Je viens par cette lettre vous tenir informé d’un drame qui a cours à l’Agence Nationale des Transports Terrestres (ANaTT). Il s’agit de l’augmentation fantaisiste des frais d’inscription à l’examen du permis de conduire depuis janvier 2017.En effet, par arrêté 2017N°002/MIT/DC/SGM/CTJ/ANATT/SA/017SGG 16 en date du 09 janvier 2017, portant fixation des montants des prestations de l’Agence Nationale des Transports Terrestres, le ministre des transports a procédé à une augmentation des frais d’inscription à l’examen du permis de conduire dans notre pays.
Cet arrêté fait passer lesdits frais de 6500 FCFA à 20.000 FCFA pour les nationaux et 40.000 FCFA pour tous les étrangers (y compris ceux qui proviennent de la CEDEAO). Il s’agit en clair d’une augmentation de plus de 300% pour les nationaux et 600% pour les étrangers.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Comme vous le savez, le permis de conduire est dans notre pays le diplôme des pauvres. Des milliers de jeunes, des villes et des campagnes de notre pays, n’ont que ce sésame pour seul outil de survie. Mieux, tous les diplômés de nos universités et centres de formation en ont besoin pour être recrutés dans les entreprises. Malheureusement, avec ce bond énorme, cet outil n’est plus mis à leur disposition, malgré son extrême utilité. Qu’est-ce qui explique cette augmentation?
En réalité, au départ, il avait été expliqué au public qu’un nouveau support du permis de conduire (du type carte sésame ou carte à puce), devait remplacer les anciens permis en carton. Malheureusement, plus de dix mois plus tard, le nouveau support promis n’a jamais été délivré à quiconque. Mais les frais augmentés sont toujours perçus depuis la signature de l’arrêté cité supra. Mieux, les étrangers présents au Bénin, notamment nos frères de la CEDEAO, ne comprennent pas les raisons de cette grave discrimination. C’est un manque à gagner pour notre pays qui perd ainsi un nombre important de candidats dont les inscriptions dans les différentes auto-écoles de la place, servaient au moins à faire fonctionner celles-ci.
Excellence Monsieur le Président de la République
En créant l’ANaTT, votre gouvernement a bien précisé à travers le conseil des ministres du 21 juin 2017, qu’il s’agit d’un « établissement public à caractère social… » Il est difficile aujourd’hui de dire que cette agence répond à cette exigence sociale clairement précisée par votre gouvernement. Au demeurant, pendant que les frais d’inscription sont excessivement majorés, l’on peut se rendre compte que les conditions de déroulement de l’examen n’ont jamais changé, puisque les candidats ont toujours composé dans les mêmes conditions qu’il y a deux ou trois ans pour obtenir le même permis de conduire. Si vous voulez vous en rendre compte, il vous suffirait de diligenter une commission d’enquête pour voir comment les candidats continuent de composer à Cotonou sous des hangars, à la merci des intempéries.
C’est en raison de tout cela que je souhaiterais que vous invitiez l’ANaTT à revoir ses frais, aussi bien pour les nationaux que pour les étrangers, afin d’avoir un prix unique et acceptable pour tout le monde. Il faudrait aussi que le permis de nouvelle génération à la base de l’augmentation, soit effectivement délivré. Si donc l’ANaTT n’est pas encore prête, il lui suffirait de revenir aux anciens tarifs, le temps pour elle de se préparer. La question se pose même de savoir à quoi ont servi les 20.000 et 40.000 FCFA payés par candidat depuis janvier 2017.
Comptant sur votre sens habituel d’écoute des citoyens, je vous prie, Monsieur le Président de la République, de recevoir l’expression de mon dévouement patriotique.
Théophile AZONSI
Agent des Postes à la retraite
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