La responsabilité sociale individuelle au Bénin, l’affaire de tous

«Se mobiliser pour des œuvres sociales, d’accord. Mais vous agissez en tant que qui ? Sous le couvert de quelle personne morale vous permettez-vous de collecter des fonds publics ?».Cette question a été posée par un Béninois quand nous avons lancé en début de la semaine dernière un appel à contribution pour offrir 100 bancs aux enfants de l’école publique de Attogon Tohomey à Allada, qui étudient dans des conditions peu dignes.

J’ai été très touchée en découvrant sur les réseaux sociaux l’histoire de cette école dont les enfants, les futurs leaders de notre pays, étudiaient à même le sol, et dans le sable. Je sais que cette scène est malheureusement fréquente dans notre pays, et dans la plupart des pays Africains.

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Attogon Tohomey est situé à une cinquantaine de kilomètres de Cotonou, sur la route inter état Bénin-Niger. L’année dernière, un bloc de trois classes a pu y être réalisé. Seulement, il se pose aujourd’hui un problème d’équipement en mobilier. Sous nos yeux Vendredi dernier, lors d’une de nos séances de sensibilisation  #SachetHéloue sur les dangers du sachet plastique pour la santé et l’environnement, nous avons été témoins des conditions pénibles de l’équipe d’encadrement et des enfants eux mêmes. Sous nos yeux, plusieurs des vieux bancs/tables se sont écroulés, et les enfants se sont mis à même le sol pour participer à la séance.

La belle partie de l’histoire de cette école, c’est la vivacité des enfants, leur intérêt pour les études et surtout leur foi en l’avenir.

En proposant qu’on se mobilise pour offrir 100 bancs d’une valeur de 25.000 CFA chacun, nous voulons démontrer qu’en se mettant ensemble, par de petits gestes, nous pouvons contribuer à l’amélioration des choses au Bénin. Selon les moyens de chacun, que ce soit pour 1000 CFA, 25.000 CFA ou 100.000 CFA, nous pouvons montrer notre humanisme, notre

patriotisme, notre solidarité, et bien d’autres valeurs. D’ailleurs, comme le dit l’une des personnes vivant à Dakar qui a contribué pour 4 bancs, c’est à partir du moment où nous nous inquiétons pour le bien être des autres, que nous pouvons mesurer notre humanisme.

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Penser aux autres est une valeur qui devrait s’inscrire davantage en nous Béninois. Nous avons tous à quelque échelle que nous soyons, des choses à offrir aux autres pour améliorer leur quotidien. Le don n’est pas lié qu’à l’argent. Et le don ne vient pas seulement des gens riches. Donner de son temps, sa compétence, des moyens matériels, etc., est l’une des seules choses qui enrichit celui qui le fait.

Notre pays le Bénin, a beaucoup de priorités, j’en suis consciente. Nous ne pouvons pas malheureusement pas tout faire en même temps. Mais se mobiliser pour une cause aussi noble, c’est avoir à cœur l’évolution de notre pays.

J’avoue ne pas bien comprendre le manque d’intérêt pour cette cause et bien d’autres, qui méritent pourtant notre implication. Il est vrai que les gestes sont souvent anonymes et ne permettent pas d’étaler au grand public le nom des donateurs… C’est peut être donc l’une des raisons, mais il y en a probablement plusieurs autres, qui justifieraient ce manque d’intérêt des Béninois aux causes sociales.

Je suis tentée de croire que ce manque d’intérêt pour les situations qui méritent individuellement et collectivement notre contribution, démontre l’état d’esprit qui prédomine chez nous Béninois. Tout laisse à croire que nous attendons pratiquement tout de nos autorités, dont le rôle est certes d’offrir un cadre de bien-être aux citoyens. Mais,

Il serait temps de voir notre responsabilité immédiate face à certains fléaux. Quand on parle par exemple d’insalubrité sur nos voies publiques et dans nos quartiers, nous sommes les premiers à incriminer nos mairies. Pour les questions de mauvais service dans le secteur de la santé ou administratif… on sait vers qui pointer notre petit doigt.

Dans tous les pays qui ont pu rapidement se développer, le rôle de la société civile a été prépondérant. Mobilisons-nous au Bénin pour tout ce qui nous touche, nos concitoyens et nous seront surpris de remarquer à quel point nous avons les ressources pour faire bouger les lignes.

Montrons au Bénin, qu’individuellement nous avons aussi des responsabilités. Cette citation de Mère Teresa devrait faire partie de notre quotidien « Moi seule ne peux pas changer le monde, mais je peux jeter une pierre dans l’eau pour créer de nombreuses vagues ».  Chaque personne peut faire quelque chose. Et vous pouvez, vous aussi y contribuer.

Tous ensemble pour l’amélioration des services au Bénin

L’auteur est Consultant/Formateur en Qualité de Service et Directrice de Publication de www.theservicemag.com
sidossou@theservicemag.com

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