Bénin : Véritables acteurs politiques ou simples participants aux élections ?

Ils sont nombreux les supposés leaders politiques qui ont sombré dans le silence. On ne les entend presque plus sur aucun sujet qui concerne la gestion des affaires publiques. Ils ne se prononcent plus sur rien, quelle que soit la nature de l’actualité. Une attitude qui contraste avec ce qu’on sait des acteurs politiques béninois, si volubiles. Au point où l’on est droit de se demander si ces personnalités qui se veulent acteurs politiques, le sont véritablement ou attendent seulement la période des élections pour entrer en scène ?

Lors de la campagne électorale pour la présidentielle de 2016, deux incidents mémorables s’étaient produits au campus de l’université d’Abomey-Calavi. Les étudiants s’étaient opposés tour à tour à laisser entrer sur le campus les équipes de campagne des candidats Lionel Zinsou et Pascal Irénée Koupaki. Les étudiants qui s’opposaient à leur présence sur le campus à but de campagne électorale, reprochaient à ces deux candidats le fait d’être restés insensibles voire indifférents à leurs cris de détresse. Ces étudiants trouvaient indécent que des personnalités qui ne se sont jamais prononcées sur leurs revendications, qui n’ont jamais prêté oreille attentive, jugent opportun pendant la campagne électorale de venir solliciter leur vote. Cette réaction estudiantine même si elle avait été condamnée au vu de la stature des acteurs en présence, notamment Lionel zinsou qui à l’époque des faits était premier ministre, devrait interpeller et éveiller les acteurs politiques en général.

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Des leaders politiques amnésiques

Cela ne semble malheureusement pas être le cas, parce que de nombreux leaders politiques font preuve d’amnésie, pourtant la loi de la nature rapportée par la physique newtonienne est irréversible : « dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets ». Mais les acteurs politiques sous l’ère de la rupture pensent échapper à cette régulation de la nature. Ils ont presque tous sombré dans le silence. Qu’ils soit Bruno Amoussou, Adrien Houngbédji, le Gal Fernand Amoussou, Aké Natondé, Claudine Prudencio, Valentin Houdé, et bien d’autres encore. Ces personnalités politiques qui sont pour certains des leaders de formations politiques de renom, semblent oublier que la première fonction des partis politiques ou des leaders politiques consiste à animer la vie politique. Cette vie politique s’anime à travers des marches de soutien ou de dénonciation, des conférences de presse pour se prononcer sur des sujets d’actualité, ou à aller sur le terrain pour vivre une situation préoccupante.

L’espoir de l’achat des consciences

Mais nos chers grands leaders semblent avoir réduit l’activité politique au fait d’attendre la période électorale pour fabriquer un semblant de sympathie pour les populations. Certains entendent surfer sur la misère des populations pour acheter leurs votes et leurs consciences pendant les élections. Ils sont depuis devenus aphasiques sur des sujets de grande préoccupation. L’opération de libération de la voie publique s’est déroulée pendant des mois sans que ces leaders ne « pipent » mots. Ils sont restés insensibles aux lamentations des populations et entendent solliciter leurs voix lors des futures échéances électorales. C’est le même silence qu’ils ont affiché lors de la courte période de débat public improvisé sur le projet de révision de la constitution. Il en a été de même sur des poursuites judiciaires lancées sur l’affaire Segub ou encore le simulacre de procès sur l’affaire Ppea2.

Et depuis peu, une opération de lutte contre la corruption bat son plein avec des critiques sur des audits  et des poursuites judiciaires sélectifs. La mise aux arrêts de rigueur de deux secrétaires généraux de syndicats des Eaux, forêts et chasse et de la police, constitue un non évènement pour nos grands leaders politiques. Le seul vrai évènement, ce sera la période électorale au cours de laquelle, ils sortiront des trous pour venir chanter aux électeurs combien ils sont soucieux  de leurs conditions d’existence. Comme pour dire que le parti communiste ou le Front pour le sursaut patriotique qui se prononcent sur tout et qui sont présents sur tous les fronts, ne le font que parce qu’ils n’ont pasl’argent nécessaire pour acheter les voix des électeurs le moment venu. Et à ce moment, le peuple qui voit tout et qui n’est pas si malléable, avisera

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