Les manifestations des centrales et confédérations syndicales n’ont pas réussi à ralentir l’élan du gouvernement de la rupture, dans l’affaire Capitaine Patrice Trékpo. Cet officier supérieur de l’administration des eaux, forêts et chasse, syndicaliste de surcroît, sera radié. Cette décision, si elle venait à être appliquée, confirme l’hypothèse de l’Etat tyrannique qui s’installe à cette ère du nouveau départ.
Quelle sera l’implication de la décision de radiation du Capitaine des Eaux, forêts et chasse, Patrice Trékpo ? Une question qui mérite d’être posée au regard de la gravité du fait, et dans un contexte de dénonciation contre cette injustice qui règne dans le corps des protecteurs de la faune et de la flore. Celui que le gouvernement décide de radier est un syndicaliste, Secrétaire général du Syndicat national des eaux, forêts et chasse, (Syna-efc). Patrice Trèkpo pourra désormais payer pour avoir dénoncé, pour avoir défendu les intérêts de ses camarades, et enfin pour avoir révélé les agissements du gouvernement dans la gestion des forêts. En effet, l’incident pour lequel cet agent sera retiré des effectifs de l’administration forestière est en lien avec les révélations faites sur une chaîne de télévision privée, à propos de la gestion des parcs et des difficultés des forestiers dans l’exercice de leurs missions, à l’avènement du régime de la rupture. Après son intervention sur, il a écopé d’un arrêt de rigueur de quarante cinq jours, étendu à soixante. Il sera par la suite traduit devant le conseil de discipline qui requiert la sanction de mise en non activité, pour une durée de trois mois avec incidence sur salaire. Ce traitement à l’endroit d’un syndicaliste a semé un tôlé général dans le monde syndical. Les secrétaires généraux des confédérations syndicales ont tous apporté leur soutien au Capitaine, appelant ainsi le gouvernement à tenir compte de son statut de syndicaliste. Rappelons que le Capitaine Trèkpo Patrice avait mis en évidence les conditions de travail des agents des Eaux, forets et chasse. Le gouvernement a fait fi de ces récriminations pour ne retenir que ses dénonciations sur la gouvernance des Parcs et forêts du Bénin.
Patrice Trékpo en voie de radiation
Au cours de sa communication en conseil des ministres, José Didier Tonato le ministre du Cadre de vie et du développement durable, a présenté le rapport du conseil de discipline « ledit Conseil (de discipline Ndlr) constate que les faits à lui reprochés sont avérés, et que la punition de 60 jours d’arrêt de rigueur déjà infligée à l’intéressé n’est pas suffisante ». En appréciant, il considère que « le capitaine Trèkpo s’est mis en état de rébellion, tout en lançant un appel à la sédition des membres du corps auquel il appartient et qu’il a enfreint gravement aux dispositions légales et réglementaires qui régissent les personnels des Forces armées d’une part, des Forces de sécurité publique et assimilées d’autre part. Notamment en ce qui concerne l’obligation de discipline et de loyauté à l’égard de sa hiérarchie, dont le président de la République est le chef suprême ». Le ministre a indiqué au Conseil des ministres que c’est au vu de ce qui précède qu’il a été amené à prononcer la révocation du capitane Trèkpo, du personnel des Eaux, forêts et chasse. Le conseil des ministres en a pris acte. Ainsi, progressivement l’Etat tyrannique a droit de cité.
L’ère de l’Etat tyrannique
Le régime de la rupture n’admet pas la contradiction et il en donne chaque jour la preuve. Dans ce cas ci, il est évident que le gouvernement veut conditionner tous les citoyens et n’entendre que sa seule voix. La raideur de la répression indique l’orientation du pouvoir. La gestion de l’affaire Trèkpo par le gouvernement, traduit l’avènement d’un régime tyrannique qui contrôle et règle tout par la répression, qui rejette toute opposition ou son de cloche contraire. Le régime tyrannique s’oppose à toute dénonciation et autre contradiction, et ne recherche que la soumission aveugle.
Laisser un commentaire