Semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest : Pour repenser le système alimentaire

La 33e rencontre annuelle du Réseau de prévention des crises alimentaires (Rpca), se tient depuis hier lundi 04 décembre 2017 à Cotonou. Cinq jours durant, les échanges entre les parties prenantes au développement de la région sahélienne et ouest-africaine seront axés sur les enjeux alimentaires afin d’apporter des solutions innovantes contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle qui sévit dans l’espace sous régional et dans le sahel.

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«Cette 33e rencontre annuelle du Réseau de prévention des crises alimentaire (Rpca), doit aboutir à des solutions innovantes ». J’emprunte volontiers cette déclaration du président de la Commission de la Cedeao, pour montrer l’urgence de prendre des mesures hardies et idoines afin de juguler l’insécurité alimentaire dans l’Afrique de l’Ouest et au Sahel. C’est à la faveur de la semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, qui a démarré hier lundi 04 décembre 2017 à Cotonou, que ce dernier s’est exprimé en ces termes.

Cette semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest est un creuset d’échanges sur les approches innovantes à apporter afin de parvenir à bout de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. C’est l’hôtel Golden Tulip qui a servi de cadre à la cérémonie de lancement officielle de ladite journée. Aussi riches que variées, les différentes allocutions ont permis aux uns et aux autres de comprendre que la sécurité alimentaire et nutritionnelle reste encore un réel défi dans ces deux régions d’Afrique.

Vers un autre système alimentaire ouest-africain

Le ministre de l’agriculture de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui, n’a pas manqué de souligner les efforts du gouvernement béninois en la matière. Mieux, la problématique de l’éradication de la faim et de la malnutrition, et l’amélioration du bien-être des populations, ont une place de choix dans le Programme d’actions du gouvernement. Reconnaissant que malgré ces efforts la situation n’est guère reluisante, il invite tous les acteurs du secteur agricole à conjuguer leurs efforts pour atteindre l’Odd2.

« Un enfant sur trois au Bénin continue de souffrir d’un retard de croissance dû à la malnutrition », a déclaré le ministre avant d’expliquer que la semaine du Sahel permettra de poser les jalons pour repenser le système alimentaire ouest-africain et ses perspectives de développement. François-Xavier de Donnea, président du Secrétariat du club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (Csao), a pour sa part invité les différentes parties prenantes a davantage conjuguer leurs efforts pour juguler cette crise.

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Conscient que les femmes représentent plus de 50% de la main d’œuvre agricole, il a soutenu que la dynamisation de la croissance économique passe par l’inclusion de celles-ci dans toutes politiques agricoles. Après avoir rappelé que l’Afrique est le continent le plus affecté en matière de sous-alimentation, Philipe Thomas le représentant des partenaires de l’Union européenne, a invité les différents Etats à travailler en synergie pour parvenir à un lendemain meilleur.

« En 2016, le retard de croissance dû à la malnutrition en Afrique était estimé en 31% » a laissé entendre le représentant.

Selon ses explications, la faim dont souffre l’Afrique est due à une mauvaise stratégie en matière de politique agricole. L’agroalimentaire et l’halieutique représentent 33% du Pib dans les pays ouest-africains soutient-il, pourtant ces secteurs sont oubliés au détriment d’autres. Le porte-parole de la société civile et du secteur privé, Djibo Bagna, a profité de l’occasion pour lancer un appel afin qu’au cours de la semaine les solutions innovantes soient trouvées pour le bonheur des pays.

Une politique agricole inclusive souhaitée

Le président de la commission de la cedeao, Marcel De Souza, a indiqué que cette rencontre doit tenir compte de quatre éléments. Primo, l’incidence du changement climatique sur l’agriculture et par ricochet sur l’économie. Deusio, la situation des jeunes qui sont en quête d’un mieux-être. Tertio, le contexte de l’extrémisme volontaire de ces jeunes et le terrorisme. Le dernier élément aussi important que les autres est la situation fourragère.

Dans son discours d’ouverture, le ministre du plan et du développement Abdoulaye Bio Tchané, a indiqué que le Rpca doit être impliqué dans les initiatives dédiées à la stabilisation et au développement de la zone sahélienne, car il réunit plus de 100 parties prenantes et est à même de produire une cartographie des projets et programmes de résilience alimentaire.

« Nous ne devons plus accepter que les femmes soient aussi peu représentées dans nos instances » s’est fendu le ministre d’Etat, pour montrer qu’une politique inclusive s’impose, car soutient-il ‘’elles’’ sont les plus exposées à la faim et à la malnutrition.

En lançant officiellement les travaux de la semaine du sahel et de l’Afrique de l’Ouest, il a souhaité de fructueux échanges aux participants

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La Nouvelle Tribune

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