Bénin : Le ministre Homéky passe cent jours à se chercher

L’impasse dans laquelle le secteur des arts et de la culture au Bénin a végété sous le premier ministre du tourisme et de la culture de l’ère Talon, persiste sous le ministre Oswald Homéky. Ce dernier a même tout mis en veilleuse. Et après ses 100 premiers jours, il peine à réactiver le secteur.30 octobre 2017 – 6 février 2018. 100 jours déjà que le ministre Oswald Homéky est à la tête du tourisme, de la culture et des sports au Bénin, après le remaniement ministériel d’octobre 2017. Pour ce qui est des sports, rien de nouveau. Il devrait juste continuer le job qu’il a entamé dans le premier gouvernement du Président Talon.

Mais la culture était le chantier sur lequel il était le plus attendu. Il avait la lourde mission d’arrêter la saignée qui avait déjà duré 18 mois dans ce secteur, sous l’égide de son prédécesseur. Et il en était conscient, visiblement.

Publicité

«J’ai conscience de vos espérances ; […] je sais à quel point vous avez souffert ; nous avons entendu vos cris ; nous connaissons vos attentes, nous allons relever les défis. », avait-t-il déclaré à sa passation de charge lundi 30 octobre 2017.

Ce fut un jour de fête dans le rang des acteurs culturels qui voyaient en lui le messie, pour l’avoir vu agir dans le domaine sportif. Et lui-même dans ses discours n’a fait qu’augmenter l’espoir de ces acteurs. « N’ayez aucune crainte, nous aurons des résultats, ça c’est claire. Je persiste et je signe, nous y arriverons il n’y a pas de doute. ». Erreur. Les pronostics favorables à une sortie  immédiate d’impasse dans le secteur des arts et de la culture au Bénin sont tombés. Leurs auteurs devront attendre encore.

Les points sur lesquels il était le plus attendu, demeurent en effet sans solution. Fonds des arts et de la culture, saison artistique, projets de formation, etc. Aujourd’hui, les moins optimistes ont raison de l’être à propos du discours de ce ministre qui ne demandait pourtant en octobre dernier, qu’un peu de temps pour remettre le secteur sur les rails. « Un temps qui ne devra pas durer trop longtemps. […] A partir de maintenant le chrono tourne, plusieurs sentiers sont là, nous devons aller vite et bien », avait-t-il clamé. Mais 100 jours après, on remarque que ce chrono tourne peut-être, mais certainement au ralenti. L’autorité est encore en train de vouloir « reprendre les choses en mains ». Pendant ce temps, elle a mis toutes les activités culturelles en veilleuse, sous prétexte d’une meilleure compréhension de la maison et de ce qui s’y passe. Même le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), plus grand festival du 4e art de la sous région que le pays accueille tous les deux ans, en est victime. Ange N’koué à son époque s’était caché derrière le vocable «réformes» pour nuire à la vie du secteur, mais Homéky lui, s’est trouvé comme abri « le temps … pour reprendre les choses en mains ». Mais pour combien de temps encore… La seule chose qu’on nous brandit, c’est l’Aof et les rencontres avec les artistes et promoteurs culturels. Aux dernières nouvelles, ce sont ses collaborateurs, notamment les directeurs techniques, qui fatigués de l’attente et du déficit de communication entre eux et l’autorité, s’apprêtent à le quitter. La série a d’ailleurs commencé avec la démission du directeur des arts et du livre.

Le mauvais choix du Président Talon

Cette situation est une conséquence de la mauvaise option du président Patrice Talon, d’ajouter ce portefeuille ministériel aux missions de Oswald Homéky, qui à la tête du département des sports depuis avril 2016 s’en sortait quand même bien. Mais le Chef l’a contraint à trop embrasser, sachant bien que la maison culture est en feu. Ce cumul apparait aujourd’hui comme une braise entre les mains du jeune ministre qui peine. Tout ceci prouve que le nouveau régime n’a apporté aucune rupture d’avec l’errance culturelle qui a toujours fait du tord à la promotion de la culture béninoise. Voilà le Bénin révélé culturellement

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité