SI en faisant sa déclaration mardi sur la crise dans le secteur de la santé, le ministre Alassane Séidou a voulu émousser l’ardeur des agents en grève depuis le mois d’août, en les menaçant de défalcations, il a raté son coup et aggravé la situation pour les populations qui souffrent déjà depuis des semaines. Face à la menace de défalcations, les agents brandissent celle de grève sans service minimum. C’est ce que nous a fait savoir à travers une interview accordée à notre rédaction, Adophe Houssou, le porte-parole du collectif des syndicats de la santé.
Lnt : Quelles sont vos impressions suite aux déclarations du ministre de la santé Alassane Séidou ?
Adolphe Houssou : Nous venons de constater que le ministre de la santé au lieu de chercher la paix a cherché la guerre. Nous en étions à l’étape où le ministre d’Etat a fait une déclaration qui a été critiquée par tout le monde, puisque l’accord n’était pas conclu. On cherchait le consensus pour revenir à la table de négociations, et c’est maintenant que le ministre de la santé ressort le débat et va jusqu’à faire des menaces. En tant que père de famille responsable, comment pouvez-vous comprendre qu’il puisse mentir sur notre compte. Il a dit que nous avons reçu le rapport depuis longtemps, que nous n’avons pas réagi… Nous réclamons le cadre formel pour nos amendements depuis longtemps, et ce n’est que la semaine passée qu’ils nous l’ont accordé. Ayant obtenu le cadre formel, nous les avons informés de ce que nous les attendions pour reverser nos amendements. Et le ministre d’Etat a dit à ce propos qu’ils nous appelleraient le lundi dernier. Le ministre de la santé dit aujourd’hui que nous n’avons rien fait ; que les gens n’ont qu’à constater. Est-ce que c’est nous qui sommes en retard ou bien eux ?
Deuxième chose, le ministre d’Etat dit que nous disons des contrevérités sur les plateaux de télévisions, et il a cité ce qu’il appelle contrevérités. Mais en tant que père de famille, parce que nous dépendons de lui et sommes ses collaborateurs, s’il constate que nous avons dit des contrevérités, il devait nous appeler pour dire la vérité. Il n’a pas fait cette démarche pour nous aider à comprendre la vérité pour que nous puissions laisser nos contrevérités. Non, il a gardé ça et c’est maintenant à travers la presse qu’il nous apprend cela.
Il va plus loin en disant que l’Etat ne va pas payer l’argent du contribuable à ceux qui ne veulent pas travailler. Mais si la grève a duré, c’est à cause de qui ? C’est parce que le gouvernement ne veut pas régler le problème. Il veut faire des défalcations. D’accord. Nous venons de l’assemblée générale. Pour les militants, le slogan aujourd’hui est ‘’Défalcations !! Nous sommes prêts, mais nous irons jusqu’au bout’’. C’est ça notre slogan aujourd’hui. Donc, s’il a des actes à poser il n’a qu’à les poser. Sur la base de quoi il va faire des défalcations, on verra. Pour nous, ce sont des droits acquis donc on n’entend pas avoir de défalcations. Mais s’il le veut, il n’a qu’à le faire. Il vient de mettre de l’essence sur le feu.
Qu’attendez-vous concrètement du gouvernement ?
Ce que nous attendons du gouvernement aujourd’hui, c’est qu’il accepte que nous versions nos amendements en ce qui concerne le rapport sur la réforme, et qu’il nous dise s’ils seront pris en compte ou pas. Sans cela nous continuons la grève. Deuxième chose, c’est par rapport à la carrière des agents. Ceux qui n’ont pas eu leurs salaires et dont la carrière est en ballotage. Tant qu’ils ne vont pas régler ces problèmes, nous continuons la grève. Ils ont dit qu’ils ont versé des milliards et le peuple est en train de parler de milliards. Ils veulent montrer au peuple que c’est nous qui sommes mauvais. Nous disons au peuple que nous ne sommes pas en grève à cause de l’argent. Cet argent qu’ils veulent nous payer, c’est notre droit, un acquis. Et s’ils nous le donnent, nous allons le prendre. Mais ce n’est pas ça qui va arrêter la grève. Nous continuerons la grève jusqu’au jour où ils satisferont ces revendications. Mais si le ministre tente de poser un acte de défalcation, il aura le pire parce que nous irons en grève sans service minimum et le peuple va constater les dégâts.
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