La situation des migrants noirs réduits en esclavage en Lybie ne surprend pas Moïse Kérékou. Interrogé sur le sujet, l’ancien ambassadeur du Bénin près la Turquie estime l’avoir déjà prédit dans son livre intitulé « Le Manifeste de la relève ».Dans cet ouvrage, Moïse Kérékou faisait remarquer que les peuples africains se sont laissés berner par les sons mélodieux et hypnotiques de la harpe de la liberté après de longs siècles d’esclavage.
Ils n’ont donc pas vu les doigts gantés crochus et les sourires narquois des musiciens qui faisaient tout pour les endormir et retarder leur prise de conscience collective. Cette « naïveté excessive » prévenait-il, allait les réduire une fois de plus en esclavage. Pour lui, « Tout semble laisser croire que l’élite africaine n’a pas encore compris le sens de la souveraineté internationale, les responsabilités qui en incombent, les grands enjeux mondiaux et la dynamique sécuritaire mondiale«
Extrait de l’ouvrage
« Tout semble laisser croire que l’élite africaine n’a pas encore compris le sens de la souveraineté internationale, les responsabilités qui en incombent, les grands enjeux mondiaux et la dynamique sécuritaire mondiale. Les peuples africains semblent avoir dormi paisiblement sur leurs lauriers depuis plusieurs décennies, satisfaits de la liberté fraîchement acquise de haute lutte et ont joui vilement d’une hypothétique souveraineté. Apaisés et réconfortés, ils se laissaient bercer par les sons mélodieux et hypnotiques produits par la harpe de la liberté. C’est vraiment relaxant après des siècles de souffrances atroces causées par l’esclavage et la colonisation. Mais, ils ne voyaient point les doigts gantés crochus et les sourires narquois des musiciens qui font feu de tout bois pour retarder le réveil et empêcher la prise de conscience collective libératrice. En tout cas, à voir le peu d’empressement au travail et les nombreux pillages et gaspillages de toutes les ressources confondues, l’on est tenté de dire que les Africains ne sont pas sérieux et sincères. Ils font montre d’une naïveté excessive qui finira par les ramener pieds et mains liés comme par le passé dans les caves de bateaux, les fermes agricoles et les geôles lugubres de leurs anciens maitres.«
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