Patrice Talon a –t-il un plan de développement du pays, des solutions à court ou moyen terme pour sortir le pays de la misère généralisée et de la morosité économique ? Cette question est préoccupante en ce moment où en lieu et place de la recherche des solutions aux difficultés que rencontrent les populations au quotidien, le gouvernement s’emploie plutôt à entretenir des intrigues politiques sous le couvert de la lutte contre la corruption qui s’apparente plus à des règlements de compte.
Le bal a été lancé en novembre 2016 avec l’avènement spectaculaire de l’affaire dite des 18kg de cocaïne qui mettait en accusation un opérateur économique de renom. Le gouvernement avait présenté cette affaire comme étant le coup d’envoi de l’opération d’assainissement des mœurs. Cette première affaire a été suivie quelques jours après par d’autres saisies de drogue au même port de Cotonou. Des expatriés avaient été présentés comme étant les auteurs de ces forfaits.
Après une trêve de poursuites judiciaires spectaculaires, la machine a repris du service au lendemain de l’échec du projet de révision de la constitution. Nous sommes alors en 2017. Des communiqués des conseils des ministres rapportent en cascades des résultats de rapports d’audits commandités par le gouvernement. Ces rapport accablent à chaque fois des personnalités qui sont soit des anciens ministres soit des députés de la 7è législature soit des leaders politiques ou syndicaux. Ces derniers sont tous curieusement des personnalités en vue de l’opposition au pouvoir. Toute l’année 2017 a connu l’intensification des audits, des auditions à la Bef, des perquisitions et même des placements sous mandat de dépôt. Cela va se poursuivre en 2018.
S’investir dans le mieux -être des populations
Mais certains observateurs de ces manœuvres du gouvernement décèleront avec le temps que ces audits et poursuites judiciaires sont sélectifs avec pour but de contraindre certains concurrents politiques à l’exil ou à ternir l’image ou leur réputation à travers des lynchages médiatiques et des poursuites judiciaires à but d’humiliation. Ces observateurs trouvent que ces poursuites judiciaires si fortement médiatisées constituent dans une certaine mesure des activités diversion. Donc censés tenir en haleine des populations. Puisque visiblement le gouvernement ne semble pas avoir de réponses concrètes aux problèmes actuels de la République.
Depuis l’avènement au pouvoir du gouvernement de la rupture, le refrain entendu n’a pas changé : « nous avons faim, le panier de la ménagère est vide». C’est d’ailleurs à cause de cette misère que certains acteurs politiques avaient jugé le projet de la révision de la constitution inopportune. Estimant que l’urgence est plutôt dans l’effort d’améliorer du pouvoir d’achat des populations. L’autre urgence, c’est de pouvoir mettre fin aux mouvements de grève dans les trois secteurs qui les avaient enclenchés bien avant.
Résoudre les problèmes cruciaux
Les syndicats des secteurs de la justice et de la santé avaient levé leurs mots d’ordre de grève. Mais ces syndicats se sont vus contraints d’annoncer la reprise des mouvements de grève dès ce jour. Comme cause, la défalcation des salaires de certains agents de l’Etat décidée par le gouvernement. Ces deux secteurs reviennent retrouver le secteur de l’éducation qui poursuivait toujours la grève. Entre-temps, c’est aussi l’incertitude dans le monde des affaires. Plusieurs entreprises sont contraintes de dégraisser les effectifs ou au pire de fermer carrément les portes. C’est l’ensemble de ces situations qui doit préoccuper le gouvernement.
Comment permettre aux citoyens d’obtenir au moins deux repas par jour ? Comment faire éviter une année blanche avec la reprise de la grève ?Comment relancer le monde des affaires, producteur par excellence de richesses et d’emplois ?Plutôt que de s’investir dans les intrigues politiques sous le couvert de la lutte contre la corruption, le gouvernement ferait œuvre utile en cherchant à résoudre en priorité les problèmes qui impactent le vécu quotidien des populations
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