Déclaration du ministre Séidou : Des propos incendiaires qui ravivent la colère des syndicats

La déclaration de presse faite le mardi 7 novembre 2017 par le ministre de la santé, Allasane Seydou à propos du prolongement de la grève dans le secteur de la santé, est certainement l’élément qui hypothèquera durablement le retour au calme dans ce secteur. En déclarant l’intention du gouvernement de défalquer les salaires des agents qui vont poursuivre la grève, le ministre vient d’aggraver le mal. Puisque ses propos du ministre de la santé ont plutôt déclenché auprès des responsables syndicaux et du personnel de la santé en général, un sentiment de révolte.

Le ministre de la santé regrettera longtemps les propos tenus lors de sa sortie manquée au sujet du prolongement du mouvement de grève dans le secteur de la santé. Le gouvernement s’attendait peut être à ce que, après la conférence de presse du vendredi 3 novembre donnée par le ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchané, qui annonçait les mesures prises par l’Etat pour répondre aux revendications des syndicats, les syndicats observent le dégel de la grève. A croire que le ministre de la santé n’a pas suivi la réaction des syndicats après la sortie médiatique du ministre d’Etat. Ils avaient dénoncé le fait de n’avoir pas été associés à ces déclarations, et avaient par conséquent déclaré que le mouvement de grève se poursuit.

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Des propos incendiaires

Lundi 6 novembre 2017, certaines chaines de télévision ont fait des reportages de terrain pour s’enquérir de la situation de la grève. Et les syndicalistes croisés leur ont expliqué que le personnel aperçu nombreux dans les hôpitaux ce lundi-là, travaillait bel et bien les jours pendant lesquels la grève n’est pas observée, c’est-à-dire les lundis et les vendredis. Ils avaient donné rendez-vous aux reporters pour le lendemain, mardi, afin de constater la reprise de la grève. Il revenait donc au gouvernement dès ce lundi, de définir des approches de reprise de dialogue avec les responsables syndicaux : l’idée de cette sortie médiatique du ministre de la santé était inopportune. Et surtout les menaces formulées à l’endroit du personnel étaient mal pensées : « l’Etat ne peut pas continuer à payer des primes et des salaires aux agents qui désertent le service ».

Ces propos qu’on assimile à une défalcation de salaires à venir, ont retenti aux oreilles des responsables syndicaux et du personnel du secteur de la santé comme des menaces ou de la provocation. C’est pour cela qu’Adolphe Houssou, Sg du Syntrasanté interrogé par une chaine de télévision privée, confiait que : « c’est même dès maintenant que la grève va reprendre de plus bel, ces propos du ministre ont jeté de l’huile au feu. Il parle de défalquer nos salaires mais nous n’avons pas peur, nous y sommes préparés depuis ». Le Sg su Syntrasanté offre tout de même une ouverture en déclarant : « nous sommes néanmoins toujours disposés au dialogue avec le gouvernement ».

Une voie de conciliation est possible

Une conciliation par le dialogue est possible. Il s’agit de partir des positions radicales pour un terrain d’entente sur le principal point d’achoppement qui divise les syndicats et le gouvernement. C’est la question de la commission. Les syndicats demandent que le gouvernement rapporte le décret de création de ladite commission, alors pour ce dernier et selon les propos du ministre, au cours de sa sortie d’hier mercredi, cela n’est pas du ressort des syndicats que le demander, c’est s’opposer aux réformes. Il revient donc au gouvernement de trouver une issue favorable à cette situation. Une intervention mesurée et conséquente du Chef de l’Etat peut mettre fin au mouvement de grève. Effective depuis plus de deux mois, cette grève n’a que trop duré et personne n’a réellement intérêt à ce qu’elle perdure, les pauvres populations encore moins

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