Bénin : Paterne Tchaou au sujet de la 2e édition du Fami

La deuxième édition du Festival des arts Mahi et d’Ilé Ifè, est prévue du 11 au 15 avril 2018, dans toutes les communes du département des collines au Bénin. Paterne Tchaou le président de l’Association culturelle arc-en ciel porteuse de l’événement, a évoqué dimanche dernier sur Radio Ilèma de Dassa-Zoumè, l’organisation de cette édition après un rappel de la vision qui sous-tend l’initiative. Ci-dessous, un extrait de son intervention.

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Pourquoi Fami ?

Fami, Festival des arts Mahi et d’Ilé Ifè. Ce festival répond à une préoccupation d’ouverture d’esprit ; répond à une préoccupation d’ouverture d’espace de dialogue interculturel. Nous avons compris que dans toutes les communes du département des collines, il y a bien sûr des Mahi, des Idasha, des Nago, des Ifè, des Icha, des Yoruba. Prenez l’exemple de Dassa, c’est tangible. Vous allez à Savalou, vous allez voir des Ifè à Tchèti, et des Mahi au Centre et à l’Est. Ainsi de suite pour toutes les autres communes du département.

Nous avons donc compris qu’il faut une plateforme ouverte pour toutes ces communautés, afin de faire de la promotion de la diversité culturelle. Voilà les préoccupations du Fami. Mahi et ensuite Ilé Ifè pour regrouper tous nos autres frères qui sont assimilés Ilé Ifè, originaires donc de cette région du Nigéria. Voilà l’intention. C’est une initiative de l’Association culturelle arc-en ciel que je préside depuis 2015.

Reprécisez-nous les objectifs qui sont poursuivis par ce festival.

Le Fami poursuit la promotion des arts et cultures des collines, veut valoriser les artistes du département des collines. J’ai l’habitude de suivre tout ce qui concerne la culture au Bénin. Quand je suis l’Ortb par exemple qui est la chaine nationale, je ne vois pas souvent les artistes du département des collines. C’est rare de voir par exemple un clip de Adjiboé, de Alossi, de Gangnon, de Sèdodo… alors que c’est nous ça, c’est notre identité culturelle.

Même les plus en vue, Gbèzè

Oui, même Gbèzé qu’on sait incontournable dans la musique Tchingounmè aujourd’hui, roi par-ci, roi par-là… mais on ne le voit pas à l’Ortb. Pourtant, quand Gbèzè est quelque part je suis fier parce que c’est de ma région, c’est une musique que j’aime. Pourquoi il n’a pas droit à cette promotion à la télé ? J’ai compris qu’il faut commencer par crier, et crier autrement. C

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rier autrement, c’est ouvrir cette plateforme et commencer à sonner le glas de ces choses pour que nous puissions quand même avoir aussi l’opportunité d’être promus. Ensuite, le troisième objectif c’est de contribuer à la valorisation de la diversité culturelle. C’est beau, notre département des collines, c’est le seul département dans lequel vous trouvez autant de diversité culturelle : Mahi, Ifè, Idasha, Yoruba, etc. Maintenant, comment faire cette mayonnaise ? Comment faire en sorte que tout le monde se retrouve sur une plateforme ouverte à tous, et qu’il n’y ait pas de choque, que chacun respecte son couloir tout en étant fier de sa culture ? C’est ce travail que nous voulons contribuer à faire.

Donc vous, vous ne voyez pas cette diversité, le fait que la région soit cosmopolite, comme une menace ?

Du tout pas ! C’est l’idée de départ. Et c’est d’ailleurs çà qui a fait que des gens qui n’étaient pas dans ma logique ont voulu me combattre. Des combats d’idées en faite, ce n’est pas des combats physiques. J’ai dit, cette diversité que vous pensez être une menace est une opportunité parce qu’il faut mettre tout le monde ensemble. Cette diversité doit nous arranger, parce que Chabè, Ifè ou Mahi, je mange de l’igname pilée. Mais quel que soit ce que je dis, la musique est universelle et donc on est obligé de faire cette diversité culturelle, de promouvoir cette diversité culturelle si on aime la musique.

Prenons l’exemple d’une commune comme Glazoué, il est impossible d’en retirer les Mahi.

Ce n’est pas possible. Si nous sommes engagés sur des défis de développement politique, nous devons être aussi engagés ensemble sur les défis culturels, sur les défis de l’environnement, de la famille, et tout. Donc je ne vois pas pourquoi nous devons être ensemble quand il s’agit de politique, mais séparés quand il s’agit de culture alors que nous avons l’opportunité de faire de la diversité culturelle.

Comment ça se célère le Fami ?

Nous sommes très jeunes. Le festival des arts Mahi et d’ilé ifé a juste un an. Nous avons fait une première édition l’année dernière. Nous sommes à la deuxième édition. Pendant la première édition nous étions à Savalou. Nous avons promis que ce festival sera itinérant puisque ce n’est pas un festival de Savalou, c’est un festival qui appartient à tout le département des collines. Donc nous avons eu la prétention de vouloir occuper les trois communes de la 9e, mais les moyens ont fait défaut.

Cette année, nous avons pensé à un format plus léger qui va nous permettre d’occuper toutes les communes du département des collines, de Ouèssè en passant pas Savè, Glazoué, Dassa, Savalou et Bantè. Nous avons déjà ciblé des artistes et des endroits spécifiques où nous allons faire des spectacles, faire des visites touristiques, faire des activités pour commencer à ancrer cette philosophie dans la pensée des gens. Il ne s’agit pas de grande fête parce que c’est une question d’abord de parcours.

Comme nous sommes jeunes, nous sommes en train de faire notre bonhomme de chemin avant de voir la faisabilité de grand standing après. Comment ça se fait ? C’est deux artistes des différentes communautés que nous sélectionnons par commune. Nous leur offrons un espace et il y a de l’animation culturelle et artistique. Par commune, c’est ce que nous allons faire de Ouèssè à Bantè en passant par Savè, Glazoué, Dassa et Savalou.

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