Comme annoncée par les trois organisations estudiantines (Fneb, Uneb et l’Unseb), la grève de 72 heures, du moins sa première journée, a été largement suivie par les étudiants. Dans la matinée d’hier mardi 13 février 2018 à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), ces derniers l’ont encore démontré en observant rigoureusement ce mouvement.
Après le fiasco de leurs échanges pour une éventuelle levée de la motion de grève, les responsables étudiants de la Fneb, de l’Uneb et de l’Unseb, ont appelé les étudiants à observer à nouveau un mouvement de grève de 72 heures cette semaine. Lequel appel a été largement suivi hier mardi 13 février 2018, première journée de la grève, par les étudiants à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). Les amphithéâtres hermétiquement fermés, les étudiants s’occupant à autres choses que les cours, telle est l’ambiance qui a prévalu hier dans ce haut lieu du savoir. La grève (en cours) des enseignants du supérieur a donné un cachet spécial à la grève des étudiants.
C’est d’ailleurs l’avis de Diderot Gaou, étudiant en 2e année de linguistique. A l’en croire, la grève des enseignants du supérieur a permis aux étudiants de suivre le mouvement de grève des organisations estudiantines, puisque poursuit-il, sans professeurs il ne saurait y avoir cours. « Nous devons en principe composer aujourd’hui mais cela a été reporté au vendredi prochain » nous a-t-il confié, avant d’inviter le gouvernement à tenir un discours rassembleur au lieu de vouloir brimer les étudiants qui ne réclament que leurs droits. Pour sa part, Eléonore Kaka étudiante en année de Licence en géographie, affirme qu’elle n’a jamais vu les étudiants aussi motivés et déterminés. Cela s’explique soutient-elle, par le fait que les revendications des organisations estudiantines sont pertinentes, notamment celles relatives à l’abrogation pure et simple du critère d’octroi des allocations d’études universitaires.
« Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique aurait dit que les différentes réformes se feront contre le gré des étudiants. Ce faisant, c’est porter entorse à la franchise universitaire », a fait remarquer l’étudiante.
Elle estime que la grève des enseignants du supérieur conforte aussi les étudiants dans leur position, avant d’inviter le gouvernement à penser aux étudiants qui ne veulent que de meilleures conditions d’études. Dénonçant la ruse et la rage qui caractérise ce gouvernement, Henri Tchenti étudiant en 2e année de Physique-Chimie, explique que le vrai faux dialogue social dont fait preuve le régime actuel, n’est pas de nature à sortir l’Université de l’impasse. « La grève des enseignants du supérieur et celle des étudiants doivent permettre au gouvernement de revoir sa copie » a-t-il ajouté. Mieux, selon l’opinion générale, les propos du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Marie-Odile Attanasso, selon lesquels les réformes concernant les étudiants seront faites contre leur gré, ont radicalisé la position des étudiants
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