro unique pour tout le monde. Cet argument qui consiste à dire que le Ravip va permettre à chaque citoyen d’avoir un identifiant unique ne tient donc pas aux yeux de ce cadre du ministère de la santé. Il trouve que c’est la même méthodologie qui a été utilisée lors du projet de révision de la Constitution qui est utilisée dans le cadre du Ravip. Sonon constate que le gouvernement a vraiment des ambitions, mais par moments ça pèche au niveau de la méthodologie.
L’ancien ministre explique que le Ravip a deux finalités : une finalité administrative, c’est-à-dire qu’il va permettre de moderniser l’état civil et contribuer largement à la sécurité intérieure. Mais beaucoup craignent l’abus. Selon la compréhension de l’invité du dimanche, quand on dit que le Ravip sera une carte à tout faire, ce n’est pas qu’elle va remplacer la carte d’identité. Parallèlement à la carte Ravip, on continuera de se faire établir la pièce d’identité civile.
La deuxième finalité qui paraît capitale et qui suscite d’ailleurs la polémique, c’est de transformer la carte Ravip en une carte électorale des années à venir. Parce que la loi sur le Ravip touche indirectement des aspects du code électoral, notamment en son article 13, 2e alinéa, qui dans son interprétation ne reconnaît pas le Cos-Lépi. De ce fait, ce Ravip va servir demain à la liste électorale.
Dès lors, on quitte le champ administratif qui est purement technique et on tombe dans le champ politique. De l’avis de l’homme de Za-Kpota, le champ politique est comme un jeu et il faut de la transparence. Gustave Sonon s’est aussi prononcé sur d’autres sujets non moins importants de l’actualité nationale
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