C’est depuis le vendredi 26 janvier 2018 que la nouvelle de la démission du conseiller, Simplice Comlan Dato, est rendue publique. Cette information qui a pris tout le monde de court, a été partagée sur plusieurs fora et sur les réseaux sociaux, relayée par la suite par les médias traditionnels. De vendredi à hier dimanche, des esprits ingénieux s’emploient à avancer les raisons ayant conduit à la démission de ce conseiller, ceci en l’absence de ses propres déclarations ou du contenu de sa lettre de démission. Il ressort de ces supputations, 3 thèses qui bien que contradictoires, peuvent constituer des matériaux de compréhension de la situation.
La première thèse qui a accompagné la nouvelle de la démission du conseiller Simplice Comlan Dato, portait sur la divergence de vue que ce dernier avait avec les autres membres de la Cour. Les tenants de cette thèse avancent que ledit conseiller ne partageait pas les avis des autres membres lors des délibérations. Et que c’est las d’être en minorité qu’il a décidé de jeter l’éponge. Mais si cette thèse est de l’ordre du probable, ce qui pourrait intriguer ici est que ledit conseiller démissionnaire était rapporteur à la Cour et surtout qu’il apposait sa signature sur l’ensemble des décisions produites par la Cour avant sa démission de vendredi. Pour n’avoir jamais refusé d’apposer sa signature au bas des documents, il est difficile de faire avaler cet argument de la divergence à tout esprit cartésien.
Supputations
Mais si la première thèse est discutable, la seconde ne l’est pas moins. Elle avance que le conseiller Dato aurait démissionné pour des raisons de santé. Et que c’est pour être à la disposition des médecins qui le suivent qu’il a opté de démissionner, la santé étant primordiale. A supposer qu’un tel scénario soit envisageable, il contient au moins une absurdité. C’est qu’il est irréfléchi pour un conseiller de démissionner de la Cour pour des raisons de santé, car c’est bien en demeurant membre de ladite Cour que sa prise en charge est assurée. Et même s’il lui arrivait le pire, ce qui n’est pas à souhaiter, ses obsèques seraient celles avec les honneurs dus à son rang.
Les deux premières thèses ayant démontré leur limite, il ne reste plus qu’à examiner la troisième qui parle d’une main invisible. Selon les tenants de cette thèse, la démission de ce conseiller n’est pas une simple manifestation de sa mauvaise humeur. Elle serait commandée de l’extérieur par le gouvernement dans l’intention de faire démissionner à tour de rôle les autres conseillers. Avec pour finalité de mettre en minorité l’actuel président de la Cour Théodore Holo. Cette thèse évoque sans preuves convaincantes, des sommes importantes d’argent qui auraient été proposées aux conseillers pour quitter la Cour.
Récit vraisemblable
Des noms de personnes affrétées pour la cause ont même été avancés. Pour le cas du conseiller démissionnaire, cette thèse avance que c’est son mentor qui l’avait proposé à Yayi Boni qui a exercé les pressions nécessaires. Ce mentor lui-même aurait été appelé en renfort par le chargé de mission officiel de cette manœuvre de déstabilisation de la Cour. L’analyse de cette troisième thèse a la particularité d’emporter l’adhésion de l’opinion. Puisque les évènements de ces dernières semaines marqués par des décisions de la Cour sur le retrait du droit de grève à certains agents de l’Etat, ont fait couler beaucoup d’encre et de salive. Il a été proféré sur ladite Cour toutes sortes de propos ignominieux, sans que personne ne trouve comme Me Adrien Houngbédji (ledit mentor), qu’il s’agit d’outrage à une institution de la République.
Les méchancetés qui ont été dites sur la Cour et particulièrement sur son président, sont de nature à faire accepter à tout esprit avisé, la possibilité d’une telle machination. Si davantage l’on considère que depuis avril 2017 la pratique politique a intégré la ruse et la rage qui sont synonymes de cynisme et de cruauté, la tentation devient grande de souscrire à cette troisième thèse, mais avec des pincettes faute de preuves.
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