Prix et primes : l’excellence honorée

Le verre béninois est-il à moitié plein ou à moitié vide ? Notre réponse à cette question nous oblige. Le verre à moitié plein atteste, et de manière positive, d’un certain contenu.Le verre à moitié vide insiste davantage sur un défaut de contenu. Voilà deux expressions qui disent la même chose. Mais deux expressions qui ne traduisent pas la même réalité. Pourquoi ? Ici, chez nous au Bénin, nous excellons dans l’auto-flagellation. Nous aimons broyer du noir. Nous nous acharnons à tout peindre en noir. Alors qu’il aurait suffi, pour changer la donne, de nous faire à l’idée qu’une médaille a deux faces, qu’un circuit électrique a deux pôles. Pourquoi ne pas essayer l’endroit de la médaille ou le pôle positif du circuit électrique ?

Publicité

Nous allons répétant que nous sommes un pays essentiellement fiscal. En effet, sans les ressources qu’il tire des impôts, l’Etat serait en cessation de paiement. Il serait   incapable d’assurer sa mission régalienne. Voilà l’envers de la médaille. L’endroit de la médaille montre que nous comptons des milliers d’entités et de personnes qui payent régulièrement et à bonne date leurs impôts.  Alors, s’il est juste de sévir contre les défaillants, il devrait être tout aussi juste d’accorder une prime d’encouragement aux éléments réguliers. Cette différence de traitement pour ces deux catégories d’entités et de personnes aurait une valeur incitative sans pareille. L’Etat y gagnera. A la condition expresse de comprendre qu’on ne prend pas les mouches avec du vinaigre.

La France, avons-nous l’habitude de dire, est notre modèle. Aussi la copions-nous à tort et à travers. Et si, pour une fois, nous nous décidions à la copier intelligemment. Instaurons, chez nous, le concours général. Il s’agit de cette épreuve portant sur des matières précises et à laquelle participent les meilleurs élèves des lycées de France. Ceci en marge des   examens et concours règlementaires. Il s’agit de faire entrer l’esprit de compétition dans les établissements scolaires ; de lever des légions de vaillants compétiteurs ; de promouvoir des champions, des chevaux gagnants sur les chemins de l’excellence. Le concours général aidera ainsi à faire éclore des vocations, révélera des talents, mettra en lumière toute une pléiade d’éléments exceptionnellement doués.

Le Prix du Président de la République est vielle de plusieurs années. Il cible davantage les lettres et distingue des écrivains en leurs diverses créations, de la poésie au roman, des nouvelles au théâtre. Ce Prix a connu des fortunes diverses. Il n’a pu se compter au nombre des institutions nationales fortes et à forte audience. Faisons-en le toilettage complet. Elargissons-en le champ. Modifions-en la vision pour lui faire porter une plus haute ambition. Ceci en lien avec l’idée avancée par le Chef de l’Etat à l’occasion de la célébration du 57ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale. Tous les 1er août, la patrie reconnaissante se manifestera favorablement envers ses meilleurs fils et filles, dans tous les domaines, sur tous les plans.  Saisissons l’idée au bond. Faisons en sorte qu’elle prenne corps et forme.

La cérémonie de distribution des prix en fin d’année dans les établissements scolaires a disparu. C’était la juste sanction de toute une année de travail. L’excellence, à cette occasion, était honorée et célébrée. En présence des autorités politiques, administratives, académiques. Avec la participation des maîtres et des parents d’élèves. Les meilleurs étaient portés au pinacle. Les autres, à travers une telle cérémonie, trouvaient des raisons et des motivations nécessaires pour travailler davantage. Un tremplin offert pour qu’ils prennent, à leur tour, leur place dans la caravane des meilleurs. La pédagogie ici à l’œuvre est d’une efficacité sans pareille.

Publicité

Un exemple nous vient de la Côte d’Ivoire. Ce pays distingue, chaque année, les meilleurs agriculteurs sur les grandes filières agricoles : café, cacao, fruits et légumes etc. Aussi ne suffira-t-il plus de chanter tous le temps et sur tous les tons que nous sommes un pays essentiellement agricole. Nous devons nous mettre dans l’obligation de montrer que la contribution de nos paysans à la richesse nationale n’est plus à démontrer. Nos paysans, hier à la peine, méritent, aujourd’hui, d’être à l’honneur.

Tout ce qui vient d’être dit ne figure pas dans le Programme d’action du gouvernement (PAG). Mais ce programme en porte l’esprit. Faisons-en sorte qu’il en vaille le prix

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité