La révélation par la presse des salaires mensuels des directeurs de cabinets des ministères et leurs adjoints ainsi que ceux des secrétaires généraux des ministères et leurs adjoints, a donné lieu à une vive polémique.Ces salaires mensuels dont les montants sont compris entre 1 million 700 mille et 2 millions 300 mille, ont suscité l’émoi et l’indignation auprès de l’opinion et surtout auprès des syndicats des travailleurs. Les explications fournies par les défenseurs du gouvernement n’ont pas pu adosser ces montants sur les 4 critères qui déterminent rationnellement la fixation des salaires.
La fixation des salaires des employés ou des agents de l’Etat obéit selon les spécialistes de la science administrative, à 4 critères objectifs. Il y a d’abord la technicité comme critère principal. Elle se rapporte à la qualification de l’employé à exercer la tâche qui lui est confiée, aux diplômes obtenue, à une formation qualifiante ou à l’expérience acquise pour des personnes formées sur le tas. Dans la fonction publique, les médecins spécialistes devraient être en tête avec des formations de « Bacc +11 ». Bien au dessus même des enseignants d’universités qui occupent la seconde place, avec les médecins généralistes, « Bacc+7 ».
Sur le critère de la technicité, les plus grands salaires devraient revenir aux médecins et aux enseignants du supérieur. Sont-ils sur cette base les agents de l’Etat les mieux payés ? Le second critère se rapporte à la pénibilité du travail à effectuer. Ce sont des travaux qui entraînent des efforts physiques importants. C’est à ce niveau que l’on peut loger des employés qui exercent : la maçonnerie, la menuiserie, la pisciculture, l’agriculture, l’élevage. On peut aussi y associer l’enseignement, les soins de santé, la sécurité publique et la défense nationale.
Tenir compte des critères
Ce critère de la pénibilité du travail devrait déterminer la fixation des salaires. Malheureusement, les agents de l’Etat qui accomplissent des travaux manuels, reçoivent très souvent les salaires les plus insignifiants. Le troisième critère porte sur les risques encourus dans l’exercice de la tâche. C’est le cas des soldats du feu, connus sous l’appellation de sapeurs pompiers, les mineurs, les scaphandriers, le personnel de la santé en général, les enseignants, les agents de la sécurité publique et de la défense du territoire etc.
Les risques auxquels s’exposent ces agents au quotidien devraient aussi être pris en compte dans la détermination de leur salaire. Enfin, il ya la particularité de la fonction. Ce sont généralement des fonctions politiques ou de hauts cadres de l’administration. La logique qui gouverne ce critère repose sur le fait que des fonctions comme celles de chef d’Etat, de chef d’institution, de député, de ministre, de maire, de directeur de cabinet, de directeur d’entreprises d’Etat, de consul ou d’ambassadeur doivent donner lieu à des traitements particuliers.
Corriger les injustices
Afin que ceux qui les occupent jouissent d’un minimum de considération de la part de leurs collaborateurs ou de leurs administrés. Mais la détermination de leur traitement salarial doit tenir compte du niveau économique du pays pour éviter d’observer ce qui est appelé aujourd’hui en Afrique « la forte augmentation du train de vie de l’Etat ». Entendu comme étant le niveau de salaire et d’avantages accordés aux membres du gouvernement, aux chefs d’institutions et aux membres des différents pouvoirs.
Les salaires querellés des ministres et des membres de leurs cabinets contrastent avec la situation économique actuelle du pays. Il convient que le chef de l’Etat se prononce à propos. Les pays européens dont les budgets représentent 100 à 500 fois celui des pays africains ont fixé le salaire mensuel des chefs de gouvernement à 18.500 euros, soit environ 12 millions de Fcfa. Si ces pays qui ont tant d’argent n’accordent que 12 millions Fcfa à leurs dirigeants par mois, combien devraient percevoir nos dirigeants africains ?
C’est sur cette interrogation qu’il faut méditer plutôt que de chercher à justifier l’injustifiable. Produisant ainsi des frustrations auprès des autres agents et en donnant l’impression que le seul critère de détermination du salaire décent voire condescendant est lié seulement au fait d’être nommé à un poste politique
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