Lors de son traditionnel conseil des ministres du mercredi 22 novembre dernier, des décisions fortes sont tombées, notamment celle relative à l’installation d’un Conseil d’Administration dans toutes les universités publiques du Bénin.Une réforme qui n’est pas du goût de certains professeurs de ce haut lieu du savoir, dont le professeur Ibrahim Salami qui estime que cette réforme annoncée par le gouvernement est mal pensée.
Dans le souci de contrôler les fonds publics dans les universités publiques du Bénin, le gouvernement a décidé lors de son conseil des ministres du mercredi dernier, de mettre en place un Conseil d’Administration (CA) dans lesdites universités. Bien que cela soit légitime, des questions qui ne manquent pas de pertinence méritent d’être posées.
Quel diagnostic a conduit à la prise de cette décision ? Quelle sera la composition de ce Conseil d’Administration ? Voici des questions qui taraudent l’esprit du professeur Ibrahim Salami. Il l’a fait savoir la semaine écoulée sur la chaîne de télévision Canal 3 Bénin. Tout en reconnaissant le droit de regard qu’a le gouvernement dans la gestion des deniers publics dans les universités, qui sont des établissements publics à caractère scientifique, il a indiqué que cette décision est mal pensée.
Il fonde son argumentaire sur le fait qu’aucun diagnostic n’a été fait par le gouvernement pour juger de l’opportunité de ce conseil d’administration. Mieux soutient Me Salami, si c’est pour contrôler les fonds publics comme le prétend le gouvernement, l’agent comptable joue déjà ce rôle dans ces universités.
« L’agent comptable est nommé par le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, et il est le regard financier du ministre dans les universités publiques », a-t-il expliqué. « Avant de sortir de l’argent dans les universités, ces agents comptables sont intransigeants. C’est pour cela que je me demande si le diagnostic a été posé, est-ce que cela a été fait de façon participative », a renchéri Me Salami.
L’autre inquiétude du professeur, c’est la composition de ce Conseil d’administration. Le CA sera composé d’universitaires ou d’experts comptables ? S’est interrogé Ibrahim Salami, avant de souligner que la recherche universitaire ne doit pas être appréciée du point de vue comptable comme on le ferait dans le privé.
« La recherche universitaire doit se faire en tenant compte de l’intérêt général qui va être généré dans le temps », a fait remarquer le professeur.
Selon certaines indiscrétions, il semblerait que les membres de ce conseil seront désignés en conseil des ministres.
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