Un homme jurera qu’il ressent toutes les angoisses de l’effort. Quand le fou finit par jeter un regard de l’autre côté du mur, c’est pour s’apercevoir que la souffrance qu’il a passé sa vie à imaginer y règne a l’état brut. La lisière est loin de lui sauf si l’on admet que la souffrance est endurable, uniquement si elle sert à mettre fin à celle-ci et à combattre la terreur, les gens anciens pour un nouveau départ? A bon vin point d’enseigne. On ne peut faire du bon vin avec de vieilles outres.
La compétence et la popularité des fils et des petits politiciens de caméléons, ont démontré par leurs présences scéniques les séquences de couleurs qui ont fini par rendre nombre d’entre nous daltoniens. Ayons le courage de vous féliciter : la dynastie se renforce de jour en jour. Bienvenue au club, ministres et ’’ministricules.’’ Quelle rupture ? D’avec quoi, l’ordre ancien ? Nous sommes dans un monde où les vertus sont combattues et les vices exaltés. Laissons les poètes à leurs besognes et allons notre chemin.
Monsieur le président, pour les laissés pour compte, nous sommes heureux tout comme on peut dire d’une natte servant de couche à merveille, quand plein d’énergie après le départ du dernier invité, l’époux saute sur la jeune épousée toute tremblante. Cette race de politiciens vautours et versatiles a reçu une leçon de plus de votre part. Les soutiens se tempèrent désormais pour laisser place à la frustration et à la déception. Les partis politiques maudissent le malheureux qui se refuse à manifester sa gratitude méritée. Mais seul un bouffon stupide prodigue ses remerciements comme oiseau de la basse-cour éparpille ses aliments sans se demander où ils tombent. Quiam puisque morit in hac se exerceat. Que chacun s’applique au métier qu’il connait.
La réflexion individuelle forme de liberté, nait de l’exercice du discernement. Il ne s’agit pas de tout aimer d’un politique. On peut néanmoins suivre son cheminement intellectuel et peser ses arguments. En éveillant notre sens critique, nous apprenons la lucidité, en particulier sur les réalités désagréables. En cela nous reconnaissons à Judas des décennies précédentes sa témérité, plus encore qu’aujourd’hui. Agir ainsi ce peut être un art de vivre un peu plus pleinement.
Monsieur le président, la gestion d’un Etat doit vous apprendre à penser et à douter, impliquer l’intérêt pour d’autres modes de pensées et enseigner la tolérance. Nous pouvons nous tromper et revenir sur notre erreur. Saepe fit ut erremus. Il arrive souvent que nous ne pensions pas juste. Plus notre vision du monde se diversifie, plus nous sommes amenés à penser que bien des opinions contiennent une parcelle de vrai, quelque peu surprenantes qu’elles soient parfois. La grandeur d’un chef d’Etat ne se mesure pas seulement à sa capacité à opposer ses prérogatives constitutionnelles, à ses détracteurs mais encore à sa hauteur d’esprit devant les défis auxquels son pouvoir devra faire face.
Monsieur le président, la luxuriance de la méthode de vos actions est comparable au désert de l’âme qui se presse en lisière, est telle qu’elle menace quotidiennement de ses lianes et racines l’espace libéré par votre prédécesseur. Les prouesses vivaces de la tyrannie en démocratie ne se cantonnent pas seulement en périphérie, mais s’insinuent jusqu’au cœur même des hommes et des femmes, individuellement ou en groupe soumis à leurs pulsions s’ils ne prennent pas garde de les maitriser chaque jour en se soumettant aux règles qui font vivre leur démocratie.
Monsieur le président, nous avons l’optimisme chevillé au cœur qu’un jour vous comprendrez le désidérata de votre peuple, que dis-je ? Vous n’avez pas le choix, les faits vous y conduiront. Malgré la déception, vos concitoyens espèrent beaucoup de vous… Les hommes s’attachent surtout à celui dont ils espèrent le plus
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