Bénin : La clé de sortie de crise entre les mains de Patrice Talon

L’attitude des membres du gouvernement tout au long de la semaine écoulée, a démontré que la solution de sortie de crise qui paralyse le fonctionnement de l’administration publique  depuis plus de deux mois, se trouve incontestablement entre les mains du chef de l’Etat, Patrice Talon. Tout porte à croire que si les ministres ont reçu la délégation de pouvoir pour discuter avec les syndicats, celle de trancher des questions cruciales leur échappe. C’est pour cela qu’il importe que pour l’intérêt supérieur de la national, le Président de la république lui-même entre en scène.

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Visiblement la solution de sortie de la crise sociale passe par l’invention du chef de l’Etat. Puisque le point d’achoppement qui n’est plus une revendication, mais le préalable à toute discussion ou négociation entre les syndicats et le gouvernement est la restitution des sommes ponctionnées. Les ministres membres du gouvernement qui sont allés au charbon dans l’espoir d’obtenir le dégel, ont compris à chaque occasion que sans la restitution des défalcations, ce sera toujours le statu quo. C’est d’ailleurs, ce qui a résulté de la rencontre du mardi 13 mars entre le gouvernement et les centrales syndicales.

En présentant la restitution des sommes défalquées comme une question accessoire, les ministres présents ont semblé jeter de l’huile sur le feu. Et même lorsque le ministre de la justice a organisé une rencontre avec les magistrats en fin de semaine dernière, représentés par leur syndicat, ces derniers ont réitéré au garde des sceaux qu’ils sont prêts à retrouver les prétoires à condition que les sommes défalquées sur leur salaire de février soient restituées. Une exigence à laquelle, le ministre négociateur, n’a pas pu satisfaire, promettant de rendre compte à qui de droit.

Le chef de l’Etat tourne la grève en dérision

Il s’agit précisément du chef du gouvernement en la personne de Patrice Talon. C’est lui seul qui est en mesure de donner instruction au ministre des finances pour que la restitution des sommes défalquées soit faite. C’est le Président de la république qui est garant de la bonne continuité du service public, et des rapports harmonieux entre le gouvernement et les travailleurs. C’est curieux que le chef de l’Etat s’exprimant sur ces défalcations, ait choisi de tourner cette grève en dérision. Il présentait la grève comme un acte de dignité et qu’en tant que tel, les grévistes ne devraient pas se plaindre de subir des défalcations.

Mais au-delà de cette sortie mitigée, l’intervention du chef de l’Etat est capitale pour autoriser la restitution des sommes défalquées. Même l’histoire politique renseigne que les deux régimes précédents, celui de Kérékou et de Yayi se sont vus obligés de restituer les sommes défalquées. L’entêtement auquel le chef de l’Etat se livre, est curieux et ruineux pour l’avenir et la sortie de crise.

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Vivement que le chef de l’Etat accepte par réalisme de changer de fusil d’épaule pour sortir le pays de cette crise qui perdure. C’est depuis le 5 janvier 2018 que l’école dans les établissements publics, est en berne. Pendant ce temps, les cours se poursuivent dans le privé avec sérénité. Qu’en sera-t-il lorsqu’il faudra arrimer le niveau de progression des enseignements dans les établissements publics à celui des élèves du privé ?

Faudra-t-il en cas de rallonge de l’année scolaire que les élèves du privé qui auront achevé les programmes attendent deux à trois mois de rattrapage des élèves de l’enseignement public ? Ces élèves du public qui ont passé déjà deux mois à demi à la maison sans activités, et qui s’adonnent certainement à d’autres activités que l’école, auront-ils encore des cerveaux frais et disposés à renouer avec l’école au cours de cette même année ? Difficile de répondre avec certitude à ces questions qui sont pourtant préoccupantes et patentes.

C’est pour cela qu’il urge que le chef de l’Etat siffle la fin de l’agonie en autorisant la restitution de ces défalcations. L’argument qui fonde ces défalcations, celui de « grève illégale » n’est pas du ressort du gouvernement en Conseil des ministres. Le Conseil des ministres ne siégeant pas en lieu et place du tribunal administratif qui a qualité à constater la légalité ou l’illégalité de la grève.

Eviter au bateau de couler complètement

C’est pour cela que certains syndicats voientdans ces défalcations, la manifestation de la psychologie du rejet du droit de grève du gouvernement. Ils estiment que malgré l’invalidation de la loi par la Cour constitutionnelle, le gouvernement continuede considérer la grève comme une activité illégale en adoptant une réaction de répression systématique. Pourtant le droit de grève est un acquis et un outil des travailleurs qui leur permet de faire entendre leurs doléances. Un gouvernement habile et stratège peut réussir à gérer les travailleurs sans que ces derniers n’usent de leur droit de grève. C’est le dialogue franc, la concertation et la finesse dans la négociation qui peuvent permettre d’y parvenir.

La logique du bras de fer, de la fermeté ou de l’épée de Damoclès ne peut conduire qu’à la radicalisation. Le gouvernement peut obtenir des concessions des travailleurs, à condition de savoir s’y prendre en commençant par la restitution des défalcations. Le chef de l’Etat étant un ancien patron d’entreprise, sait pertinemment comment négocier avec les travailleurs.

La crise a assez duré, l’année scolaire devient de plus en plus incertaine, au chef de l’Etatde dérouler ses talents de manager. Vouloir coûte que coûte passer dans l’histoire comme le seul dirigeant qui ne cède à aucune pression peut être non seulement périlleux et suicidaire pour la stabilité sociopolitique, mais surtout prêter le flanc à des dérives autocratiques

Une réponse

  1. Avatar de Lamidos doslami
    Lamidos doslami

    L entêtement conduit à la chute .Rupturiens allez molomolo

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