Affaire Atao Hinnouho au Bénin : Le procès reporté au 06 mars (film du procès)

Ecoutés à la sauvette mardi 20 février par le procureur de la république et mis sous mandat de dépôt dans une procédure de fragrant délit, les responsables des six sociétés de grossistes répartiteurs Came, Ubphar, Ubipharm, Promo Pharma et Gapod, ont comparu hier devant le juge.Après quelques minutes de débat, ce dernier reporte le procès au 06 mars et maintient en détention les accusés. « L’audience est rejetée au 06 mars… les accusés sont maintenus dans les liens de la détention ».

Ce verdict prononcé d’une voix à peine audible par le juge, est la copie conforme de la réquisition donnée quelques minutes plus tôt par le procureur de la république Gilles Togbonon. Au fond de la salle, quelques amis et parents des accusés, n’ayant pas bien entendu la dernière phrase de la sentence, se mettent à s’embrasser. Mais quelques minutes après, la salle est envahie par la vraie information. « Ils retournent en prison ?! », entend-t-on un peu partout.

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Les visages s’assombrissent et les yeux de quelques femmes qui retenaient à peine leurs douleurs commencent à laisser voir quelques gouttelettes de larmes. « Ah ce pays, nous verrons là où la politique va nous conduire », s’exclame un homme visiblement abattu par le verdict. Pendant que la salle se vide et que les premiers avocats s’éclipsent, l’un des accusés -un toubab- reconnaissable par son gilet bleu estampillé « prison civile », se montre un peu indiscipliné. Il s’écarte du lot, fait un tour dehors pour allumer une cigarette, se fait fortement embrasser par deux femmes dont une blanche, avant de se faire recadrer par un militaire, kalachnikov au poing. « Monsieur, retournez vers les autres. Vous n’êtes pas autorisé à faire tout çà ». Il obtempère et rejoint les autres accusés toujours immobilisés au même endroit.

Dans le tohu bohu de la salle d’audience, un autre militaire leur ordonne de se mettre en file indienne. Ils attendent quelques minutes puis un militaire donne l’ordre d’avancer. En tête de file, un jeune homme le visage fermé. Un vieil homme s’approche de lui et lui glisse un billet de 5000f dans les mains, don fait discrètement, accompagné d’une longue série de prières. La file s’ébranle vers la sortie. Me Falilou Adébo de Gapob, reconnaissable par sa petite taille marche sereinement, juste derrière Ghislain Agonsanou. La file entourée de militaires descend les marches des escaliers et se dirige vers la cour du palais de justice où attend une fourgonnette blanche de la prison, dans laquelle les concernés s’engouffrent sous le regard impuissant de leurs épouses, parents, amis et beaucoup de professionnels de la pharmacie.

Un procès qui n’a pas sa raison d’être

A la fin du procès, tous les avocats refusent de se prononcer. Un nouveau règlement du barreau le leur interdit. Seul Me Alao Sadikou accepte de se prêter à l’exercice. Pour lui, « ce procès n’a pas sa raison d’être ». En effet explique-t-il, les sociétés de grossistes répartiteurs accusés aujourd’hui de vendre des « faux médicaments », s’approvisionnent auprès de la firme pharmaceutique indienne New Cesamex. Au prétoire, les avocats et leurs clients ont défendu n’avoir commis aucune faute puisqu’ils ont acheté des médicaments auprès de New Cesamex qui leur a été recommandé par la Came.

Mais, New Cesamex a-t-il au Bénin un agrément en dépit de sa notoriété internationale ? Tout le débat juridique se trouve là. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles le juge a reporté le procès, le temps de prendre connaissance du dossier de New Cesamex et d’adjoindre les deux. Lorsqu’on prouvera que cette société est juridiquement apte pour exercer au Bénin, toutes les accusations contre les grossistes répartiteurs et même contre l’honorable Ataou Hinnouho qui en est le représentant, tomberont

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Une réponse

  1. Avatar de Prince Toffa 1er
    Prince Toffa 1er

    L’heure fatidique a sonné pour tous ceux qui avaient le vent en poupe dans notre République. Tous en taule !!!

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